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Babinsky a un don. Un don du ciel. Il vise et il tire comme personne. Repêché dans l'orphelinat où il a grandi par un professionnel du crime, il devient malgré lui tueur à gages.
Mais attention !
Un tueur à gages, certes, mais humaniste !
Et... qui a mis un point d'honneur à son job de liquidateur : rendre heureuse ses futures victimes avant de les tuer.
Babinsky, en quelques mots, c’est le gendre idéal mâtiné d’un soupçon de fée du logis. Plutôt beau garçon. Sérieux, ponctuel. Appart impeccable. Fin cuisinier. Il emmène même sa copine en vacances en Toscane et se lève aux aurores pour lui concocter de bons petits plats. C’est dire si on en veut un comme ça! Son métier n’est même pas le défaut de la cuirasse car il est tueur à gages humaniste. Ne cherchez pas, il n’y a pas de formation initiale au CNED. Tout est question de feeling: son empathie naturelle pour le genre humain le prédispose à considérer sa future victime -le plus souvent, une parfaite ordure- dans sa globalité d’être pensant et désirant et il ne peut lui donner l’absolution finale qu’après l’avoir rendue complètement heureuse en exauçant son dernier vœu. Il suit donc son petit bonhomme de chemin au fil des contrats, Babinsky, jusqu’au jour où il tombe sur un os et se prend les pieds dans le tapis de l’amitié, la vraie, celle qui remet en cause l’essence même de ce qu’est son boulot…
Je suis un tueur humaniste est construit sur un paradoxe jubilatoire et l’écriture pince sans rire de David Zaoui participe de ce paradoxe car comment raconter autrement que par l’humour discrètement instillé les aventures inénarrables d’un « buteur » professionnel qui se rend compte petit à petit que le don de viser juste et loin sans faillir s’est doublé du don d’aimer vraiment son prochain? Lisez ce drôle d’ovni décalé qui navigue entre malice, légèreté et gravité. C’est une sorte de chemin de vie. Vous ne le regretterez pas et c’est une prescription de la Toile cirée. Donc, ne vous gênez pas!
Je suis un tueur humaniste, de David Zaoui, éditions Paul & Mike, 2016, 16 euros.
Un grand merci à Babelio qui me fait déjà confiance lors d'une masse critique pour la seconde fois ! Et merci aux éditions Paul & Mike qui m'ont permis de lire ce livre. J'ai choisi ce livre pour le titre totalement racoleur ! Tout comme le résumé. De plus, la couverture est plutôt jolie et elle me plaît bien, on retrouve les différents éléments qui forment le récit avec Paris, l'arme, l'appartement allumé... Enfin, pour moi, c'est un bon point.
Dès les premières pages, j'ai beaucoup aimé le fait de rentrer dans le vif du sujet, de ne pas s'étendre un peu partout... Et j'ai tout de suite apprécié l'écriture de l'auteur dont ce livre est le premier ! Cette sensation a perduré pendant tout le livre. Cependant, une chose m'a dérangé, en dehors de mon habitude des pavés... Je trouve que le livre est bien trop court, pas assez développé. J'ai aimé voir les différents contrats que devait accomplir Babinsky, j'ai aimé suivre son avancement petit à petit dans sa vie, dans ses lectures, mais pour moi ce n'était pas assez développé, j'en attendais encore plus. Néanmoins, j'ai aimé l'écriture de l'auteur, une écriture simple, directe, courte qui mène directement au vif et qui ne fait pas passer par 4 chemins ! J'ai bien aimé l'emploi des quelques figures de styles que j'ai pu apercevoir, ou encore les dialogues brefs, et très bien menés, qui ne sont pas amenés là pour un rien ! Ils apportent un plus à l'histoire, au personnage... D'ailleurs en parlant de personnage, non seulement j'adore Babinsky, son côté intellectuel, altruiste... Mais aussi le personnage du psy que j'ai trouvé très intéressant ! De ce fait, il n'y a aucun personnage que je n'ai pas aimé. Pour ce qui est de la fin, sans spoiler, pour moi elle est prévisible vis-à-vis du contrat ! Pour ce qui est de la fin complète du roman... Ca m'a touché, c'est un peu prévisible aussi, mais c'est touchant, réellement. J'ai beaucoup aimé le côté s'occuper des autres, altruiste, érudit du roman... (Pourtant après 3 ans de philosophie, je pensais que j'en aurai vraiment ras les pâquerettes !)
Pour moi c'est un premier roman positif, qui mérite d'être lu, parce qu'il nous fait penser à autre chose, parce qu'il permet de se remettre un peu en question, de se demander où est le bonheur et à partir de quand on l'atteint. Cependant, il méritait d'être plus égayé, plus construit, et plus détaillé. J'espère voir d'autres romans que David Zaoui, peut-être un peu plus gros, et en tout cas, je les lirai probablement si on reste dans cette optique d'écriture.
À quoi tiennent une vie, un destin ? À un don ? À une rencontre. C’est la douloureuse expérience que va faire Babinsky.
Babinsky a été abandonné très jeune et c’est à l’orphelinat qu’il va rencontrer sa destinée. Jeune garçon sans histoire, Babinsky se distingue par une empathie chevillée au corps. Il s’occupe des plus jeunes, console les orphelins, prend sous son aile les plus tristes. Babinsky a un don. Tout ce qu’il vise, il le touche sans coup férir, même les yeux fermés. Ce talent est remarqué par le professeur de sports de l’orphelinat. Un jour celui-ci lui présente son cousin, qui intéressé par son talent va le faire sortir de l’orphelinat. Son but : travailler ce talent.
Cyrus le gros, le nouveau mentor de Babinsky a une idée en tête. Il gagne sa vie de manière particulière. Il est le chef d’une équipe de tueurs à gages. Babinsky n’ayant pas de diplômes, pas d’autres don que cette aptitude de tireur d’élite est tiraillé entre son empathie et des considérations plus alimentaires.
« C’est à partir de cet instant-là que toute mon innocence est partie en fumée dans les flammes de la réalité. Il fallait que je vive, que je vole de mes propres ailes et pour faire quoi ? Quoi au juste ? Que pouvait bien faire un type comme Babinsky ? Surtout avec son maudit talent ! Je me souviens alors lui avoir répliqué très spontanément :
- Moi, ce qui m’intéresse, ce sont les autres, pas moi.
- Écoute, tu vas t’intéresser aux autres puis les buter, m’avait-il répondu. »
Babinsky n’a pas d’autre choix que de céder. Pour essayer de faire taire sa conscience, il va se fixer une éthique. Il ne liquidera ses contrats qu’une fois qu’il les aura rendu heureux, qu’il leur aura fait vivre le plus beau jour de leur vie. Combien de temps, Babinsky pourra-t-il cette ligne de conduite ?
Babinsky vit très mal cette situation. Il ne dort plus. Pour l’aider, il contacte un psy haut en couleurs et se plonge dans la lecture et la musique. Il devient un inconditionnel de Brahms.
Attiré, intrigué par ce titre j’ai plongé dans ce roman. Un livre délicieusement politiquement incorrect. Un roman plein d’humour. On s’attache à Babinsky, cet homme dont le talent particulier se heurte à son désir de rendre heureux ses semblables. Si vous aimez les livres qui sortent des sentiers battus, laissez vous tenter par Je suis un tueur humaniste. Un très bon moment de lecture.
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