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La fille que tu étais raconte les trois années que l'auteure a passées au lycée, au sein d'un groupe qui ne lui correspondait pas et qui a fini par la maltraiter. Les scènes, souvent quotidiennes, nous donnent accès à ce qu'elle ressent et nous permettent de suivre l'évolution de leur lien ainsi que son évolution à elle. Le corps, l'amour, l'amitié, le désir, les rêves sont autant de thèmes universels qui ponctuent ce texte ancré dans la fin des années 1990.
Ma première rencontre avec Sophie Lemp eut lieu au Mans, en 2017, je venais de lire "Leur séparation". En 2019, j’étais à Paris pour le lancement de "Les miroirs de Suzanne". Puis j’ai lu "Le Fil". Et toujours cette même musique dans l’écriture, cette même délicatesse, cette même pudeur. J’ai tout retrouvé dans "La fille que tu étais".
Parenthèse dans mes lectures programmées, je me suis plongée dans ce petit ouvrage à peine revenue de la librairie. Une fois n’est pas coutume, j’ai commencé par la préface, très belle je trouve, de Philippe Delerm. Et les mots de Sophie Lemp ont suivi, des mots simples et sans fard, de courtes phrases limpides et pourtant travaillées qui laissent une impression de raffinement tout au long de la lecture.
L’auteure, dans ce nouveau récit, évoque ses années lycée en s’adressant à celle qu’elle était alors, différente, décalée, mal dans son groupe et dans sa peau. Il n’est nullement question de harcèlement et pourtant…. On a l’impression, en lisant ses réflexions, d’une jeune fille capable, à sa fenêtre, de se regarder passer dans la rue. Elle n’a pas envie, mais le fait quand même par peur de déplaire, pour être avec les autres. Elle parle d’amour, celui dont elle rêve et qui en même temps lui fait peur. Elle parle d’amitié, mais d’une amitié factice, qui un beau jour est trahie. Elle est à côté des autres, ne peut véritablement se sentir à l’aise.
L’auteure nous offre là un récit d’une grande honnêteté, d’une grande sensibilité, elle se met à nue, se livre à notre regard et ses mots sont si beaux, si forts, que j’ai eu envie de la prendre dans mes bras, de la serrer très fort et de lui dire : "Sophie, moi je t’aime telle que tu étais." Un ouvrage autobiographique, certes, mais qui parle tellement bien de l’adolescence – cette époque de la vie où l’on cherche sa place – et de ses souffrances, qu’il revêt un caractère universel.
"La fille que tu étais" est un roman émouvant, poignant, bouleversant et pourtant lumineux. Une belle étude de l’adolescence, cette période de la vie où l’on cherche sa place. Et la très belle couverture sert de prémices à cette magnifique lecture.
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"La fille que tu étais" est un récit intime, Sophie Lemp évoque les trois années qu'elle passe au lycée au sein d'un groupe d'amis qui n'a rien à voir avec elle. Un groupe qui n'a rien en commun mais au sein duquel elle veut trouver sa place malgré tout..
Sophie Lemp convoque les souvenirs, retrouvés la plupart dans des carnets, sorte de journal intime, pour évoquer son adolescence, une période difficile, où on se construit, où l'on se cherche, entre amour et amitié, entre joie et tristesse. Or, Sophie se retrouve au milieu de ses "amis" une amitié qui devient très vite toxique, où l'on comprend qu'elle est le souffre-douleur, l'amie invisible, une souffrance qu'elle va vivre dans le plus grand silence.
Un roman tout en pudeur, avec beaucoup d'honnêteté, de sensibilité, de grandeur, à coeur ouvert. Un roman intimiste où l'on sent que l'auteure en ré-ouvrant ses carnets d'adolescente a fait un bond en arrière, a dû retrouver la souffrance du moment pour nous le livrer. Il y a parfois des écrits nécessaires pour pouvoir avancer.
Les difficultés à être elle-même, les premiers émois, les amitiés qui vont et qui viennent, les études, les passions (le théâtre pour Sophie, qui l'aide énormément à se sentir elle-même). Malheureusement, on ne peut pas changer le passé, juste vivre et apprendre de ses échecs.
Malgré un sujet difficile, la douceur de Sophie ressort avec force de son récit. Un texte qui nous renvoie à notre propre adolescence, à nous poser des questions. L'adolescence n'a jamais été et ne sera jamais une période facile, les questions se bousculent, et les réponses ne sont jamais au rendez-vous.
Comme une confidence, Sophie Lemp ose parler et revenir sur un passé délicat avec justesse, on ne peut qu'être admiratif devant un tel travail d'écriture et d'introspection. Dans ce court récit, il y a forcément une partie de nous, il y a forcément ce garçon que j'étais !
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