"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Le sombre Paris. Les profondeurs du métro. Claude Sorensen et Werther, agents de maintenance autoproclamés de la RATP, finissent leur quotidienne et méthodique nuit de labeur. Rentrés dans leur "terrier" situé sous le chemin de fer, les deux excentriques sont attaqués dans leur juste sommeil par un collègue travesti en sage-femme. C'est l'incompréhension. L'agression nécessite légitime vengeance. Démarre une course-poursuite contre l'assaillant, fuite en avant et sans retour pour les trois parias, au coeur d'un monde dément et hostile : le "dédale" et ses multiples ramifications. Les "boyaux"... Thriller noir, saupoudré d'un humour grinçant redoutable d'efficacité, "La Dissidence des Cancrelats" de Romain R. Martin est, une nouvelle fois, une expérience marquante, hors des sentiers battus du genre littéraire.
Après Vermines, voici qu’arrive La dissidence des cancrelats. Un thriller qui ne ressemble à aucun autre, on retrouve le style inimitable de l’auteur. Une écriture incisive, des dialogues qui font mouche, tout cela au service d’un scénario pas piqué des hannetons. L’action se déroule dans le ventre de paris, sous terre, entre les lignes du métro et les galeries labyrinthiques qui feraient se perdre même Ariane. En l’occurrence nous allons suivre le couple maudit que forment Claude Sorensen le viking et sa compagne Angélique la déjantée, tous deux travail de nuit à l’entretien des wagons de la RATP. Un couple hors norme au verbe truculent et au comportement complètement barré vue d’en haut mais parfaitement raccord ici. Apparaissent encore deux autres personnages masculins plus tordus l’un que l’autre, un collègue travesti en sage-femme et un pseudo chef en fauteuil roulant. Suite à une agression, le couple va vouloir se venger, commence alors un contre la montre qui frôle la folie à chaque instant. Le lecteur peut se sentir perdu, déboussolé voir maltraité mais c’est pour son bien, si, si je vous assure. J’ai apprécié la construction originale du roman mais encore plus le choix des personnages et des casseroles qu’ils trimbalent. Cela m’a fait penser au film Subway où dans l’underground, on rencontrait aussi des personnages atypiques. Ici pourtant, on ressent leur fêlure, une marginalité sacralisée qui en devient touchante. Sans oublier un élément qui fait toute la différence, les traits d’humour et d’ironie qui viennent ponctuer une situation qui sans cela paraitrait bien glauque. Garder l’esprit ouvert pour découvrir un autre univers que le notre, un lieu mythique habité par des personnages qui ne le sont pas moins. Un superbe ovni littéraire à découvrir qui ne devrait pas passer inaperçu tant sa différence est attrayante et rafraichissante. Bonne lecture.
http://latelierdelitote.canalblog.com/archives/2021/01/11/38655039.html
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