"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Un adolescent, Kafka Tamura, quitte la maison familiale de Tokyo pour échapper à une malédiction oedipienne proférée par son père. De l'autre côté de l'archipel, Nakata, un vieil homme amnésique, décide lui aussi de prendre la route. Leurs deux destinées s'entremêlent pour devenir le miroir l'une de l'autre, tandis que, sur leur chemin, la réalité bruisse d'un murmure envoûtant.
" Sous la baguette d'un enchanteur qui puise ses sortilèges dans les pires noirceurs de la condition humaine, Kafka sur le rivage est le roman le plus ambitieux, le plus envoûtant de Murakami. " André Clavel, Lire Traduit du japonais par Corinne Atlan
Un voyage onirique, envoûtant et initiatique.
Incroyable par son style et son rythme l auteur nous prend par la main pour nous amener dans des endroits inconnus.
La veille de ses quinze ans, Kafka Tamura décide de quitter la maison de son père (située à Nogata, quartier de Tokyo) et de prendre la direction de Takamatsu. Kafka n’aime pas ce dernier (qui le néglige) et n’a aucun souvenir de sa mère (ni de sa grande-soeur) toutes deux parties depuis longtemps. Dans le car de nuit, le jeune fugueur va rencontrer une adolescente de vingt-et-un ans, prénommée Sakura. Kafka tente juste d’échapper à une prophétie paternelle (et oedipienne) « un jour tu tueras ton père de tes propres mains et tu coucheras avec ta mère » (il y a rajouté « et avec ta soeur » …) Pendant une semaine, Kafka Tamura va vivre une sorte de « routine » entre hôtel, bibliothèque (où il deviendra ami avec Oshima, l’assistant de Mademoiselle Saeki, la directrice) et salle de sport. Jusqu’à ce que des faits totalement « incompréhensibles » se produisent … Dans cette partie de l’histoire d’Haruki Murakami, notre jeune héros de quinze ans est aussi le narrateur. Pour l’anecdote, il est régulièrement accompagné par son « alter-ego » (ou encore « ami imaginaire ») le garçon nommé Corbeau …
Des décennies auparavant, le 7 novembre 1944, en pleine guerre contre les américains, seize adolescents ont été victimes d’un évanouissement qui a duré plusieurs heures, lors d’une promenade scolaire (sur la colline dite « du Bol-de-Riz ») Un d’entre eux – le plus petit – ne s’est pas réveillé. Toujours plongé dans le coma, il fut transporté à l’hôpital militaire …
Nakata, un vieil homme qui parle de lui à la troisième personne (il discute avec tous les chats – qu’il comprend – et qui lui répondent …) a du mal à se souvenir de bien des choses. Il est amnésique depuis l’âge de neuf ans, intellectuellement déficient après une longue période d’inconscience … Son don lui permet de rechercher des chats perdus, dans le but d’aider des familles, désolées de l’absence de leur animal favori (ce qui lui permet parfois de se sentir utile …) Nakata a un signe particulier : il dort énormément … Lors d’un voyage qu’il effectue en compagnie d’Hoshino (qui le protège) Nakata va bizarrement croiser le chemin de Johnny « Walken » (celui du célèbre whisky …) ainsi que le colonel Sanders (oui, oui : celui de KFC …)
J’avoue que les passages les plus « déconcertants » m’ont fait penser au cultissime roman russe de Mikhaïl Boulgakov : « le Maitre et Marguerite » – même si la symbolique japonaise semble un peu plus philosophique et moins politisée … C’est plutôt poétique et pas mal érotique, un brin auto-dérisoire – bien que le récit soit truffé de références littéraires et culturelles – Et pourtant, l’intrigue (aussi étrange soit-elle) se déroule comme celle d’un thriller ! On avance dans la lecture, non sans une certaine impatience (et parfois avec une légère frustration, surtout lorsque cette fable – nettement fantastique – devient un peu trop « énigmatique » !) Notre « candide » fugueur lui-même n’est pas toujours capable d’analyser à quel moment la réalité dépasse la fiction … ou vice versa … Ah ! seconde anecdote : « Kafka sur le rivage » est le titre d’une chanson d’amour que Mademoiselle Saeki (la bibliothécaire) interprétait dans sa jeunesse (c’est à dire dans une lointaine existence, malheureusement interrompue brutalement à l’âge de vingt-ans …)
Ok, c’est relativement déroutant par moments. Voire « hermétique » pour certains. Mais c’est indéniablement un bien joli conte ! Qui fut – pour moi – une réelle surprise ! Même si – en toute humilité – je ne suis pas certaine d’avoir su interpréter correctement les intentions littéraires de ce facétieux et brillant écrivain ! … Je me suis laissée « bercer » par le rythme et l’ambiance …
J'aime cet auteur pour une raison qui m'échappe. Comme m'échappe souvent le sens profond de ses oeuvres. La réalité est en général mise à mal par des personnages d'une beauté surnaturelle et tellement attachant. Nakata qui parle au chat, son compagnon de route Hoshino, le jeune Kafka Tamura, l'étrange Oshima et Mademoiselle Saeki.
L'envoûtement est total et je sais pertinement à quoi ressemble la bibliothèque Komura, la cabane dans la forêt primaire.
A chacun de trouver sa "pierre de l'entrée" et de savoir quand la retourner !
