Les problèmes rencontrés par les victimes d'abus sexuels ne sont pas seulement dûs au traumatisme lui-même, mais aussi au fait de le dissimuler, de n'en parler à personne, parce que l'on en a honte. Les thérapeutes savent bien que les conduites addictives ou suicidaires appartiennent au registre de la honte, profondément gravées dans le corps, ce corps qui a été maltraité à un moment de l'existence. Il nous apparaît important et urgent de questionner ces personnes et n'ayons plus peur de poser la question sans détour :« Quelqu'un vous a-t-il fait du mal dans votre enfance ?» Nous avons besoin de raconter aux autres ce qui nous est arrivé en sachant qu'il ne nous mépriseront pas pour autant. Ces personnes outragées ont besoin du regard bienveillant et d'une écoute empathique de la part du thérapeute pour réapprendre à s'apprécier et à retrouver une bonne estime d'elles-mêmes. Quand les personnes présentent de grandes difficultés comportementales, arrêtons de nous focaliser uniquement sur leur problématique addictive, et interrogeons-les sur le sens qu'elles donnent à cette dernière, en nous intéressant à ce qui leur est arrivé, si elles veulent bien nous le raconter !
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