La bande dessinée argentine est souvent associée à la question de l'engagement politique, comme s'il s'agissait d'une de ses spécificités. Il est vrai que Mafalda en est la principale ambassadrice et que les dessinateurs les plus reconnus sur le plan international ont réalisé des oeuvres que l'on peut qualifier d'engagées.
Or, la façon dont certaines oeuvres s'inscrivent dans les débats ou les conflits ayant cours au moment de leur publication dépasse la seule transposition dans la fiction des horreurs de la dictature ou des affres des crises économiques.
Ce dossier couvre une période qui s'étend des années 1940 à nos jours et permet à la fois de porter un regard nouveau sur certaines oeuvres phare et de s'intéresser au parcours d'artistes encore peu étudiés. À travers l'étude de la circulation de certaines oeuvres, l'histoire des périodiques et l'évolution du marché, surgissent les questions de la spécificité « nationale » de l'historieta, des rapports de force avec la censure ainsi que des récentes manifestations du militantisme LGBTQ+.
La nature mixte de ce dossier - six articles, un cahier d'artistes et un entretien - permet de produire une réflexion critique qui associe théorie et dessin.
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