Des romans policiers à offrir ? Faites le plein de bonnes idées !
« Comprendre permet-il de guérir ? (…) Je n'ai pas besoin de comprendre (…) Pourquoi expliquer si on est incapable de répondre à la seule question qui compte : pourquoi nous, pourquoi maintenant, pourquoi tout court. »
« La maladie de compagnie » croise le marathon métastatique. Confondre dissoudre. le corps n'est plus le même et pourtant la vie poursuit. Il est question ici d'une maladie auto immune qui grignote qui déchéance qui martyrise le quotidien dératisé. Je ne suis pas là je suis ailleurs et pourtant je retrouve des similitudes parce que la maladie transperce provoque un accro limite mais les mots justes rassurent les autres tentent ils vain « parce que dire ne sert à rien, parfois même nous dessert. Parce que la parole est toujours en retard sur le mal, malhabile, inadéquate. La parole le dénature, transformant le cri inarticulé en sons maîtrisés. Cette maîtrise est déjà, autre chose. Comment contenir dans le sens ce qui n'en a pas. Comment prétendre asservir la souffrance à la construction logique d'une phrase. » et sous la chimie de trouver l'échappatoire un temps à réguler à réapprivoiser le corps ne sera plus jamais le même l'oeil sait l'oeil pense l'oeil dit fais avec et crois fort que. Sinon y a plus qu'à flinguer l'avenir. Alors le je crois et réagence la vie pour qu'elle plaise malgré en taisant le conditionnel qui toque à l'oreille.
Hors de moi , un titre qui donne la tonalité de ce monologue grave et poignant de la philosophe Claire Marin. En effet la maladie auto-immune qui la dévore la met hors d'elle , son texte dit sa colère face à ce mal, elle essaie de vaincre l'obsession de la maladie, de la mettre hors de ses murs et l'écriture est l'un de ces moyens.
Dans cet écrit intime qui peut s'apparenter à un journal, l'auteure fait le bilan de la démolition de sa vie en pesant chaque mot.Elle dit la colère d'être amputée de sa propre vie, les traitements qui défigurent, la maladie qui isole, son exposition répétée aux examens médicaux éprouvants, sa mise à nu.
Ce texte résonne en chacun de nous parce qu'il nous parle de la maladie et de la condition humaine .Claire Marin trouve les mots justes pour rendre son histoire universelle.
La taille, le papier choisi pour le bel objet qu'est ce petit livre, nous amènent vers la lecture intime mais sans voyeurisme d'une grande douleur.
Claire Marin est philosophe, et les mots sont choisis pour ne pas en faire un essai, mais un témoignage clair, précis , qui m' a laissé le souffle coupé.Tant de douleurs sans pathos, ce n'est pas si fréquent.
La maladie(jamais nommée) qui a frappé l'auteur en pleine jeunesse, ne guérira pas , cela est certain, mais là commencent les épisodes nombreux, trop nombreux ,d'hospitalisations et la valse des médecins qui, lucides ou non, vont s'attaquer au corps de la malade autant que la maladie, et surtout entreprennent un travail de sape.La malade est une maladie et son corps, une enveloppe que l'on maltraite au gré des humeurs, du temps disponible...
A ce rythme, la malade est privée de son identité, de son intégrité, elle se sent à juste titre avilie.
Ce qui est remarquable face au calvaire enduré, c'est la franchise de C.Marin, elle ne cache ni sa colère, ses impatiences ,elle souffre en plus d'un sentiment d'injustice et d'incompréhension bien légitimes d'ailleurs .
C'est un double cadeau que ce petit livre, ce n'est pas un objet que l'on peut négliger. Il rejoindra dans ma bibliothèque certains livres précieux, écrits par des femmes souvent.
Je ne peux m'empêcher de penser à Christiane Singer, tout en souhaitant que C. marin, elle, continue son chemin fait de courage et de dignité.
Il n'y a pas encore de discussion sur ce livre
Soyez le premier à en lancer une !
Des romans policiers à offrir ? Faites le plein de bonnes idées !
Nostalgique, nomade ou plutôt romantique ? Trouvez le livre de la rentrée qui vous correspond !
Nouveaux talents, nouveaux horizons littéraires !
Des romans, livres de recettes et BD pour se régaler en famille !