"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Lisa, jeune professeur d'italien, se rend chaque jour au collège comme on va à la guerre, avec, en guise d'armée ennemie, les élèves. Au fond de la classe, les garçons se disputent le rôle de commandant en chef en rivalisant d'insultes et de menaces. Du côté des filles, ce n'est guère plus apaisé : comment faire comprendre à une gamine de douze ans qu'elle ne doit pas se prostituer, même pour se payer des vêtements de marque?
Seule solution pour survivre sur ce champ de bataille où règne la loi du plus fort, se forger une carapace, en attendant son heure... l'heure de la contre-attaque.
Roman noir ...
Ce n'est pas en lisant ce livre que l'envie de devenir professeur des écoles vous viendra ... ;) Marie Neuser décrit très bien, grâce à cette plume incroyable, la violence auquel sont confronté les enseignants de nos jours ... du grand n'importe quoi où "apprendre" est devenu impossible dans une ambiance pareil :( Roman que je conseille à tous car il est à l'image de notre société actuelle !!! fort malheureusement :( ce livre est plein de vérités que l'on néglige bcp trop !
Pour un premier mai, j'ai voulu rendre hommage à tous les enseignants qui n'ont pas la vie facile tous les jours, et je pense surtout à ceux qui souffrent vraiment au quotidien.
Ce livre est court puisqu'il ne comporte que 151 pages mais la puissance des mots est tellement intense que le lecteur en sort rempli d'émotions (en tous les cas, ce fut mon cas).
Je dois avouer que je partage beaucoup de réactions, de raisonnements et de sentiments témoignés dans ce roman.
Je ne sais pas comment les profs se sortent de ce genre de situations mais face à ce genre de délinquants, je ne suis pas convaincue qu'il y ait 36 solutions.
Lisa est professeure d'italien dans un collège difficile à Marseille, et à cause d'une classe de troisième en particulier, sa vie est un enfer. Tous les jours, elle va en classe la peur au ventre et le cœur au bord des lèvres, elle se sent seule, abandonnée de ses collègues et de la hiérarchie, chaque heure de cour est un supplice. Son psychisme et sa santé en viennent à se dérégler, la paranoïa la guette, et tout doucement, Lisa dérive elle aussi vers tout ce qu'elle exècre : la haine et la violence. Le roman de Marie Neuser, très court, aux chapitres percutants comme autant de coups de poings lors d'un match de boxe, se lit vite et ne peut pas laisser indifférent. On est évidemment en empathie avec cette jeune professeure (trop) idéaliste, dépassée par des élèves ingérables, et cette spirale infernale d'une situation qui ne fait toujours que s'aggraver et qui nous donne une impression étouffante (heureusement que le roman est court). Mais personnellement, j'ai parfois trouvé le personnage de Lisa, qui raconte tout à la première personne, tout aussi inquiétant que ses élèves, d'une autre façon. Rendue aveugle par l'angoisse, elle devient raciste, violente verbalement, ne se rendant même plus compte sue souhaiter la mort physique d'un gamin de 15 ans est le symptôme qu'il faut changer de métier. C'est finalement le point faible du roman, Lisa refuse d'envisager de quitter ses fonctions sans l'expliquer de façon claire et compréhensible. Ce roman, pris au premier degré, peut sembler très tendancieux. Les personnages sont souvent outranciers, certaines situations aussi, les adolescents sont décris comme des animaux sauvages « irrécupérables ». Quant au personnage de Samira, c'est l'inverse, la victime parfaite, pure et expiatoire. Comme le récit est à la première personne, j'y vois plutôt la vision déformée d'une jeune femme folle de peur puis aveuglée de haine. La fin, inévitable, amorale, sonne comme le « gong » de ce combat de boxe, elle laisse une impression aussi forte que dérangeante. Marie Neuser, que j'avais découverte un peu par hasard avec « Un Petit Jouet Mécanique », enfonce le clou avec ce roman noir au titre énigmatique « Je Tue les Enfants Français dans les Jardins », expliqué avec ironie au détour d'un paragraphe.
Ce livre vous mettra une claque et pourtant vous aurez normalement envie d'applaudir. Le texte ose dire des vérités politiquement et socialement incorrectes. Comme le fait qu'il peut exister des jeunes filles de telle origine qui sont des esclaves sitôt rentrées chez elles, des garçons de la même origine qui pour certains ne savent que cracher et insulter, comme des bêtes et encore. L'administration dans tout ça ? Elle ne fait rien, car tel collège ne doit pas devenir "le mouton noir de l'académie. Mieux vaut occulter les problèmes et prétendre que tout va bien."
Zola avait dépeint les gras et les maigres dans le ventre de Paris. Marie Neuser, dans un style qui est sans doute à ranger au sein des naturalistes, oppose ici la saleté à la propreté. A chacun de choisir le camp qui lui paraît le plus respectable. Mais la lecture des chapitres 46 et 47 (ce dernier ne fait qu'une phrase, qui suffit) doit normalement vous faire pencher dans le camp de la narratrice.
Un livre qu'on a envie de défendre bec et ongles, même si cela doit être source de discorde avec certains, qui préfèrent se cacher derrière leur petit doigt.
Un livre intéressant qui dénonce le quotidien de certains professeurs qui subissent tout au long de l'année, les élèves délinquants. Ici, Lisa, professeure d'italien, nous fait part de sa peur, de son dégoût d'enseigner à ces jeunes français issus de l'immigration qui ne respectent en rien le corps enseignant, les règles et j'en passe. Pour eux, le cours d'italien est un terrain de jeux où les insultes, bagarres et règlements de compte fusent dans tous les sens. Elle, fille d'un professeur retraité, aimé par ses élèves, loin du brouhaha des grandes villes et des banlieues, rêvait d'être à sa hauteur. Hélas, son rêve est devenu cauchemars, dans ce collège, en plein Marseille.
