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La carrière d'un vaurien

Couverture du livre « La carrière d'un vaurien » de Tobias Smollett aux éditions Corti
  • Date de parution :
  • Editeur : Corti
  • EAN : 9782714307002
  • Série : (-)
  • Support : Papier
Résumé:

Généreuse et bonne fille comme le sont les mythologies, la légende du cinéma prête à différents réalisateurs la conviction que plus fouillé et plus parfait sera le personnage du " méchant ", meilleur sera le film tout entier au bout du compte.
Si l'on admet en outre qu'on ne fait pas de bonne... Voir plus

Généreuse et bonne fille comme le sont les mythologies, la légende du cinéma prête à différents réalisateurs la conviction que plus fouillé et plus parfait sera le personnage du " méchant ", meilleur sera le film tout entier au bout du compte.
Si l'on admet en outre qu'on ne fait pas de bonne littérature avec de bons sentiments, l'idée peut se transposer tout naturellement au roman, et on conviendra alors qu'avec Ferdinand, comte Fathom, Smollett a réussi à peindre un scélérat plus noir, plus révoltant et plus détestable que dans aucune de ses autres oeuvres, qui pourtant n'en manquent pas, et comme il en est peu dans toute la littérature.
Car aucune bassesse ne l'arrête : mensonge, escroquerie, vol des plus faibles de la société ou de ceux qui se sont montrés généreux avec lui, tentative de viol ou séduction de filles et de femmes qu'il abandonne sitôt déshonorées, pour les raisons les plus sordides. Ce n'est pourtant pas l'ambition sociale proprement dite qui le fait avancer, mais à la fois la vanité, la sensualité, l'amour de l'argent et un fond de perversité.
Rien à voir avec son presque contemporain de fiction Barry Lyndon, dont les manières gardent au moins l'apparence de la correction. Si les aventures où Fathom entraîne le lecteur de ses prétendus mémoires n'ont pas la belle ordonnance du classicisme, elles sont chaotiques comme la vie, prenantes et divertissantes comme elle pour qui ose s'y abandonner, et le ton souvent ironique ou sarcastique de l'auteur leur donne une vivacité, un entrain réjouissants et communicatifs.
Si le souci moral n'est pas absent, en particulier dans le dénouement, c'est d'évidence le plaisir de lecture qui prime.

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