Dans un contexte de persécutions contre les chrétiens, le philosophe Justin meurt en martyr du christianisme en 165 de notre ère, sous la loi de l'empereur Marc Aurèle. Unique occurrence d'une confrontation directe entre les deux conceptions intellectuelles dominantes de l'époque que furent le stoïcisme et le christianisme, celle-ci est pourtant largement passée sous les radars de l'histoire des idées. Or, si Justin a adressé une Apologie des chrétiens à l'empereur romain, ce dernier n'a pas daigné répondre. Argumentée à la manière des philosophes, cette apologie aurait pourtant pu infléchir un empereur stoïcien. Malgré des valeurs morales si proches sur bien des points (détachement vis-à-vis des richesses matérielles, endurance face à l'adversité, universalisme, etc.), l'histoire se terminera par la décapitation du philosophe chrétien. Pour saisir en quoi leur conception du monde divergeait fondamentalement, il nous faudra dessiner un portrait réaliste et sans concession des protagonistes, sans préjuger de l'histoire qui suivra. Il nous faudra tenter de reprendre le dialogue là où il avait été abandonné. C'est ce que propose cet ouvrage.
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