Dans les années 1910, un jeune couple arrive à Grandpré, un village d'Anjou. Ils sont l'un et l'autre de l'Assistance. Ils vont travailler au château où la jeune femme sera servante et son mari jardinier.
L'homme décède quelques années après la Grande guerre dont il est revenu en mauvaise santé.
Deux enfants sont nés. L'aîné : Benoît, rentre à l'école le lendemain de la sépulture de son père. Il va vivre une scolarité particulièrement laborieuse. À tel point que Benoît va pour tous devenir Benêt. C'est un garçon sensible ; son comportement se détériore gravement. Son frère, d'une année plus jeune, qu'on a appelé Romain comme son père, est au contraire un garçon facile et un bon élève. Pour l'aîné que tout le monde appelle désormais par son surnom, l'avenir s'annonce problématique et la vie difficile.
Ce livre est le récit de cette vie-là. Il raconte le combat de sa mère, de son frère et de quelques proches qui vont tenter, en le regardant autrement, de lui redonner confiance et de transformer son image. Rude tâche.
La vie d'un village rural au coeur du xxe siècle, principalement durant l'Occupation, l'influence encore prépondérante des notables sur la vie de la commune et l'évolution décisive de l'agriculture constituent la toile de fond de ce récit qui présente l'originalité de mêler étroitement les propos du narrateur et les interventions de Benoît qui parle en son nom propre.
Après Le Café de l'église, l'auteur témoigne une fois de plus de son attachement au monde rural, aux gens simples et authentiques dont il dresse des portraits profonds et attachants.
C'est aussi un merveilleux plaidoyer pour l'acceptation du handicap.
Paul Bourigault a été instituteur au May-sur-Èvre, puis à la Poitevinière avant de devenir directeur d'école à Jarzé et à Châteauneuf-sur-Sarthe. Au milieu de sa carrière, il est nommé conseiller pédagogique à la direction de l'enseignement catholique de Maine-et-Loire. Il quitte le poste pour se consacrer à l'enseignement des enfants en difficulté. Il devient responsable de la SES du collège Saint-Augustin à Angers puis directeur de l'école primaire du même établissement, accordant toujours une attention particulière aux élèves les plus démunis.
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