"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
C'est un livre que j'ai beaucoup aimé pour le lieu, l'époque. L'intrigue policière est bien menée et jusqu'au bout, on ne devine pas la chute. On s'attache aux personnages. Le récit est rythmé. Je n'ai lu aucun autre livre de cet auteur.
Lecture numérique
Ma chronique complète : http://vie-quotidienne-de-flaure.blogspot.fr/2013/11/lecture-lassassin-et-le-prophete.html
"Cantique de l’assassin" fait partie de la série "Une enquête de l’inspecteur François-Claudius Simon" dont il est le cinquième volet, mais si comme moi vous n’avez pas lu les précédents, vous ne serez pas gênés dans votre lecture pour autant. Toutefois, si cette saga vous intéresse, lisez-la dans l’ordre, parce que des références et des résumés de certaines enquêtes sont présentes dans ce roman.
Je ne vais pas tourner autour du pot, j’ai adoré cette enquête ! Elle est digne du "Da Vinci Code" oui, c’est certain. Comme pour ce dernier, j’ai été complètement happée, les chapitres – plutôt courts, ce qui ajoute à l’effet page-turner – se sont égrenés à une belle vitesse, avec l’envie folle de découvrir toujours plus de vérités. Sans compter sur les pointes d’humour qui jalonnent le récit, comme les premières lignes qui nous mettent directement dans le bain.
« – Tu comptes quand même pas allumer une cigarette à l’intérieur ? gronda Adrien Mortier, les sourcils en accent circonflexe et la moustache indignée.
– Et pourquoi pas ? fit François, la voix pâteuse.
– Parce que c’est une église, bon Dieu ! »
Je suis toujours impressionnée par les auteurs qui arrivent à construire de telles intrigues, et d’une merveilleuse façon qui plus est. Ici, Guillaume Prévost est parti de la mystérieuse affaire de l’abbé Saunière datant du début du XXème siècle et a tissé toute une trame ésotérique autour de celle-ci, nous proposant une version passionnante quant à la résolution de l’énigme.
« – Ce qui est sûr, en tout cas, c’est que Saunière avait découvert quelque chose… Quelque chose qui avait à voir avec un trésor ancien et qui lui a permis de mener grand train. Quelque chose sur quoi mon prédécesseur m’a immédiatement incité à fermer les yeux. Quelque chose qui a à ce point ébranlé les convictions de notre abbé qu’il en a progressivement perdu la raison. »
L’inspecteur François-Claudius Simon, d’abord présenté comme un poivrot dépressif, va peu à peu se révéler être un excellent enquêteur aux sens aiguisés. Même si j’ai parfois eu l’impression qu’il était trop doué pour être vrai. Mais tout est formidablement bien mené et expliqué. On ne perd jamais le fil grâce aux réguliers rappels de l’histoire.
Le rythme est entraînant et il est accentué par de petits faits se déroulant en parallèle de l’histoire principale. On ne s’ennuie jamais à la lecture de ce roman ! Les personnages ont leurs failles en plus de leurs qualités, ce qui les rend réalistes. Quant à l’histoire en elle-même, elle est crédible et on se prend de passion à suivre les différentes pistes, l’abandon de certaines et la révélation d’autres.
Voici donc un très bon roman policier, dans la lignée des "Brigades du Tigre", qui brille par son efficacité et sa redoutable épopée baignée de crimes ésotériques et de chemins de traverse que l’on n’a plus envie de quitter !
Ma chronique sur mon blog : https://ducalmelucette.wordpress.com/2016/07/11/lecture-cantique-de-lassassin-de-guillaume-prevost/
Léonard de Vinci et Guido Sinibaldi mènent l'enquête sur une série de crimes atroces perpétrés à Rome.
Très bon polar historique qui met en avant les moeurs d'une époque peu exploitée par le genre. Si l'on s'interroge sur la probabilité que les forces de police de l'époque mènent une telle enquête, l'histoire n'en est pas moins passionnante et nous emmène à la suite du maestro et de son acolyte entre secrets et lutte d'influence.
