"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Début août 1914, l'Europe s'embrase. A l'hôtel Belvédère, au-dessus de Montreux, les hôtes n'arrivent plus et les employés étrangers, mobilisés, rentrent chez eux. La pensionnaire belge se met à peindre des images sanglantes sur les murs de sa chambre. C'est la fin d'un monde. Jusque dans les familles suisses, francophones et germanophones se divisent. Jules, fils de petit paysan, a dix-huit ans. Il aime les livres, il est pris de vertige devant la tourmente. Il se lie d'amitié avec Emile, le comptable savoyard de l'hôtel, parti à la guerre, revenu très tôt avec une jambe en moins. Chez le libraire ukrainien de la Grand'Rue, il rencontre Tatiana, étudiante russe à Genève qui fréquente les révolutionnaires. Elle lui fait connaître l'amour dans les prés fleuris mais elle ne met pas fin à son rêve : partir. Loin de la vie étroite des pauvres lopins de terre. Loin de la Suisse qui se replie sur elle-même. Loin de cette Europe qui se fracasse. Il mettra le cap vers l'Afrique, découvre Marseille au passage. L'histoire le rattrapera. Arrive la Seconde guerre mondiale. Jules, malade, choisit d'écrire son désarroi. On peut s'élever dans la montagne, on peut voyager au loin, on n'échappe pas au fracas tragique de l'Europe. Espérer seulement qu'elle sorte du cauchemar.
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