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Jeanne d'Albret ; reine des huguenots

Couverture du livre « Jeanne d'Albret ; reine des huguenots » de Bernard Nadonne aux éditions Editions Des Regionalismes
Résumé:

Il est vraisemblable que Jeanne d'Albret aurait paru plus grande si son fils avait été moins grand. Cependant, elle ne fut pas seulement la mère d'Henri IV : Jeanne incarna chez nous la Réforme, cette immense révolution, une des plus importantes dans ses prolongements que le monde ait connues et... Voir plus

Il est vraisemblable que Jeanne d'Albret aurait paru plus grande si son fils avait été moins grand. Cependant, elle ne fut pas seulement la mère d'Henri IV : Jeanne incarna chez nous la Réforme, cette immense révolution, une des plus importantes dans ses prolongements que le monde ait connues et qui n'aurait pu avoir en France son puissant déroulement sans sa présence. Elle incarna aussi la survivance de nos libertés provinciales et particulièrement l'indépendance des régions gasconnes qui n'avaient pas eu de défenseur plus farouche depuis son ancêtre Gaston Fébus.
Cette princesse de la Renaissance, amie des lettres et des arts comme sa mère, la Marguerite des Marguerites, écrivant et versifiant avec esprit, sévèrement honnête dans son comportement public, parfaitement pure dans sa vie privée, fut accusée de sectarisme et de sécheresse de coeur. Ce dénigrement systématique devait être très sensible à tous les Béarnais. La renaissance de nos vallées délaissées depuis des siècles date de son règne. Le Béarn lui doit une multitude de petits châteaux, qui portent tous l'empreinte de son caractère. Elle est considérée comme la patronne de ce pays. Les villages tirés de leur torpeur, repeuplés, réconfortés par une bonne législation, de nouvelles industries créées, le lit des rivières approfondi, nous lui devons tout cela. Et lorsque le promeneur passe sur certain vieux chemin solide et caillouteux, suivant le faîte des collines à perte de vue comme les routes romaines, le paysan consulté lui répond en langue d'oc : « Qu'ey lou cami de la reyne Yanne » (C'est le chemin de la reine Jeanne). Elle avait le sang ardent des seigneurs à la race desquels elle appartenait, ces Gascons turbulents et audacieux qui avaient remué la France pendant deux siècles. Elle les continua, ne craignant pas la bataille, sachant parler au peuple aussi bien qu'au soldat, toujours prête à risquer sa vie pour la religion, ses intérêts pour ceux de sa race.
Plus tard, cette femme dont la vie fut un long drame fut peu défendue. Les biographies d'elle sont fragmentaires, incomplètes ou périmées. J'essayerai surtout, en utilisant des documents épars, édités ou inédits, de faire revivre la figure de celle que dépeignait ainsi d'Aubigné, qui l'avait connue : « Cette princesse n'avait de femme que le sexe, l'âme entière aux choses viriles, l'esprit puissant aux grandes affaires, le coeur invincible aux adversités. »

Bernard Nabonne, né à Madiran (1897-1951), écrivain, historien, auteur de romans et de biographies historiques. Il obtint le prix Renaudot, en 1927, pour son roman Maïtena.

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