Réduit à un contact social très diminué, j'ai exploré une méthode de travail qui a consisté à répartir d'anciens écrits abandonnés d'abord sur l'écran de mon ordinateur, puis en découpant des formes dans les textes imprimés, et on a obtenu une sélection de mots. On ne les a donc pas choisi délibérément, on a laissé les formes choisir, pour que certains mots se rencontrent, et monter du nouveau-sens. Pour qu'il n'y ait plus de volonté trop affirmée, de plan trop dessiné, pour qu'il n'y ait plus, en somme, de poète du tout, peut-être. Et qu'il reste seulement un jeu ludique et très technique, purement technique de rattrapage et de correction de séquences d'abord catastrophiquement illisibles, étant convenu que le chaos ou la mort sont choisis pour lieu d'une véritable entrée, littéralement, dans la matière. Sur l'écran d'un ordinateur, le livre s'écrit tout seul. À l'abri.
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