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Illusions perdues raconte le destin de deux amis, l'imprimeur David Séchard et le poète Lucien de Rubempré. L'un restera à Angoulême, l'autre partira pour Paris à la recherche de la gloire. Comédie des moeurs provinciales et parisiennes, fresque sur les milieux de la librairie, du théâtre et du journalisme à Paris aux alentours de 1820, ce roman est plus qu'un roman. Il est tous les romans possibles. En lui coexistent l'épopée des ambitions déçues, le poème lyrique des espérances trompées, l'encyclopédie de tous les savoirs. Avec Illusions perdues, Balzac nous donne le premier roman total, réflexion métaphysique sur le sens d'une société et d'une époque placées, entre cynisme et mélancolie, sous le signe de la perte et de la désillusion.
C’est un peu fâchée contre Balzac depuis « la femme de trente ans » que j’ai été intriguée par « Illusions perdues » et sa récente adaptation sur grand écran.
N’ayant pas eu l’occasion de voir le film, j’ai donc décidé de me plonger dans le roman.
Autant le dire dès à présent : voilà une bonne décision car ce roman me réconcilie avec Balzac.
Un court résumé s’impose : Lucien Chardon grandit avec l’âme d’un poète, choyé par une famille pauvre mais aimante, composée de sa mère et de sa sœur, Ève mais aussi d’un frère de cœur : David Séchard.
Notre jeune homme a réussi à séduire une des reines de la bonne société d’Angoulême : Louise de Bargeton. Celle-ci décide de faire reconnaître le talent de son champion auprès de la bonne société provinciale puis parisienne.
Et c’est à la capitale que le destin de Lucien va se jouer. Paris, source de toutes les tentations et de tous les vices. C’est là que le jeune homme va sacrifier ce qui lui restait de vertu sur l’autel de son ambition.
Nous voilà plongés à la suite de notre personnage principal dans le monde de l’édition mais surtout du journalisme. L’analyse de l’essor de la presse, peuplée d’hommes prêts à prêcher tout et son contraire en fonction de leurs intérêts, est absolument fascinante. Tout comme l’étude des amitiés, purement intéressées, des scandales et des mensonges érigés en vérité à force de répétition. Si l’action se passe au dix-neuvième siècle, l’ensemble du roman frappe par sa persistante actualité.
La recherche d’une gloire rapide, peu soucieuse des moyens employés, trouve un écho dans notre société connectée où tout est permis pour avoir plus d’abonnés ou de likes que le voisin.
Les personnages dépeints par Balzac sont très réussis et, à l’exception d’un groupe d’hommes, tous sont tout autant victimes que coupables. En premier lieu, Lucien, coupable de sacrifier ses proches et ses convictions sur l’autel de sa vanité mais victime naïve aussi de machinations qu’il pensait deviner et éviter.
Ce roman se dévore, l’action et l’analyse se succèdent sans temps morts, et malheureusement les personnages les plus honnêtes ne sont pas toujours récompensés. Pour autant, ce roman n’est pas la fin des aventures de notre héros, qui se retrouve dans « Splendeurs et misères des courtisanes ».
Un monument de la littérature française ni plus ni moins; on suit les mésaventures d'un jeune poète de province aux ambitions démesurées de sa ville natale d'Angoulème jusqu'à Paris dans le microcosme artistique et journalistique ou tout est corrompu par l'argent. C'est vraiment une très bonne chronique de ce que pouvait être la vie en France en 1822. Très intéressant, peut-être l'un des meilleurs Balzac que j'ai pu lire jusqu'à présent.
Livre puissant qui met en scène un Vautrin aussi effrayant que fascinant ...
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