"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Le monde change, pas leur secret.Dans l'est parisien, on les remarque sans les connaître. Ils portent les mêmes noms, ne se mêlent pas aux autres. Au café, à l'école, Suzanne entend des rumeurs sur ces troublants « cousins ». Alors elle creuse. Et les pièces du puzzle s'ajustent pour former un tableau sidérant. Depuis 1892, huit familles ont uni leur destin pour n'en former qu'une, soudée par la religion, le secret et des règles de vie strictes. Ils se nomment la Famille. Dans cette communauté, on habite les mêmes immeubles, on s'épouse entre soi. Ceux qui veulent s'affranchir deviendront des bannis.
Photo de classe : la fille de Suzanne Privat lui donne les noms mais surtout les liens familiaux entre un certain nombre d’élèves . Elle tique mais est surtout étonnée quand elle découvre que son fils a la même spécificité dans sa classe . Suzanne Privat en parle à ses propres amies et se rend compte que de nombreux habitants du quartier connaissent cette grande famille sans en connaître les secrets. L’autrice décide donc d’enquêter sur cette grande famille qui vit en communauté fermée.
Suzanne Privat nous livre les résultats de cette grande recherche sans jamais tomber dans le voyeurisme et a su rester objective tout le long des chapitres. Elle nous fait découvrir que plusieurs familles ont décidé de vivre en communauté en limitant les contacts avec l’extérieur. L’autrice a réussi à en trouver les origines .
J’ai trouvé ce livre très intéressant et m’a permis de découvrir cette communauté qui vit dans l’est parisien. Mais peut-on parler de communauté ou de secte ? Chacun se fera son propre avis.
Merci à Babelio et aux éditions Points de m’avoir permis de découvrir ce livre lors de la masse critique de juin.
Avec La Famille, Suzanne Privat, journaliste, signe une enquête fascinante et inédite sur une famille vivant au coeur de Paris dans le plus grand secret. Une communauté singulière assimilée à une secte janséniste - attendant son prophète - qui regroupe au moins quatre mille personnes depuis plus de deux siècles dans le même quartier du XXème arrondissement de Paris.
“On naît dans la Famille, on n'y rentre pas.” Telle est leur devise et pour la respecter, les membres se marient entre eux à vingt ans et entretiennent la consanguinité, donnant naissance à des enfants dont les malformations et les retards de croissance sont nombreux. Leur mode de vie est totalement archaïque et ils doivent à tout prix éviter de fréquenter la “Gentilité”, - comprendre les personnes extérieures. Contraception, divorce ou encore solitude sont interdits. L'alcool coule à flot dès l'âge de quatorze ans tandis que maltraitance et abus sexuels sont monnaie courante. Des tas d'autres exemples absolument ahurissants jonchent le récit.
C'est à l'occasion de la promotion du livre de Suzanne Privat et d'un article paru dans "Le Parisien" évoquant cette communauté de trois mille personnes appartenant à huit familles seulement et vivant quasi toutes dans le même quartier de Paris que j'ai découvert l'existence de ce qui semble s'apparenter à une secte. Dès lors, je me suis précipitée chez mon libraire pour tout savoir sur La Famille, itinéraires d'un secret. Durant un an et demi, Suzanne Privat a passé au crible les archives, les réseaux sociaux, arpenté la ville, rencontré des témoins. Alliant rigueur de journaliste et ingéniosité d'écrivaine, elle livre une enquête intime sur cette communauté vieille de deux siècles écartelée entre croyances archaïques, dérives sectaires et soif d'ouverture. La Famille, itinéraires d'un secret n'est pas un documentaire, c'est un récit qui à la fois retrace l'histoire de ce groupe et la démarche de l'auteure.
Il y a vraiment des curiosités salvatrices qui permettent de mettre en exergue des dérives et des modes de vie d'un autre temps qui se jouent sous nos fenêtres. Se considérant comme des élus de Dieu et ayant une vision apocalyptique de l'avenir, les membres de La Famille s'obligent à limiter leurs contacts extérieurs et à ne se reproduire qu'entre eux. Les hommes doivent se cantonner aux professions subalternes, les femmes, quant à elles, ne doivent tout simplement pas travailler. Leur but premier étant de procréer. Elles peuvent tout au plus et si nécessaire, faire les marchés ou consacrer un peu de leur temps aux travaux de couture. Leur priorité étant de donner la vie. Quant aux enfants, s'ils peuvent s'instruire un temps, ils ont interdiction de fréquenter les autres enfants qui ne sont pas membres de La Famille et d'entreprendre des études poussées. Côté règles de vie de cette communauté, elles sont très strictes. En plus de devoir se marier vierge et à l'orée de leur vie, les membres n'ont pas le droit de danser, de se couper les cheveux et, les femmes, de se vêtir de pantalons. Communauté endogame, il n'est pas rare que les membres souffrent de handicaps, de maladies auto-immunes voire même qu'ils soient emportés assez jeunes de cancers. Si telle est la volonté de Dieu, alors les membres l'acceptent.
Entre kibboutz et secte qui ne porte pas son nom, La Famille, itinéraires d'un secret, est un récit intéressant à lire parce que malgré nos croyances, il existe encore des groupes qui vivent repliés sur eux-mêmes, des personnes qui n'ont pas choisi leur famille et subissent des maltraitances psychologiques et sexuelles. Ça se passe près de chez nous en 2021 et c'est juste effrayant. Et maintenant on fait quoi ? Espérons que le livre de Suzanne Privat sera de nature à faire réagir la mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires et qu'une enquête soit diligentée.
https://the-fab-blog.blogspot.com/2021/06/mon-avis-sur-la-famille-itineraires-dun.html
Je me souviens avoir vu il y a quelques mois un micro-reportage sur cette Famille vivant en vase clos, dans un cercle de quelques kilomètres dans l'est de Paris. Après avoir lu le livre de Suzanne Privat, je comprends que c'est certainement suite à l'article de Nicolas Jacquard dans Le Parisien.
J'avais été très intriguée, alors j'avais hâte de lire cet ouvrage et d'en connaître plus sur cette Famille, leurs règles, leurs croyances, leurs envies...
Cependant, je suis un peu restée sur ma faim et je n'en ai pas appris beaucoup plus sur leur mode de fonctionnement actuel.
Ici, on va suivre l'enquête menée par Suzanne Privat, on va plonger dans sa vie, rencontrer ses amies, sa propre famille. Peut-être en raison du confinement de mars 2020, l'essentiel de cette étude se passera en ligne.
Par ailleurs, les informations données sur la Famille le sont par des membres l'ayant quittée depuis des années ou sont trouvées sur des forums en ligne.
Le personnage de Colombe, inventé, et auquel la journaliste prête des états d'âme et des pensées, m'a dérangée, comme l'irruption d'une chimère dans un texte que j'aurais préféré plus factuel.
Les recherches sur les origines de cette Famille sont certes fouillées et très intéressantes, mais je pense que je m'attendais à une étude plus contemporaine.
Il n'y a pas encore de discussion sur ce livre
Soyez le premier à en lancer une !
"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
L'auteur se glisse en reporter discret au sein de sa propre famille pour en dresser un portrait d'une humanité forte et fragile
Au Rwanda, l'itinéraire d'une femme entre rêve d'idéal et souvenirs destructeurs
Participez et tentez votre chance pour gagner des livres !