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La langue sauvée constitue le premier volet de l'autobiographie d'Elias Canetti, prix Nobel de littérature. L'intellectuel, l'homme de toutes les tentatives, revient pour la première fois sur sa propre vie et parle de son enfance en Bulgarie, en Angleterre, en Autriche et en Suisse. L'origine espagnole de sa famille, le caractère quasi oriental de ce confluent de langues et de races qu'est la petite ville bulgare où il est né, le mode de vie patriarcal sous la houlette d'un grand-père tout-puissant qui s'inscrit encore dans la tradition des juifs séfarades d'origine espagnole, le déclenchement de la Première Guerre mondiale vécu dans la Vienne impériale, les années de guerre et d'immédiat après-guerre... tout cela constitue la riche toile de fond qui nourrit les observations de l'enfant.
Mais au-delà, c'est l'éducation sentimentale et l'intensité des premières révélations sur le coeur humain qui nous retiennent. Car tout ici parle au coeur : l'amour du père dont la mort prématurée délivre à l'enfant sa propre crainte de la mort ; le rapport à la mère qui lui ouvre les portes du vaste monde de la langue et de la littérature ; les premières inimitiés et toutes les petites expériences quotidiennes déterminantes ; et, enfin, l'écroulement nécessaire de l'enfance.
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