"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
En l'espace d'un instant, la vie d'un homme ordinaire bascule. Il a changé de visage, et non seulement plus personne ne le reconnaît, mais les regards que l'on porte sur lui le change. L'occasion de séduire à nouveau sa femme, et du coup de se retrouver en mari trompeur et trompé.
Un vague reflet dans une vitre apprend à Raoul Cérusier que les employés du service des permis ne se moquent pas de lui en affirmant qu'il ne ressemble pas à ses photos. C'est vrai :
Il a subitement changé de visage. S'il y gagne au change, il est devenu un beau jeune homme, un constat s'impose : si sa voix est restée la même, il est devenu en apparence un parfait étranger pour tous ses proches. Il faut aviser, gagner du temps pour trouver un moyen de faire admettre cette métamorphose à sa femme Renée, â ses amis, à sa secrétaire Lucienne, et reprendre sa place au foyer conjugal sans qu'ils crient au fou ou à I'assassin. Il prétexte un voyage impromptu à Bucarest pour expliquer sa disparition soudaine.
Ainsi paré, enfin capable de goûter au plaisir d'avoir une figure aimable (le regard des femmes le lui dit), il décide de changer de vie et de séduire Renée.
Ensuite, il fera passer pour mort le Cérusier de Bucarest et n'aura plus qu'à épouser sa veuve.
Simple ? Très, et agréable de surcroît, à ceci près que la solitude pèse à Roland Colbert, ex-Cérusier, et qu'il n'y a pas d'enchantement qui n'ait de fin : l'aventure aura un dénouement tout terrestre et fort inattendu..
Un récit fantastique un peu déstabilisant.
Comme disait Gainsbourg, "la femme des uns sous le corps des autres". Sauf qu'ici, les autres, c'est les uns. Et vice versa !
'fin, je m' comprends. Je vous ai perdu ? Normal...
Raoul avait un visage, et, sans prévenir, il en récupère un autre, plutôt plus attrayant, ce qui lui donne plus d'assurance.
Il n'est plus personne pour son entourage, et va en profiter pour re-séduire sa femme.
Mais, se rendre compte que sa femme se laisse charmer, même par lui, humm... À la fois son plus grand souhait, mais surtout son pire cauchemar.
Trouble... C'est le mot.
Les dessins de Cyril Bonin sont beaux, par contre je n'ai pas adhéré aux couleurs, un peu ternes. Manque de vie.
Quand notre reflet dans le miroir nous semble inconnu et que surtout cela se confirme lorsque même notre entourage ne nous reconnaît pas… que faire devant cette perte d’identité visuelle ?
Un récit cocasse qui soulève une belle réflexion sur qui l’on est vraiment, voir sa vie dans la peau d’un autre, observer les proches et les inconnus, et peut-être pouvoir se remettre en question.
Graphiquement le charme du crayon de Cyril Bonin opère à nouveau, un trait légèrement différent mais reconnaissable toujours en délicatesse dans des nuances de bruns et de vert.
Je ne peux faire de comparaisons, mais j’ai aimé cette intrigue qui date et pourtant la philosophie qui se dégage reste d’actualité alors que l’image prend de plus en plus de place avec une influence non négligeable sur nos choix et limite notre existence dans la société.
Il n'y a pas encore de discussion sur ce livre
Soyez le premier à en lancer une !
"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
L'auteur se glisse en reporter discret au sein de sa propre famille pour en dresser un portrait d'une humanité forte et fragile
Au Rwanda, l'itinéraire d'une femme entre rêve d'idéal et souvenirs destructeurs
Participez et tentez votre chance pour gagner des livres !