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J'ai un jour rongé la moelle entre l'os et la vie

Couverture du livre « J'ai un jour rongé la moelle entre l'os et la vie » de Arthur Fousse aux éditions L'une Et L'autre
Résumé:

Le texte se présente comme un oratorio imprécatoire. D'un style à l'éloquence invocatoire aux engagements quasi sataniques dans son propos, il engage un chemin dans la parole excessif car impratiquable autour de Francis Bacon. A mi-chemin entre le genre de l'opuscule, voire de l'essai, il... Voir plus

Le texte se présente comme un oratorio imprécatoire. D'un style à l'éloquence invocatoire aux engagements quasi sataniques dans son propos, il engage un chemin dans la parole excessif car impratiquable autour de Francis Bacon. A mi-chemin entre le genre de l'opuscule, voire de l'essai, il s'affirme néanmoins comme un texte « précaire » : c'est-à-dire, d'une prière au sens latin, qui a vocation à agir comme une offrande mystique dans un cadre rituel qui est celui de l'élocution poétique : celle de la perte du langage dans la langue, et presque de la perte de la langue dans la voix. La ritualisation prophétisée presque à l'excès dans l'effort d'une prosodie rythmée jusqu'à l'hallucinatoire, revendique une filiation entre l'engagement mythique des Aztèques pour le sacrifice humain et la réhabilitation du 5ème soleil, marquant la fin apocalyptique de la regénération cosmique, avec Francis Bacon, et l'institution apocalyptique qu'il joue comme soleil à l'époque contemporaine : la nôtre. Francis Bacon s'avère le seul pré-texte à pouvoir traduire et manifester le sens extrême d'une telle précaution rituelle et oratoire, sans faire tourer la ritualisation à un exutoire superficiel. Le texte, en un certain sens, restaure l'ambivalence de l'extorsion du coeur à l'esclave qu'est l'auteur et qui est également à la fois le Maître du sacrifice dans cette tentative poétique rituelle, de soustraction incessante de la Parole au mot. Il engage en un sens forcené une vision : qui, si elle s'avère certes ésotérique, permet néanmoins de rendre la violence de la parole à une perception singulière du langage.

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