"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
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De "Park avenue", je garde un souvenir plutôt bon, en l'occurrence celui d'avoir passé un excellent moment en compagnie de personnages attachants ballotés dans un thriller qui avait pour cadre le monde financier. Aussi, lorsque Babelio m'a proposé, dans le cadre d'un Masse critique privilégié, de découvrir "La femme du banquier", je n'ai pas hésité un instant.
"La femme du banquier" s'inscrit autant dans la continuité de "Park avenue" qu'il s'en démarque. Entre les deux romans, l'autrice a écrit "Père et fils" mais ne l'ayant pas lu, je ne saurais dire si cela explique ou non cette sensation d'évolution.
Dans "Park avenue", les points de vue étaient multiples, la construction se distinguait par des marqueurs temporels précis. Ici, la forme narrative est plus classique. L'intrigue est resserrée autour de deux personnages féminins - une troisième héroïne viendra se greffer un peu plus tard - dont on suit alternativement les avancées : Annabel, la femme du banquier et Marina, que ceux qui ont lu "Park avenue" prendront plaisir à retrouver.
Marina n'est pas le seul lien entre les deux romans. Dans "Park avenue", tout tournait autour de Morty Reiss. Celui-ci est également de la partie, mais apparaît plutôt comme une forme fantomatique qui ressurgit à intervalles réguliers, comme le symbole de l'acharnement de Duncan Sander à faire triompher la vérité. Dans "La femme du banquier", il est question de journalisme d'investigation, de scandales financiers, de lanceurs d'alerte, l'occasion une fois encore pour Cristina Alger de décrypter le fonctionnement d'un univers obscur - celui des banques et de la finance - qu'elle connaît mieux que quiconque tout en inscrivant son récit dans un contexte très actuel.
Au premier abord, "La femme du banquier" semble un peu simpliste, l'intrigue prévisible et l'ensemble un chouïa manichéen, mais pourtant, on se laisse prendre au jeu. Cristina Alger sait à merveille brouiller les cartes et nous offrir de sympathiques rebondissements qui rendent la lecture aussi agréable qu'addictive. La force du roman tient surtout dans l'idéalisme des personnages, dans leur faculté de se relever, de faire face à l'adversité.
À vrai dire, c'est un roman typiquement américain, à la fois dans l'aspect moraliste de certaines situations, certaines réactions, mais également dans le rapport décomplexé à l'argent dont le paroxysme est atteint, à mes yeux, par l'annonce de la récompense offerte par l'IRS. Je ne vous dirai rien sur le dénouement final, simplement qu'il synthétise assez bien tout ce que j'évoque dans ce billet.
J'ai passé en tout cas un agréable moment en compagnie de Cristina Alger qui a créé, je crois, avec la journaliste Marina, un personnage qui a toutes les chances de devenir récurrent. Merci à Babelio ainsi qu'aux éditions Albin Michel pour cette nouvelle excursion dans l'univers de l'autrice américaine.
"Genèveeeeeeeeeeeeee, ton univers impitoyableeeeeeeeeeee"...
La femme du banquier c'est Annabel Werner, épouse de feu Matthew Werner qui vient de disparaître dans un accident d'avion.
Ils avaient quitté New York pour le monde des affaires genevois où Annabel commence à s'ennuyer ferme. De femme active elle est devenue femme au foyer dans un monde dont elle ne connaît pas les codes. La disparition tragique de son mari, qui plus est dans un avion privé, qui plus est celui de la femme riche et très belle qui l'accompagnait, va en quelque sorte la « réveiller ». Elle sent quelque chose de louche derrière tout ça.
Marina, journaliste d'investigation de son état, fiancée au fils d'un futur candidat à la Maison Blanche, elle, le louche, elle le voit venir de loin. Et même si son avenir est en jeu, elle ne peut pas laisser passer le scoop.
Ce roman est un véritable page turner, alternant les points de vue, particulièrement ceux de Marina et d'Annabel. A la fin de chaque chapitre, on n'a pas envie de poser le livre, on veut connaître la suite.
La femme du banquier se lit comme une enquête policière même s'il ne s'agit pas à proprement parler d'une véritable enquête (quoique). Le roman nous livre les dessous des milieux (très) privilégiés et de ce qu'on est prêt à faire pour garder son statut social. Cela n'a pas de prix, apparemment (ou presque).
Alors il est vrai que ce monde très luxueux ne parlera pas à beaucoup et qu'on peut avoir du mal à comprendre et à entendre les enjeux qu'il y a derrière (quoique), qu'on trouvera ça plutôt dégueulasse même. Mais quand on est très très très riche, n'a-t-on pas encore plus peur de dégringoler l'échelle sociale ?
L'écriture en elle-même n'est pas extraordinaire mais n'est pas mauvaise non plus. J'ai aimé deux-trois phrases bien placées, notamment, de mémoire, qu'on ne peut pas avoir les mains propres en se les lavant dans de l'eau sale. Je pense que cette phrase peut résumer le milieu dans lequel naviguent nos héroïnes dans ce roman.
J'ai aimé aussi que ce livre fasse la part belle aux femmes même si, et cela fait cliché, elles sont nécessairement « très belles ».
En résumé, ce roman ne révolutionne pas le genre mais fait le job.
Un moment de lecture très sympathique que je recommande si on souhaite se changer les idées.
Je pense qu'il est difficile voire impossible de s'ennuyer en le lisant.
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