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« Je voudrais écrire comment je t'aime. En une longue lettre. Je voudrais faire ce progrès vers toi, réduire autant que c'est possible la distance entre nous, l'ignorance qui la cause. » Celle qui parle ici, et qui n'arrêtera plus de parler, se nomme Mireille Sorgue. Elle a vingt et un ans, et n'arrêtera plus d'avoir cet âge, vouée qu'elle est par sa mort prématurée comme par son oeuvre inachevée à célébrer l'amour, et seulement l'amour, auquel, par son âge, elle s'identifie admirablement.
Les heures heureuses deviennent des heures nécessaires. Mireille Sorgue, qui pressent que « son temps sera bref », trouve très vite le langage de l'éternité : ce qui revient à dire qu'elle se découvre de bonne heure, à la fois dans son rôle d'amante et dans sa nécessité d'écrivain : « Je suis ainsi faite que je ne me sens vivre que quand j'essaie de dire ce que je vis. Et que je n'ose me croire amoureuse que quand je suis capable de dire comment je le suis. » De cette prodigieuse aventure littéraire qu'est L'Amant, l'on peut dire ce que Mireille Sorgue écrivait elle-même à propos des sonnets de Louise Labé : « C'est une oeuvre libératrice. Cette voix crie ce que la plupart ne savent ou n'osent dire. Elle délivre les amants de leur mutité. » H.B.
« Au fil des mots, elle est de plus en plus belle, Mireille Sorgue. Tellement sérieuse, dans sa recherche du bonheur de vivre. Poignante. » Geneviève Brissac / Le Monde
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