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Conçu comme un alphabet, à l´image des fascinants atlas botaniques d´antan, le recueil de poésie Hortus Conclusus, Les Litanies du Jardin de Gabrielle de Lassus Saint-Geniès été primé en 2018 par l´Académie des Jeux Floraux de Toulouse. Composé de 650 quatrains dédiés aux plantes au moment de sa publication en 2017, cette oeuvre s´élabore comme une architecture poétique et botanique ininterrompue. Cette deuxième édition, intitulée Hortus, a été enrichie de 230 poèmes, la poétesse poursuivant, jour après jour, son hommage à la nature en ajoutant de nouveaux végétaux au fur et à mesure de son inspiration dans cet herbier symbolique où chaque plante, arbre, fleur ou fruit est célébré en quatre lignes rimées.
Un magnifique livre ou se dresse des portraits de fleurs superbement illustrées.
Un véritable bijou botanique, présenté par ordre alphabétique.
A chaque lettre de l'alphabet se conte une fleur, un arbre, un fruit ou tout autre beauté présenté en latin et raconté en vers d'une poésie fine et chantante.
J'ai beaucoup apprécié me perdre au fil des pages pour m'éblouir de ces dessins merveilleux.
Une belle préface de Jean-Paul Guerlain.
Un très beau travail graphique et poétique à découvrir et redécouvrir au fil de nos envies.
Il y a deux façons de lire ce recueil de poésies : Soit classique en débutant par le début et la lettre A puisque les poèmes se déclinent suivant l’alphabet, soit de façon plus bohème en feuilletant et lisant ici et là un quatrain selon son humeur. On peut aussi combiner les deux méthodes, ce que j’ai fait. Après avoir butiné ces vers hommages aux fleurs, fruits et arbres de ce recueil, je l’ai repris lettre après lettre tout en admirant au passage les dessins à la fois sobres et détallés de Pascal Brault.
Pas moins de 880 quatrains composent ce recueil de 349 pages. On débute avec l’Abélia Chinensis, cet arbuste venu de loin et l’injonction de la poétesse dit « Va sans reculade et ne te retourne pas ! » et on termine avec le Zizania Aquatica et ce dernier vers : « Qu’en toute zizanie naît rédemption ».
Entre temps, on aura croisé Clémentine avec ses « deux méridiens sans pépins pour quartier », Germandrée s’ennuyant « au fond d’un pré » et le pamplemousse « avec son écorce qui se trémousse ». On aura appris que « L’Epinard soulève poids et haltères. Avec discipline de fer forgé » et que les oignons « font pleurer l’œil brun des aïeules mémorables. »
Au gré de l’inspiration de la poétesse, les plantes s’habillent. Quand le Népenthes est « Dandy en jaquette portant chapeau melon », « La digitale enfile ses gants de bergère » tandis que la sagine penche « son vertugadin qu’une naine garde » et que la pomme de terre est « duchesse en robe des champs ou d’argile ».
Et si je devais en choisir un seul, ce serait le lycope :
« A pas de loup va le lycope, chanvre d’eau
Surveillant les ondines de la roselière,
Glabre gitan qui ne ferme pas ses paupières,
Un peu voyou quand il leur caresse le dos. »
Je remercie les éditions Erick Bonnier et Babelio pour cette jolie promenade en poésie dans ce vaste jardin plein de couleurs, d’odeurs et de sentiments.
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