Passionné(e) de lecture ? Inscrivez-vous gratuitement ou connectez-vous pour rejoindre la communauté et bénéficier de toutes les fonctionnalités du site !  

Je reste ici

Couverture du livre « Je reste ici » de Marco Balzano aux éditions Philippe Rey
Résumé:

Aucun résumé n'est disponible pour cet ouvrage actuellement...

Donner votre avis

Avis (4)

  • Et voilà le dernier livre que je voulais lire dans le cadre du #bookclub du @prixbookstagram pour #unétéenitalie mais comme pour le précédent, trop de tentations venant du groupe… et patati et patata. Je le lis donc totalement hors des clous car l'été est fini.

    Trina, en s'adressant à sa...
    Voir plus

    Et voilà le dernier livre que je voulais lire dans le cadre du #bookclub du @prixbookstagram pour #unétéenitalie mais comme pour le précédent, trop de tentations venant du groupe… et patati et patata. Je le lis donc totalement hors des clous car l'été est fini.

    Trina, en s'adressant à sa fille Marica nous raconte l'histoire de sa vie et de l'endroit où elle vivait depuis toujours, qui était autrichien et où l'on parlait allemand, annexé par l'Italie à la suite de la première guerre mondiale.
    "Sur l'ordre de Mussolini, les rues, les ruisseaux et les montagnes ont été rebaptisés... Ces assassins ont même molesté les morts en changeant les inscriptions sur les pierres tombales".
    Exit culture et langue allemande. L'italien est devenu obligatoire dans tous les détails de la vie. Mais Trina refuse de renoncer à ce qu'elle a toujours été, une autrichienne.

    Dès les premières lignes on est plongé dans l'ambiance, dans le récit de toutes ces vies dans le tumulte du monde, et les mots nous emportent dans ce coin de montagne envahi par les fascistes.
    J'ai ressenti la fureur de ces gens qui refusent d'être des parias chez eux et je les ai trouvés grandioses dans leurs petits combats presque perdus d'avance, car c'est la lutte du pot de terre contre le pot de fer.

    Un père très ouvert, une mère coincée dans l'idée qu'elle se fait du rôle de la femme et qui de surcroît déteste les livres, Erich homme de convictions dont elle semble secrètement amoureuse, vont amener Trina à être institutrice clandestine pour préserver la culture autrichienne et être remarquée par Erich.

    À force de frustration d'être soumis aux italiens, certains mettent leurs espoirs en Adolf Hitler. S'ensuivra une haine fratricide entre ceux qui se connaissent depuis toujours. D'un côté ceux qui veulent rallier l'Allemagne nazie et de l'autre ceux qui veulent rester car ils savent que c'est la pire idée. Puis une trahison, les crève-cœur, la douleur et la guerre suivront.

    On suit les transformations que créent les événements indépendants de toute volonté dans une vie, ce qui façonne les individus. On vit l'histoire de cette région, happée par l'histoire du monde, qui chamboulera absolument tout.
    Et puis cette épée de Damoclès au dessus du village, de longue date l'ambition d'un barrage qui engloutirait tout, sans cesse ajourné, toujours en projet.

    C'est vraiment une écriture superbe, qui nous entraîne dans cette région du Tyrol, au milieu de ces paysans qui aimaient leur terre, dans un monde qui n'existe plus, celui de la première moitié du XXème siècle. L'auteur nous immerge dans ce microcosme à l'aube de ce déferlement de violence qu'à été la deuxième guerre. On assiste avec les protagonistes à la fin d'un monde et bien que j'ai lu beaucoup d'histoires sur cette période, c'est toujours un déchirement d'y replonger.

    C'est un roman absolument magnifique. Marco Balzano part d'une réalité historique dans un lieu précis pour nous parler de petites gens à qui rien n'a été épargné, maltraités par les puissants, toujours debout mais changés à jamais.

    thumb_up J'aime comment Réagir (0)
  • Tyrol du Sud, Curon, petit village paisible où la jeune Trina vit sa vie d'adolescente entre un père menuisier et une mère au foyer. Au milieu, Erich, ce jeune paysan solitaire qu'elle observe du coin de l'oeil a chacun de ses passages.

