"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
En 1951, Jean Vilar, créateur partagé entre l'État dont il dépend et le peuple qu'il sert, donne au Festival d'Avignon toute son ampleur. Il se lance aussi dans l'aventure risquée du Théâtre National Populaire.
Artiste au faîte de sa gloire, Gérard Philipe le rejoint. Tous deux sont bien décidés à faire vivre les grands textes d'un répertoire « élitaire pour tous », selon la formule d'Antoine Vitez.
Ils évoquent les questions de théâtre qui les tourmentent, les imbroglios pratiques du métier, leur conception commune de cet art du jeu qui claque au vent. Leurs plumes, non dénuées d'humour, montrent le dense travail réalisé souvent dans l'urgence.
Au-delà des engagements partagés, ils dévoilent leurs doutes et révèlent l'indéfectible respect qu'ils se portent.
La mort brutale de Gérard Philipe en 1959 devait mettre un coup d'arrêt à cette entente si profonde, à la fois professionnelle et humaine.
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