La relation qu'entretien Lisa avec ses élèves est vraiment surréaliste. Tout au long du livre elle passe son temps à se plaindre et fait ressortir tout son mépris, sa haine envers eux. Alors, oui, je comprends tout à fait qu'il n'est pas facile d'enseigner dans une classe qui s'en fout royalement d'apprendre ; qui passe son temps à s'insulter ou à l'insulter. à dégrader son image en dessinant des choses obscènes sur son compte. Forcément, la motivation se décline et une lassitude s'installe. Sauf qu'ensuite, l'auteur, dans cette fiction, qui sonne comme une vérité "très réaliste", se lâche par des pensées trop haineuses, presque racistes, envers ces ados. J'avais l'impression de ne plus être dans un collège avec des enfants (même les plus terribles), mais face à des truands, des meurtriers, des violeurs, des gangsters. C'est comme si la nana était envoyée dans la pire prison et qu'elle n'avait pas d'autre choix que de subir les phrases salaces et gestes dégradants des prisonniers. Ils sont déjà catalogués et vont forcément mal finir : prison ou mort. De plus, et la c'est le pire pour moi, elle décrit ces jeunes comme des êtres inutiles et nuisibles qu'il faut supprimer de la surface de la terre. Je sais que c'est humain et que ça arrive à tout le monde d'avoir des pensées négatives, parfois meurtrières, surtout quand on touche le fond, mais là, j'avoue, j'ai vraiment eu du mal avec ça.
J'avais également cette impression que Lisa n'avait pas l'amour, cette passion du partage, d'enseigner à l'autre. Pour moi, à partir du moment où elle a atterri dans ce collège dit dégueulasse... a été le point déclencheur pour la suite. Pas une seule fois, je n'ai senti de l'autorité et de la fermeté chez cette femme. Merde, quoi ! Ça reste quand même des gosses avant d'être des soi-disant délinquants. Dès le départ, elle n'a pas su mettre le holà, le respect. Je pars du principe que les élèves savent très bien chez quel prof ils peuvent se permettre de faire ou de ne pas faire, et qu'à partir du moment où tu montres ta faiblesse, c'est terminé ! Alors, sans juger cette femme, parce que c'est tout de même un thriller avant tout, mais écrit comme un récit biographique, l'adulte est censé être l'autorité et trouver une solution pour faire régner l'ordre et faire aimer son cours. Certes, un professeur n'est pas un flic mais ça reste sa classe. Lui seul doit régner en maître.
Pour moi, trop de messages haineux avec une fin qui m'a laissée sans voix... Quoi qu'il en soit, l'histoire est prenante, mais je ressors toute de même mitigée après lecture.
Un collège difficile, des gamins borderline (insolents, irrespectueux, violents, paresseux, déconnectés de la réalité - complétez avec tous les clichés disponibles sur les mômes de banlieue ! à l'infini !!), une prof qui part bosser chaque matin avec la peur au ventre mais qui décide de tenir le coup dans l'attente d'une mutation et surtout parce qu'elle a encore une haute opinion du métier d'enseignant.
Sauf que ça dérape chaque jour un peu plus avec cette classe, que ça déborde et qu'on sent le dégoût et la rancœur monter, l'envie de meurtre éclore, à mesure que les semaines passent.
"(…) il est incroyable de voir à quel point les schémas mafieux sont bien implantés dans les rapports que ces gamins ont entre eux : la servilité à celui qui gueule le plus fort est visiblement le modèle de prédilection."
Au-delà d'une tension impeccable, c'est tout un microcosme qu'explore l'auteur : une société qui fout le camp dans laquelle l'administration se voile la face (surtout ne pas faire de vagues, "enterrer" les problèmes), une société où la violence psychologique et la détresse semblent les maîtres.
Il y a tant d'accents de vérité dans ces situations qu'on ne peut qu'y voir une expérience vécue, qu'on ne peut aussi s'empêcher de trembler !
Marie Neuser dresse un portrait réaliste et sans complaisance de l'école dans un roman très sombre et d'une remarquable qualité pour ses quelques 160 pages ! D'autant qu'elle évite avec justesse l'écueil de la "leçon", du jugement.
Bravo ! Un roman choc !
J'ai vu beaucoup d'avis différent sur ce livre.J'ai pu lire des commentaires comme honteux,raciste,clichés ou autre.
Pour ma part c'est tout le contraire.J'ai découvert dans ce roman noir toute la réalitée que les professeurs,éducateurs ou autre peuvent subir chaque jours.La génération de jeunes gens en cette période de 2015 qui ce voit comme caïd ou femme alors qu'elles sont encore dans l'âge enfants refléte bien cette images ou idée que l'on ce fait.
J'ai pris une sacrée claque a lire chaque pages et remercie Marie Neuser pour cette belle découverte.
J'ai beaucoup aimé ce livre qui nous raconte la réalité des profs en banlieue, la peur qui se cache en eux, et les envies meurtrières auxquelles ils sont confrontés tous les jours. Les enfants ne sont pas faciles, et ceux qui veulent réussir finissent par abandonner, broyés par le système qui ne les protègent pas. C'en est de même pour les profs.
Voici ma chronique sur mon blog:
https://lasorcieredesmots.wordpress.com/2014/10/18/je-tue-les-enfants-francais-dans-les-jardins/
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