"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Après une année passée sous le soleil gris de Paris à rédiger des devoirs sans fin, Émile atterrit en Corse avec des amis. Le paysage splendide de Calvi illumine son été, ainsi qu'Andréa, une jeune Corse rencontrée au pied de la citadelle. Par orgueil, Émile refuse de tomber amoureux, quitte à en éprouver de terribles regrets. L'énigme d'Andréa ne cessera jamais de le hanter, au point de bouleverser son existence.
Ce sont là les débuts d'Émile dans la vie. L'histoire d'une défaite autant que d'un succès, où il est question d'espoirs, de remords et d'envie.
Lien : https://www.livresselitteraire.com/2019/05/la-citadelle-de-eric-metzger.html
Lorsque l'on lit La Citadelle, nous pouvons nous trouver dans notre salon, dans les transports, en Espagne, nous sommes en immersion totale en Corse. Les nuances et la fierté de cette île qui déteignent sur ce personnage. La beauté des descriptions, la retranscription merveilleuse de ce lieu qui recèle deux joyaux qui se fondent l'un dans l'autre. Celui d'une terre et celui d'une femme.
Mais... je dois admettre que j'ai bien failli passer à côté de ce roman. J'étais partagée entre deux sentiments (finalement un peu comme notre héros) : transportée par la beauté de certains passages lyriques et sur la réserve à la lecture des dialogues. Je ne suis pas friande des dialogues, lorsqu'il y en a une multitude je suis bien souvent exigeante avec eux. Pour m'atteindre, ils doivent sonner justes, être percutants, pertinents, apporter une profondeur. À la lecture de La Citadelle, j'ai tiqué là-dessus. Dans un premier temps. Avant de comprendre, de m'approprier la mécanique de l'auteur, de ré-assembler pour parvenir à me mettre réellement dans la peau d'Émile. De le voir sous un autre jour, de comprendre et de vivre ses réactions – parfois drôles – adulescentes. Cette douleur subie autant que provoquée. Cette bataille que l'on mène contre soi-même. Ce cœur-forteresse.
Oui, il m'a fallu laisser macérer un peu pour prendre conscience qu'Éric Metzger était parvenu à aller au plus profond de son personnage. À le détailler sous toutes ses coutures, rendre compte au mieux de cette errance du cœur, cet orgueil, cette recherche de l'autre et du soi, sa propre identité, ses propres limites aussi. Aller au plus proche de notre génération. Est-elle seulement si différente des précédentes ? En s'intéressant à Stendhal, Éric Metzger parvient aussi à nous démontrer que si la nôtre est résolument connectée et engendre par ce biais une autoflagellation quasi certaine, nos maladresses, nos réactions, nos envies, nos absences d'actions et nos doutes n'ont quant à eux pas tant évolués que cela. Les époques se lient, s'appellent et s'interpellent... Et Éric Metzger les marient finement.
Je ne suis jamais allé en Corse. Et pourtant j’en reviens. Grâce à Eric Metzger.
Son héros, Emile foule le sol de Calvi pour un bel été de vacances après une année d’études épuisante. Il compte s’offrir un repos bien mérité, entre potes.
Vu de l’extérieur, Emile se veut hautain, il se donne un genre. Se crée un personnage. A l’intérieur, il est tout autre. Mais il ne veut pas le montrer. Ne veut pas se montrer. Pâle copie de lui-même aux traits mal dégrossis par une culture apprise dans les livres. Lorsque Julien Sorel pose ses valises en Corse … Lorsqu’un héros de roman devient un modèle encombrant…
Il y a dans ce livre ce personnage fier comme une île, fier comme la Corse.
Il y a ensuite ces étés qu’Emile va passer là bas, sur l’île de toutes les beautés. Il va connaître Andréa. Le chat et la souris … Compte à rebours d’un non grand amour. Décompte d’orgueils mal placés, de ratés en non dits. Et si cette citadelle n’était que l’image de cet amour imprenable ?
Eric Metzger signe là un drôle de roman d’apprentissage. De désapprentissage de l’amour qui se devrait de n’être que romanesque. Du non apprentissage du don de soi. J’ai aimé cette plume complexe et si claire à la fois. Une façon si sincère d’écrire la nuance des êtres. En les rendant réels. Parfois attendrissants, souvent agaçants mais tellement vivants. Il y a de la flamboyance dans l’obstination de rater le coche. De se trahir un peu …
J’ai aimé apprendre que les violons voyagent toujours côté hublot. J’ai aimé me dire que ce qui ne se passe pas à Calvi reste à Calvi malgré tout … J’ai aimé m’agacer souvent de cette constance dans la fierté mal placée …
Un jour, peut-être, je reviendrai en Corse et au pied de cette citadelle, je me souviendrai sûrement un brin ému de ce roman.
Comme on retrouve un vieil ami. A qui on n’a pas encore tout dit.
Il n'y a pas encore de discussion sur ce livre
Soyez le premier à en lancer une !
"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
L'auteur se glisse en reporter discret au sein de sa propre famille pour en dresser un portrait d'une humanité forte et fragile
Au Rwanda, l'itinéraire d'une femme entre rêve d'idéal et souvenirs destructeurs
Participez et tentez votre chance pour gagner des livres !