"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Je vais me permettre de te tutoyer, tu ne m'en veux pas ? On ne se connaît pas, c'est vrai. Mais vu ce qu'il vient de t'arriver, je crois qu'on a quelques points communs. Alors on va faire un truc, si tu veux bien : je t'écris maintenant, et toi, tu me lis quand tu veux. D'accord ? Moi, j'ai des choses à te dire. Toi, sens-toi libre d'en faire ce que tu veux. D'ailleurs, c'est peut-être par là que je devrais commencer : sens-toi libre de tout, tout le temps, et surtout de refuser. Ton «non» est un droit élémentaire. Au-delà de respectable, il est inaliénable. Même si on vient de te le piétiner. Alors, par exemple, tu peux dire : «Non, Giulia, je ne te lirai pas, pas tout de suite, et peut-être même jamais.» Mais je vais juste poser ça là.
Giula nous partage son parcours de femme violée, non entendue, non reconnue comme victime son parcours de femme qui malgré tout se reconstruit. C'est aussi terrible que c'est plein d'espoir.
Comme nos amies qui viendraenit se confier, Giula ne nous passe aucun détail, aussi bien des soutiens qu'elle a reçus que des personnes qui l'ont ignorée, de ce qu'elle a cru bien faire et qu'il aurait fallu éviter, de sa confrontation avec cet homme qui l'a abusée, Puis elle nous raconte comment on vit avec ça, avec ce moment de bascule qui fera que la vie ne sera plus jamais pareille. A travers son histoire elle parle de toutes les femmes, car que l'on ait subi ou pas cette violence on se comprend.
Il n'y a pas une once de victimisation dans ce témoignage, juste les faits et les ressentis de l'autrice. Un livre qui a la fois tape du poing sur la table pour faire avancer les choses et est plein d'espoir sur l'après.
C’est un témoignage fort, brut et brutal, mais terriblement efficace qui n’est pas un manifeste contre les hommes mais contre les violences masculines faites aux femmes. Car, heureusement, Il y a des hommes, de plus en plus, qui ont compris et « qui savent parfaitement faire la différence entre une femme qui dit « non » et une femme qui dit « oui »… et qui « ne reconnaissent pas leur sexualité quand on leur parle de « besoins » ou de « pulsions » irrépressibles et trouvent même légèrement humiliant qu’on ne leur accorde pas beaucoup plus de subtilité qu’un teckel en rut. »
Giulia Fois remet les pendules à l’heure et ça fait du bien. Les mots ont leur importance et elle les manient fort bien. Comme lorsqu’elle évoque son avocat qui l’a « assistée » et non pas « défendue », car elle n’était pas coupable, mais victime. De même qu’il est important, et elle le fait fort bien, de répéter que céder n’est pas consentir. Que la victime d’un viol n’y est pour rien, qu’elle n’est coupable de rien. « Oui j’ai cédé, non je n’ai pas consenti. J’ai cédé parce que je n’ai pas voulu mourir. On a toutes céder parce que c’était ça ou crever ». Il est grand temps « d’inverser le cours des choses et demander des comptes au violeur plutôt qu’à la victime. C’est renverser l’ordre établi, bouleverser une grille de lecture millénaire », n’en déplaise encore à certains… Alors certes, c’est parfois répétitif mais on le sait bien l’éducation c’est l’art de la répétition et il y a encore du chemin à faire sur le sujet.
Écouter sa voix à la radio, c’est déjà un voyage. Alors, mettre ma voix, celle du dedans, dans ses mots c’est comme me relier à un continent pour moi inconnu, celui du traumatisme pour viol. « Je suis une sur deux » est le récit de Giulia Foïs, journaliste, sur l’agression dont elle a été victime au début de sa vie de femme.
