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Jacques, enfant, avait subi la guerre en Normandie. Envoyé en Indochine, l'absurdité du monde ne fait plus que lui sauter aux yeux. Comment vit-on la violence lorsqu'on est un fils du peuple ?
Plein d'humanité, de fougue, ce second roman de Philippe Torreton, à l'écriture enflammée, est dans la veine de son best-seller Mémé. Jacques à la guerre ou l'histoire de son propre père.
Jacques, enfant a vécu la seconde guerre mondiale à Rouen.
Adulte, il a fait la guerre d'Indochine.
Il vouait une véritable passion à son père.
Adulte, il a réussi à fonder une famille unie.
La guerre est cependant au centre de sa vie et a formé l'homme qu'il est devenu.
A priori, Philippe Torreton nous fait partager la vie de son père.
Il le fait avec tendresse et beaucoup d'admiration et de respect.
C'est ça qui m'a fait apprécier le livre.
J'avoue avoir survolé de nombreux passages de guerre.
Je ne sais pas pourquoi j'ai une certaine réserve quant' à Philippe Torreton écrivain.
Mais, comme dans Mémé, son intention est des plus louable.
Superbe écriture et superbe réçit !!
Un livre qui trouve un angle subtile et différent pour narrer la complexité des dégâts provoqués par les guerres...
Mon père, ce héros…ordinaire…
J’adorais Philippe Torreton, comédien et acteur, je découvre Philippe Torreton, écrivain de grand talent. Son écriture ciselée, poétique, retrace dans "Jacques à la guerre", la vie de son père à travers les guerres qui ont marqué son destin, avec une émotion à fleur de mots. Une véritable déclaration d’amour véritable pour cet enfant qui a subi, à Rouen, l'horreur de la deuxième Guerre mondiale, puis a enchainé, sur la violence et l'absurdité de la guerre d'Indochine.
Philippe Torreton, virtuose des mots et saltimbanque de la syntaxe, vous fait voyager dans l’espace spatio-temporel avec aisance dans ce récit où les anecdotes et évènements se répondent et s’entrechoquent.
Une plume aiguisée, agile, subtile, efficace ; un roman touchant, sensible, tendre et mordant qui vous attrape l’âme et le cœur et vous invite à partager les souvenirs et la mémoire de l’écrivain.
Mon coup de cœur de cette rentrée littéraire.
J'aime bien Philippe Torreton. Je l'ai découvert dans L.627 de Bertrand Tavernier, un film qui m'a fait forte impression. Je l'ai vu plusieurs fois ensuite dans divers films. J'aime bien aussi ses prises de position, ses coups de gueule, je trouve sain qu'aujourd'hui on puisse s'indigner et s'exprimer sans filtre. On est de la même génération, je n'ai pas eu la chance d'avoir mon papa aussi longtemps que lui et j'aurais aimé avoir son talent pour écrire un aussi bon bouquin -non pas que j'aie des envies d'écrire, c'est juste une réflexion, une façon de dire que j'ai beaucoup aimé ce roman qui est d'une humanité et d'une tendresse folles et bourré d'émotion. Un peu long peut-être sur la partie indochinoise, mais c'est un détail largement surmontable. Philippe Torreton est un exalté dans ses rôles, qui cache sans doute une grande timidité héritée du père et ces deux facettes transparaissent dans toutes les pages.
Revenons au début du livre et à la ville de Rouen détruite par les bombes et admirablement décrite. Un tout petit chapitre, sobre, m'a beaucoup plu, lorsqu'après avoir enterré son père dans un cimetière, sur une colline, Jacques se retourne vers la ville : "De temps en temps, je regardais la ville depuis ma triste colline. Et j'avais pensé que c'était cela qu'il lui fallait à cet amoncellement de ruines et de chantiers : un beau manteau de neige. Pas la peine de reconstruire, la neige suffisait, une neige pour toujours." (p.25) Comme s'il fallait recouvrir toute la laideur de la guerre par des neiges éternelles. Comme si lui devait recouvrir sa vie, combler l'absence du père, le vide de sa ville ; pour cela, l'armée lui conviendra : se plier aux ordres, ne pas réfléchir, ne pas prendre d’initiatives, tout ce qu'il faut pour garder un voile sur sa vie.
C'est beau, fort, émouvant, tendre. L'amour, le respect et l'admiration du fils pour son père sont dans toutes les pages. Jamais jugeant, Philippe Torreton est d'une grande sensibilité, il avance en finesse dans une écriture enflammée. Profondément humain, l'homme donc, ses réflexions, ses doutes, ses peurs, ses angoisses mais aussi ses joies sont formidablement mis en avant. Sans vouloir trop en dire -mais on n'est pas dans un thriller, il n'y a rien à dévoiler- j'ai été particulièrement touché par les lignes en italique, celle d'un homme sur sa fin de vie. Sobre et juste, encore une fois.
Je ne voudrais pas faire l'éloge d'un homme que je ne connais que par ses rôles au cinéma et quelques interventions publiques ni être hors sujet, même si sur ce blog je parle en tant que lecteur de mes ressentis et pas en tant que critique littéraire -je laisse aux professionnels les critiques argumentées, construites et garde pour moi ma suite de sensations, de réflexions, parfois brouillonnes-, mais ce très bon livre me conforte dans l'image que j'avais de son auteur, celle d'un homme timide et exalté, simple et cultivé, un type bien, bref celle d'un bon copain avec lequel on aime partager de bons moments. Voilà, il m'évoque tout cela ce roman, cette histoire de Jacques à moi racontée, par son fils, autour d'un verre et/ou d'un plat. Simple et fort. Humain.
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