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L'héroïne de cette histoire se souvient des coupelles à glace qu'elle rapportait à la cuisine après chaque dîner dominical, léchant cuillères et bols avec application - et discrétion, car à table « une dame ne surcharge pas la cuillère pour ensuite la faire aller et venir dans sa bouche ».
Elle se souvient aussi de son problème de canapé, une tendance récurrente à se faire surprendre en compagnie d'un garçon, dans des postures plus ou moins gênantes, sur celui de ses parents.
Des plaisirs coupables qui n'ont pas disparu avec l'âge. Aujourd'hui ses enfants voient les pots de crème glacée se vider d'un coup après chaque visite de leur mère venue garder les petitsenfants.
Et si l'amour fougueux pour son mari semble n'avoir jamais flanché, à la mort de ce dernier, il restera... la glace.
Le portrait délicieux, à l'ironie subtile, d'une femme qui en quelques pages passe de l'enfance à la vieillesse, et de l'interdit à la volupté. Une vie résumée avec la plus franche gourmandise : « Le plaisir, c'est le plaisir. » « Je bassine toujours mes étudiants avec la définition que Frank O'Connor donne de la nouvelle : c'est le moment après lequel rien n'est jamais plus pareil. Jadis, je pensais que je devais connaître ce moment avant de me mettre à écrire. Aujourd'hui, je veux écrire pour le découvrir - ce délicieux frisson de la transition. » Alice McDermott, The Paris Review, n°230, 2019.
la nonpareille, une bien jolie collection des éditions La Table Ronde. Je la découvre avec une très courte nouvelle de Alice McDermott, jamais assez.
Une nouvelle pétillante, pleine de malice et de gourmandise, étonnante aussi par sa grande sensualité à prendre la vie à pleine bouche.
Le plaisir caché de lécher les restes de crème des coupelles de glace, le ravissement de toucher la joue râpeuse d'un homme et se laisser embrasser par lui, la douceur d'une caresse sur la peau d'un bébé.
Et quand l'âge vient et que ces plaisirs deviennent plus rares, revenir au goût sublime de la crème glacée, le pêché mignon de la vie et de sa volupté.
Un livre délicieux à ne pas manquer !
J’ai découvert Alice Mc Dermott avec la neuvième heure, un coup de cœur, et j’ai donc eu le plaisir de la retrouver ici avec cette nouvelle.
L’illustrateur accompagne le lecteur avec ces pots de glace, ce qui est très tentant. Trois pages pour voir disparaître ces trois boules de glace : pêche, vanille et fraise... le trio gagnant.
La tentation justement est au cœur du problème. Il s’y mêle un petit brin de culpabilité. De l’enfance au grand âge, notre personnage principal assouvit aussi souvent que possible ses plaisirs. On va voir comment à plusieurs étapes de sa vie ils vont être entre autre liés aux délices glacés.
Il y a la petite touche "religieuse" qui est souvent lié à la culpabilité et au pêché de gourmandise. Il suffit d'une ou deux allusions pour que le lecteur dessine le contour de cette famille.
On a le thème de la famille. Famille qui ne la comprend pas vraiment.
Courte nouvelle à la troisième personne on suivre cette femme sur son parcours de vie de petite fille à grand-mère, sa vie sera sublimée par la gourmandise.
On ne connaîtra pas son prénom pas plus que celui du frère ou de la sœur, ce n'est pas ce qui importe dans cette histoire.
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