    Un bonheur de courte durée car à al fois de la Première...
    Voir plus

    Tyrol du Sud, Curon, petit village paisible où la jeune Trina vit sa vie d'adolescente entre un père menuisier et une mère au foyer. Au milieu, Erich, ce jeune paysan solitaire qu'elle observe du coin de l'oeil a chacun de ses passages.

    Un bonheur de courte durée car à al fois de la Première Guerre mondiale, en 1922, la région autrichienne du Haut-Adige est annexée par l'Italie. Interdiction de parler allemand, et le grand projet du Duce, de construire un barrage à quelques kilomètres du village fait fureur au village.

    Trina et Erich trouvent le courage de se marier, de fonder une famille, de s'engager pour résister. Mais du jour au lendemain, Trina voit sa fille lui être arrachée par un membre de sa famille et les nazis envahir la région.

    Une famille déchirée par la disparition d'un être chère, "Je reste ici" est tout d'abord une longue lettre d'une mère et sa fille, qui lui raconte le pays qui l'a vu naitre, leur pays. Fascisme, nationalisme, dictature, guerre, le seul moyen d'échapper à Mussolini et son projet de barrage est de rallier l'Allemagne d'Hitler : entre la peste et le choléra.

    Un roman aux fondations historiques bien réelles, inconnu du grand public mais toujours présente sur le territoire, à la vue de ce clocher au milieu d'une étendue d'eau. Une ode aux racines, à la terre natale, à l'identité, décrit avec sensibilité, enthousiasme et grandeur.

    C'est simple, c'est beau, c'est authentique, c'est réel et poignant. L'histoire de Trina et de l'Histoire résonne comme un clocher à la fermeture du roman. C'était juste l'histoire d'un petit village qui ne voulait ni fascisme, ni nazis, ni guerre, mais juste rester en harmonie avec la nature, la tranquillité de leur territoire, de leur identité et de leur histoire.

    thumb_up J'aime comment Réagir (0)
  • Je suis restée bouche bée, plaquée au sol à la lecture de ce livre ; Roman et document à la fois, comme beaucoup de fictions actuellement basées sur des faits réels, découverts par leur auteur de façon inopinée ou après de longues recherches sur un sujet qui les touche.
    C'est le cas ici, un...
    Voir plus

    Je suis restée bouche bée, plaquée au sol à la lecture de ce livre ; Roman et document à la fois, comme beaucoup de fictions actuellement basées sur des faits réels, découverts par leur auteur de façon inopinée ou après de longues recherches sur un sujet qui les touche.
    C'est le cas ici, un lieu unique, Curon, petit village dans le haut Adige, vous ne savez pas où se situe ce petit bout de terre ? Prenez un atlas,ou cliquez sur google, c'est l' histoire vraie du Tyrol territoire passé de l’Autriche à l’Italie à l'arrivée de Mussolini, les habitants devant donc du jour au lendemain choisir s’ils voulaient être autrichiens ou italiens, partir ou rester, changer de langue.
    Je vous laisse découvrir les bouleversements que cette décision politique d'une violence inouïe a engendrés dans la vie des habitants, agriculteurs ou éleveurs inoffensifs et illettrés, contraints de vendre, d'émigrer en Suisse, ou de camper sur leurs terres, assis entre deux langues, deux gouvernements quand arrive la 2eme guerre mondiale où tout empire ! Hitler s'en mêle, Mussolini résiste, mais tous deux sont d'accord pour la construction d'un barrage qui va noyer le village.

