Inspirée d’une histoire vraie, cette BD apporte des conseils et des solutions pour sortir de l'isolement
Un pavillon cossu dans une banlieue résidentielle, de belles situations, des enfants superbes : les Royer semblent comblés. Mais lorsque leur fils annonce par SMS son prochain mariage, l'image de la famille idéale se fissure. Guidée par une intuition paranoïaque, Nathalie, mère protectrice, décide de mener une enquête sur sa future belle-fille et d'infiltrer son intimité, au risque de faire voler en éclats une vie bien rangée. Car, chez ces gens-là, renoncer à sauver les apparences, c'est se mettre en péril.
"Il y a des événements dans la vie qui sont si douloureux qu'on les gomme, on les froisse en une boulette de papier, on les coince à l'arrière du cerveau, dans une anfractuosité que même notre inconscient ignore. L'amnésie peut ainsi durer des années. Mais il suffit d'un grain de sable pour que les souvenirs remontent à la surface, flottant comme des corps morts. Le plus terrible est qu'en réapparaissant, ce passé peut générer des dommages collatéraux plus dramatiques encore que l'événement originel.
L'histoire de Nathalie et Patrice Royer aurait pu arriver à n'importe qui. Car ces gens sont comme nous. Ou presque. Mariés, des enfants, un travail, une maison. Et puis un jour, sans qu'aucun n'y ait été préparé, leur vie a basculé."
Une maison cossue, dans les Yvelines, non loin de Saint-Germain-en-Laye, à Bois-Joli. Madame travaille dans l'immobilier, Monsieur est avocat, spécialiste ès divorces. Ils ont deux enfants, le fils aîné est en stage aux Etats-Unis, dans une grande banque d'affaires, la fille est en pleine crise d'adolescence. Entre golf, dîners mondains et réussite professionnelle, les Royer semblent une famille stable, épanouie, comblée. Malgré le manque de communication, le manque d'intimité, le manque de tendresse et certaines dates douloureuses...
L'équilibre est sans doute un peu précaire, mais il est là, il résiste, les êtres tanguent, sur le fil mais se rattrapent, stoïques. "Si rien ne transparait de son vague à l'âme, c'est parce que Nathalie a toujours voulu sauver les apparences. C'est important pour elle, le qu'en-dira-t-on."
Alors en ce dimanche où leur parvient un SMS de Grégoire, le fils aîné, qui leur annonce son mariage prochain et son retour en France avec sa fiancée, les questions concernant la jeune fille se bousculent : "mais qui donc est cette fille ?", avec l'espoir qu'elle n'est ni noire, ni juive et qu'elle ne déparera pas dans le cadre bourgeois de Bois-Joli... La rencontre avec Gala est un soulagement. La jeune fille est discrète, convenable, "bien du même milieu et peut-être nettement plus fortunée" qu'eux. Les familles se rencontrent, conversent et échangent des compliments. Tout semble parfait, l'union s'annonce belle et heureuse.
Jusqu'au jour où Nathalie décrète qu'elle ne veut plus que la mariage ait lieu. "J'ai beaucoup réfléchi. Je ne la sens pas. […] Je n'aime plus l'idée de ce mariage. Tu dois convaincre ton fils d'y renoncer." Coup de théâtre incongru. "L'idée que Grégoire épouse cette fille lui donne la nausée. Le pire est qu'elle n'a aucune explication. Juste cette terrible intuition." Tout est implicitement contenu dans ce mot, tout à la fois porteur de secrets et de sens, qui donne si justement son titre au livre.
En jouant habilement avec les narrateurs et les points de vue, promenant le lecteur entre le regard de la mère, du père, le journal intime de la fille et les pensées du fils, Dominique Dyens place le lecteur au centre de cette famille, elle l'introduit dans ce huis clos bourgeois et oppressant, où les apparences priment sur la sincérité, les silences sur la vérité, le carcan social sur la liberté des êtres.
D'une concision impeccable, d'une sobriété parfaite, la plume de l'auteure fait craquer le vernis trop lisse du microcosme conservateur prisonnier des conventions pour en dévoiler les failles. L'atmosphère du récit n'est pas sans rappeler certains films de Claude Chabrol, sombres, cyniques et incisifs. Instillant la juste dose de suspense – jusqu'aux derniers mots soutenu –, de noirceur et d'ironie, Dominique Dyens nous offre un thriller fascinant, captivant, dérangeant, doublée d'une satire subtile et âpre de la "bonne société", construit en équilibre sur le fil ténu de la psychologie humaine, témoignant qu'"il y a toujours un peu de raison dans la folie..."
Les Royer, une famille bourgeoise, ont tout pour être heureux : un pavillon bien cossu dans une banlieue tranquille, une excellente assise professionnelle, deux beaux enfants et des amis qui leurs ressemblent.
Dans la famille Royer, je demande la fille !
Nathalie, l'ado dans toute sa splendeur, cherche le conflit frontal avec ses parents. C'est de bonne guerre à cet âge.
Dans la famille Royer, je demande le fils !
Grégoire, le fils prometteur, réussit aux Etats Unis. Une sorte de golden-boy. Une sorte de futur trader.
Jusque là tout va bien dans le meilleur des mondes des Royer.
Mais, mais, car y'a un "mais" bien sûr, un jour, le fils envoie un SMS à toute la famille : "J'ai rencontré la femme de ma vie. Arrivons ce samedi pour organiser le mariage. Prévoir un déjeuner le jour même à la maison. Hâte de vous voir et de vous la présenter."
Tremblement de terre chez les Royer.
Dans la famille Royer, je demande la mère !
Nathalie, la mère donc, s'inquiète : cette fille est-elle noire ? Juive ? Pauvre ? Voire pire encore ? Riche ? de notre milieu ? Voire mieux encore ?
Cette mère, hyper protectrice, attachée aux apparences qui rassurent, va espionner la vie de son fils, mener "son" enquête, jusqu'à découvrir, révéler, réveiller des secrets de famille trop longtemps, trop profondément enfouis.
Un cynique a déclaré un jour à une barre de tribunal que si la Justice payait un expert judiciaire au prix d’une femme de ménage, elle obtiendrait une expertise de femme de ménage. Je pensais à cette saloperie en refermant Intuitions : si l’on confie la littérature à un scénariste, etc… Non, les exceptions sont nombreuses mais ce roman n’en est pas une. J’ai rarement lu un livre fondé sur une écriture aussi plate. L’écriture blanche est un parti-pris qui peut se défendre ; là elle n’est pas blanche, elle est rien, niveau certificat d’études quand ce diplôme affirmait que l’on savait lire, écrire et compter… Mais on ne devient pas mathématicien en s’arrêtant à la règle de trois, ni romancier en maîtrisant le traitement de texte !
Alors, un scénario livré par erreur à l’imprimeur ? Je suis honnête, l’intrigue est tenue mais c’est tout… Scénario et dialogues cherchent producteur, casting envisagé : acteurs / actrices dans la cinquantaine pour incarner deux couples de la haute-bourgeoisie catho. de l’ouest parisien + jeunes comédiens issus du cours Florent. Satire bourgeoise donc mais c’est un peu court pour penser qu’il y a là un film “chabrolien”, les scenarii du Maître étaient plus subtils, l’ironie plus cinglante, l’intrigue plus perverse... Quant à un roman !
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