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Les lèvres couleur sang, le soleil d'un orange inédit, les roues d'un train qui semblent dire «ta faute, ta faute, ta faute» : voilà quelques exemples des choses que Mary Ventura commence à remarquer, lors de son voyage en train vers le neuvième royaume.
«Mais qu'est-ce que le neuvième royaume?» demande-t-elle à sa voisine, qui semble plus au courant. «C'est le royaume de la volonté pétrifiée. Il n'y a pas de voyage de retour.» L'étrange et sombre récit de Sylvia Plath, celui de l'indépendance, de l'infanticide, écrit à vingt ans - quelques mois avant sa première tentative de suicide -, est aux prises avec la mortalité en mouvement.
Écrit en 1952, alors que Sylvia Plath étudiait au Smith College, Mary Ventura et le neuvième royaume n'avait encore jamais été publié.
J’ai découvert certains des écrits de Sylvia Plath en 2017 et j’avais ressenti une empathie avec ce qu’elle écrivait. Alors vous vous doutez bien que je ne pouvais passer à côté de cette nouvelle inédite. Sa première, écrite en 1952 et refusée !
Je n’ai pas en mémoire ce qui s’écrivait à l’époque et ne chercherai pas à découvrir ce qui avait pu conduire à un refus. Je ne débattrai pas non plus sur le fait que cette nouvelle inédite voit le jour aujourd’hui… je ne vais pas bouder mon plaisir d’autant que sans la précision de l’éditeur je ne l’aurais pas su.
La nouvelle débute doucement avec une jeune fille qui va faire un voyage en train. On a l’impression que les parents la poussent, la poussent à partir… on imagine donc que ce voyage c’est un peu comme couper le cordon avec ces parents. On s’attend donc à un voyage initiatique, une expérience formatrice… pour une expérience ça va être une sacrée expérience ! Cette nouvelle nous invite à faire un voyage hors du commun.
Comme dans tout voyage, on a le personnage principal seul qui va découvrir son environnement et ces compagnons de voyage. Sylvia Plath commence en douceur. Dans cette nouvelle on a déjà le regard acéré de l’écrivaine qui scrute tout, le physique comme l’âme.
Petit à petit on va découvrir des petits éléments particuliers liés à la rencontre avec une passagère assez singulière.
Le texte rappelle le rythme de train sur une voie de chemin de fer… On commence à se demander va-t-il dérailler ? Va-t-il arriver à l’heure ? il n’y a qu’un ligne mais peut-être y aura-t-il un aiguillage à un moment donné… Je vous laisse imaginer.
L’imagination du lecteur s’emballe car elle crée une certaine tension, une atmosphère électrique, le bébé qui pleure, les gens qui s’agacent… Nos propres références littéraires nous porterons à ressentir des choses… Agatha Christie est venue alimenter mon imagination !
La chute est excellente, elle est à la hauteur de ce qui avait été mis en place.
J’ai adoré cette nouvelle que j’ai lue d’un trait, j’allais dire dans un souffle.
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