    Les personnages sont bien campés, autrichiens majoritairement, et qui veulent le rester, optant pour Hitler dont ils comprennent la langue mais essayant de trouver un soutien à Rome au Vatican !
    Les combats idéologiques ou de survie au sein des familles sont mortels mais imparables, le village se scinde en deux, les paysans apprennent à se défendre, contre les allemands, contre les italiens selon la période !
    De quoi devenir fou, schizophrène, rebelle, amorphe ou tout cela à la fois.
    Il ne s'agit pas de vivre dans ces conditions, mais de simplement survivre, de passer à une autre étape, d'une maison individuelle à un préfabriqué, puis à un appartement de deux pièces pour se promener autour du lac artificiel créé par le barrage tant combattu !
    Une histoire vraie vous dis-je !

    thumb_up J'aime comment Réagir (0)
  • J’aime parcourir les époques et les pays avec des livres qui éveillent ma curiosité en faisant entrer la fiction dans une réalité historique. Resto qui. Je reste ici de Marco Balzano est l’un de ces romans qui m’a particulièrement touchée par sa générosité à faire revivre l’âme d’une vallée et...
    Voir plus

    J’aime parcourir les époques et les pays avec des livres qui éveillent ma curiosité en faisant entrer la fiction dans une réalité historique. Resto qui. Je reste ici de Marco Balzano est l’un de ces romans qui m’a particulièrement touchée par sa générosité à faire revivre l’âme d’une vallée et de ses habitants, le Val Venosta (entre le Tyrol du Sud et le nord de l’Italie) qui commence en 1923 avec l’entrée des troupes italiennes et finit en 1947.

    Le Val charmant est un petit bout de territoire de l’ancien empire austro-hongrois. Y vit une communauté de paysans, des montagnard soudés les uns aux autres par la langue allemande et par le travail des champs et l’élevage des bêtes. Aucun ne se voyait faire autre chose que de cultiver la terre qui était toute leur vie.
    Edrich, le paysan et Trina l’institutrice étaient fait pour se rencontrer, s’aimer et avoir beaucoup d’enfant.
    Mais ce n'est pas un conte de fée et il s'abat bien des malheurs sur le village de Curon.

    C'est Trina, la narratrice qui raconte la fin de l'histoire, leur histoire à sa fille absente Marica. Le village est la cible des invasions fascistes puis nazies, acculturés de force à l'Italie, la langue allemande interdite, les habitants perdent ce qui faisait leur identité. N'ont d'autres choix que de partir ou de rester, dans les deux cas, c'est tout abandonner.

    Que peut-il leur arriver de pire ?

    L’ épée de Damoclès est suspendue à leur tête depuis 1911 : l’inondation du village par l' entreprise Montecatini afin de construire un barrage et fournir de l’énergie.
    Le son du glas sonne dans chaque maz.

    Je l’entends encore dans mon coeur, j’aurais tant voulu aider ces gens qui restent tous solidaires pour sauver leur village malgré les choix qu’ils ont pu faire pendant la guerre.
    Comme le dit tristement Trina qui étant la seule du clan à manier l'italien écrit des lettres aux personnalités les plus influentes d’Italie pour empêcher le désastre« les mots ne sauvent pas ». Non, mais ils restent en tant que vestige et témoin comme le clocher de l’église au milieu des eaux, il surprend et questionne.
    J'ai été choquée par la manière forte et brutale dont les habitants sont acculés à vivre la destruction de leur village, c’est violent comme une ville assiégée en pleine guerre.

    J’aimerais penser ici que je leur tends une dernière fois la main en lisant leur histoire passionnément racontée par Marco Balzano qui à partir d’archives et de témoignages ressuscite les chers disparus de la vallée. Le roman est une photo de famille sépia, derrière chaque personnage, je vois leur image par la précision d’une écriture intensément vivante.
    Le courage ne leur a pas défaut ni l’endurance pour mener leur dernier combat.

    Je garderai longtemps résonner en moi la voix de Trina, poignante et sincère pareille au chant du cygne sur le lac.

    thumb_up J'aime comment Réagir (2)

Donnez votre avis sur ce livre

Pour donner votre avis vous devez vous identifier, ou vous inscrire si vous n'avez pas encore de compte.