C'est le premier livre de Haruki Murakami que j'ai lu et celui qui m' laissé la plus grande impression tout en appréciant toujours l'auteur.
Le souvenir que j'en ai c'est ce mélange de fantastique, d'onirisme, de culture japonaise. Je me sens bien dans son atmosphère et en osmose avec les personnages et les situations, sans chercher à tout expliquer.
L'écriture est très belle et c'est très prenant, en étant partagé entre l'envie de ne pas lâcher le livre mais aussi de faire durer le plus longtemps.
La fin de la lecture nous laisse ce sentiment d'avoir fait une très belle lecture et du retour dans le monde ordinaire !
Il fait partie des livres dont je me souviens et que je pourrais amener sur une île déserte.
Kafka Tamura, collégien de 15 ans décide de fuir une vie à Tokyo qu'il juge insatisfaisante. Il se dirige vers l'île de Shikoku . Parallèlement,Nakata, un vieil homme, victime dans sa jeunesse d'un traumatisme resté inexpliqué quant à ses causes mais ayant effacé toute sa mémoire, y compris sa capacité à lire, déambule en parlant aux chats. Ces deux pérégrinations croisées constituent la trame de la narration, et seule la fin de l'histoire établira la jonction. C'est un univers fantastique jalonné de situations « ubuesques ou kafkaïennes » qui nous est décrit, il s'appuie sur des personnages forts, en quête de son passé pour Kafka, et à la recherche d'on sait quoi pour Nakata. Les excès fictionnels apportent de l'humour, on sourit beaucoup, on rit parfois, réalité, fiction et rêve se mêlent de façon harmonieuse.Un écriture alerte, poétique, avec de nombreuses références, musicales, littéraires et philosophiques confèrent à ces « road trips » nippons un immense plaisir de lecture
Kafka Tamura vit à Tokyo dans une grande maison, seul avec son père. Sa mère a disparu avec sa soeur lorsqu'il avait quatre ans et il ne garde d'elle aucun souvenir. Son père lui a parlé d'une prédiction très oedipienne : il tuera son père et il violera sa mère et sa soeur.
Alors le jour de ses quinze ans, poussé par son ami imaginaire nommé "le Corbeau", il fugue. Il va voyager jusqu'à une île lointaine, Shikoku et trouver refuge dans une merveilleuse petite bibliothèque de Takamatsu.
Là il va rencontrer Oshima, un transgenre gay très érudit qui va le prendre sous son aile. Il va également y faire connaissance de Melle Saeki la directrice belle et mystérieuse.
En parallèle nous suivons les tribulations de Mr Nakata.
À l’automne 1944, il est parti en promenade dans la forêt environnante avec ses camarades de classe. Arrivés dans une clairière, le maîtresse leur a demandé de cueillir les champignons. Soudain, elle a vu les enfants tomber un par un. Ils semblaient sous hypnose, et puis quelques heures plus tard ils se sont réveillés tous parfaitement indemnes, oublieux de tout ce qui avait pu se passer. Tous les enfants, sauf un, Nakata, qui restera plus longtemps que les autres dans cet état, et qui en reviendra idiot, il ne sait plus ni lire ni écrire. Mais depuis lors il comprend le langage des chats.
Il vit maintenant d'une petite pension versée par l'état. Les propriétaires de chats perdus font appel à lui et le récompensent quand il retrouve leurs animaux. C'est lors d'une de ses recherches qu'il va rencontrer un certain Johnny Walken (habillé comme l'effigie d'une certaine marque de whisky) qui va l'obliger à commettre un crime.
A partir de là, sans parfaitement comprendre pourquoi, Mr Nakata va quitter Tokyo, rencontrer une foule de personnages et finir par arriver également sur l'île de Sikoku.
La trame de ce roman est très complexe. Elle entremêle les histoires des divers personnages, le rêve, la réalité, les vivants et les fantômes. Tout coexiste harmonieusement et on est emporté par le récit sans pouvoir s'arrêter.
On retrouve tous les thèmes récurrents chez Murakami, la solitude, la perte, la quête de soi, les métaphores, le sexe, la philosophie, la musique classique, et j'en oublie.
Et surtout il y a dans ce roman des moments de pure poésie que j'ai adoré :
"...Une masse d'air me bloque la poitrine, comme si j'avais avalé un nuage de pluie. Je rouvre les yeux au bout de quelques secondes, mais la jeune fille a disparu. Il ne reste plus qu'un nuage qui passe sur le mur.
Je me lève, vais à la fenêtre et regarde le ciel. Et je pense au temps qui ne reviendra pas. Je pense aux rivières, aux marées. Je pense aux forêts et aux sources. A la pluie et aux éclairs. Aux rochers. Aux ombres. Et tout cela est à l'intérieur de moi..;"
Une merveille de l'univers onirique de Murakami. De l'ordre du rêve et issu de l'imagination sans borne de l'auteur.Un livre magique, envoûtant dans lequel se mêle réalité, rêves, imaginaire, métaphores...
J'ai aimé l'originalité de cette oeuvre, qui m'a permis de découvrir un nouvel univers. Les personnages, certains, sont attachants, d'autres moins. Ce roman allégorique et philosophique m'a embarquée, même si par moments j'ai trouvé des longueurs et des descriptions assez longues. Cela m'a donné envie de lire d'autres ouvrages de Murakami.
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