En mars 1920, François-Claudius Simon, jeune inspecteur du 36 quai des Orfèvres, enquête sur le triple meurtre d’une famille Russe réfugiée à Paris. L’enquête piétine, le meurtre sauvage est inexplicable, la seule connexion possible est à chercher dans le milieu des services secrets du Tsar.
En parallèle à cette enquête, et parce qu’il parle un peu le Russe, François-Claudius est envoyé en mission en Russie pour enquêter sur une autre affaire, l’accusation de meurtre d’un jeune homme qui se trouve être le fils d’un ministre français de premier plan, et pour y convoyer un homme attendu par Lénine lui-même. Mais nous sommes dans les premières années de la Russie de Lénine, l’atmosphère est à la paranoïa, au complot, à la suspicion. Au moindre faux pas tout pourrait très vite mal tourner pour notre jeune inspecteur. Surtout lorsque son enquête l’emmène vers le passé un certain Joseph Staline.
François-Claudius est à la recherche d’Elsa, la femme qu’il aime. Alors qu’elle lui a annoncé qu’elle est enceinte de lui, elle est partie s’installer en Russie pour apporter sa pierre à la reconstruction de ce pays qui vient de vivre une terrible révolution et des années noires. Cette enquête et cette proposition vont donc lui permettre de la revoir et de tenter de la convaincre de rentrer à Paris avec lui.
Nous retrouvons dans cet opus des personnages dont le passé se construit au fil des aventures de François-Claudius Simon, Elsa, son frère, l’inspecteur lui-même, ou même Koko, le perroquet de sa mère. Orphelin, François-Claudius a déjà rencontré sa mère, mais n’a pas pu lui demander d’explication sur ses origines. Sa mère est aujourd’hui plongée dans la folie. Il cherche à savoir d’où il vient. Il va le comprendre peu à peu, sans doute au fil des romans, dans celui-là par exemple il va apprendre quelque chose sur son étrange prénom. Il a embrassé la carrière de policier en rentrant de la guerre, un métier où l’on cherche à donner un sens aux choses et aux évènements qui à première vue n’en ont pas. Et l’on comprend que cela va aussi s’appliquer à la vie de Simon, qui se construit au fil des pages, comme s’il renaissait au fil de ses enquêtes et de ses propres aventures.
En fond à cette intrigue et à l’enquête, l’auteur nous propose une évocation historique de la Russie des années 20. Une Russie où chacun doit avoir un logement, où la scolarité doit être ouverte à tous, la culture aussi, où chacun va enfin pouvoir manger à sa faim, où les inégalités seront abolies, loin du temps des Tsars. Mais une Russie où la réalité du quotidien dément la réalité de ces ambitions. Se loger ? La vie dans des logements partagés par plusieurs familles, ou dans de vieux immeubles occupés par des communautés. Manger à sa faim ? Des enfants abandonnés dans les rues et contraints au vol pour survivre. Une éducation ? bien sûr, mais encore faudrait-il qu’il y ait assez d’écoles, et que les enfants soient pris en charge par leurs parents. L’évocation est fouillée, précise, intéressante, le lecteur est plongé dans l’ambiance de ces années difficiles et pourtant tellement porteuses d’espoir.
S’il est une évidence également dans cette Russie d’après-guerre, c’est bien la présence omniprésente de la police qui veille, prend en filature, fouille, interroge, maltraite les individus. François-Claudius va en faire les frais, il devra être très prudent et s’adapter à ces façons bien peu classiques pour s’en sortir.
L’intrigue est brillante, inattendue, les descriptions sont précises, intéressantes, fouillées, il y a un vrai rythme, au final, un roman passionnant dans lequel on apprend beaucoup de choses en plus de suivre une enquête menée de main de maitre.
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