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Mars 1920. Alors que l'enquête sur laquelle il travaille à Paris - l'assassinat sauvage d'un ancien espion des services secrets du tsar - piétine, François-Claudius Simon, brillant inspecteur du 36, quai des Orfèvres, est envoyé en mission officieuse à Moscou, pour tenter de trouver un accord avec les autorités russes sur une autre affaire, délicate, qui met en cause un ministre de premier plan. Le jeune inspecteur est prévenu : si les choses tournent mal, il devra se débrouiller seul. Pas question que le gouvernement français prenne le risque de rallumer les hostilités avec ce régime incontrôlable. Or, dans l'atmosphère de paranoïa aiguë et de complot permanent qui caractérise la Russie de Lénine, les choses ne peuvent que mal tourner. Surtout quand un certain Joseph Staline s'en mêle...
En mars 1920, François-Claudius Simon, jeune inspecteur du 36 quai des Orfèvres, enquête sur le triple meurtre d’une famille Russe réfugiée à Paris. L’enquête piétine, le meurtre sauvage est inexplicable, la seule connexion possible est à chercher dans le milieu des services secrets du Tsar.
En parallèle à cette enquête, et parce qu’il parle un peu le Russe, François-Claudius est envoyé en mission en Russie pour enquêter sur une autre affaire, l’accusation de meurtre d’un jeune homme qui se trouve être le fils d’un ministre français de premier plan, et pour y convoyer un homme attendu par Lénine lui-même. Mais nous sommes dans les premières années de la Russie de Lénine, l’atmosphère est à la paranoïa, au complot, à la suspicion. Au moindre faux pas tout pourrait très vite mal tourner pour notre jeune inspecteur. Surtout lorsque son enquête l’emmène vers le passé un certain Joseph Staline.
François-Claudius est à la recherche d’Elsa, la femme qu’il aime. Alors qu’elle lui a annoncé qu’elle est enceinte de lui, elle est partie s’installer en Russie pour apporter sa pierre à la reconstruction de ce pays qui vient de vivre une terrible révolution et des années noires. Cette enquête et cette proposition vont donc lui permettre de la revoir et de tenter de la convaincre de rentrer à Paris avec lui.
Nous retrouvons dans cet opus des personnages dont le passé se construit au fil des aventures de François-Claudius Simon, Elsa, son frère, l’inspecteur lui-même, ou même Koko, le perroquet de sa mère. Orphelin, François-Claudius a déjà rencontré sa mère, mais n’a pas pu lui demander d’explication sur ses origines. Sa mère est aujourd’hui plongée dans la folie. Il cherche à savoir d’où il vient. Il va le comprendre peu à peu, sans doute au fil des romans, dans celui-là par exemple il va apprendre quelque chose sur son étrange prénom. Il a embrassé la carrière de policier en rentrant de la guerre, un métier où l’on cherche à donner un sens aux choses et aux évènements qui à première vue n’en ont pas. Et l’on comprend que cela va aussi s’appliquer à la vie de Simon, qui se construit au fil des pages, comme s’il renaissait au fil de ses enquêtes et de ses propres aventures.
En fond à cette intrigue et à l’enquête, l’auteur nous propose une évocation historique de la Russie des années 20. Une Russie où chacun doit avoir un logement, où la scolarité doit être ouverte à tous, la culture aussi, où chacun va enfin pouvoir manger à sa faim, où les inégalités seront abolies, loin du temps des Tsars. Mais une Russie où la réalité du quotidien dément la réalité de ces ambitions. Se loger ? La vie dans des logements partagés par plusieurs familles, ou dans de vieux immeubles occupés par des communautés. Manger à sa faim ? Des enfants abandonnés dans les rues et contraints au vol pour survivre. Une éducation ? bien sûr, mais encore faudrait-il qu’il y ait assez d’écoles, et que les enfants soient pris en charge par leurs parents. L’évocation est fouillée, précise, intéressante, le lecteur est plongé dans l’ambiance de ces années difficiles et pourtant tellement porteuses d’espoir.
S’il est une évidence également dans cette Russie d’après-guerre, c’est bien la présence omniprésente de la police qui veille, prend en filature, fouille, interroge, maltraite les individus. François-Claudius va en faire les frais, il devra être très prudent et s’adapter à ces façons bien peu classiques pour s’en sortir.
L’intrigue est brillante, inattendue, les descriptions sont précises, intéressantes, fouillées, il y a un vrai rythme, au final, un roman passionnant dans lequel on apprend beaucoup de choses en plus de suivre une enquête menée de main de maitre.
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