Giulia Foïs décrit le soir où elle a subit l’agression, l’amour de sa famille, la croyance d’un père en la justice, les interrogatoires, les sous-entendus, la glace sans tain et « la décharge électrique » de l’identification, le trou béant invisible mais bien présent, le retournement au procès, la relaxe de l’agresseur et la rage qui aurait pu la perdre.
Son « rat à moustache » n’a jamais eu ses pleurs. « Poker face dans ta face », ce leitmotiv pour affirmer sa volonté de vivre avec la présence de son entourage aimant, solide en soutien. Tenue juste au bord du gouffre, Giulia Foïs décrit les étapes de sa reconstruction, sans attendrissement, juste avec sa rage et son regard franc.
La suite ici
https://vagabondageautourdesoi.com/2020/03/19/je-suis-une-sur-deux-giulia-fois/
Incipit ici
https://youtu.be/Kjjh_rVckHo
Lettre à une victime de viol
https://youtu.be/9YZuFreGegQ
Lire ce livre est pour moi, une évidence !
Je ne pouvais pas passer à côté de cet ouvrage abordant un thème si dramatiquement actuel.
D'une part, parce que j'ai toujours été très sensibilisée aux violences faites aux femmes et d'autre part, c'est ma manière de soutenir toutes les victimes de violences sexuelles.
S'informer, soutenir, comprendre, partager, agir, éduquer passe aussi par la lecture.
↜↝↜↝↜
Guilia Foïs a été violée à l'âge de 20 ans.
Elle raconte...
« Ça pue un viol. Ça pue sa sueur, ça sue sa peur. C’est aigre, ça me dégoûte. Et dans la bouche, c’est amer. C’est le goût de la douleur. Celle qui te vient quand tu comprends qu’irrémédiablement, ta vie ne sera plus jamais comme avant. p.22 »
Dans ce récit, de la première page à la dernière, tout est percutant et très juste.
Chaque mot est à sa place, écrit d'une acuité incroyable, d'une pertinence et d'une sincérité saisissante.
Chaque chapitre est d'un intérêt évident et d'une analyse si vraie.
C'est un cri, un hurlement contre ces abominations que les hommes font subir aux femmes.
Guilia Foïs nous parle de son viol à cœur ouvert, d'une honnêteté absolue pour dénoncer cet acte ignoble et montrer aussi, qu'un après est possible.
En lisant ce texte, je suis passée par beaucoup d'émotions, de la tristesse, le dégoût, la colère, l'incompréhension...
Notre justice française est tellement déplorable et même si je le savais déjà, je suis toujours autant révoltée !
Violer en toute impunité est possible en France.
Un fléau dans notre société !
Quel courage Guilia Foïs possède pour témoigner, se relever et se battre auprès d'autres femmes contre les violences sexistes et masculines !
« Ça nous changerait de ce monde-ci, où les femmes marchent dans la rue, vont au bureau, rentrent chez elles en ayant peur d'être sifflées, suivies, reluquées, molestées, coincées dans un ascenseur, et de prendre, au passage, une bite ou une beigne qu'elles n'auraient pas souhaitées. p.159 »
J'aimerai vous dire combien il est important de lire ce témoignage car ce n'est pas seulement l'histoire d'une femme violentée : c'est la parole d'une femme battante et d'une volonté inébranlable pour les droits et le respect des femmes.
C'est la voix de toutes les femmes ! #NousToutes.
Les mots me manquent pour dire combien je suis admirative, combien je remercie l'auteure et la maison d'édition de "nous" permettre de lire un ouvrage aussi essentiel.
https://leslecturesdeclaudia.blogspot.com/2020/04/je-suis-une-sur-deux.html
Il n'y a pas encore de discussion sur ce livre
Soyez le premier à en lancer une !
"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
L'auteur se glisse en reporter discret au sein de sa propre famille pour en dresser un portrait d'une humanité forte et fragile
Au Rwanda, l'itinéraire d'une femme entre rêve d'idéal et souvenirs destructeurs
Participez et tentez votre chance pour gagner des livres !