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Cultivé et amateur d'opéra, Burçak pratique la boxe thaï et rêve de ressembler à Audrey Hepburn. Le jour, c'est un brillant informaticien en jean. La nuit, sur-maquillé et vêtu de robes glamour, il gère un club de travestis à Beyoglu, le quartier chaud d'Istanbul. Lorsqu'il apprend que plusieurs " filles " ont été assassinées dans de troublantes circonstances, il décide de prendre l'enquête en main Très attaché à sa communauté, et aussi parce que la police se désintéresse outrageusement de l'affaire, Burçak est prêt à tout pour confondre le maniaque qui terrorise ces dames. Même à payer de sa personne... Un héros travesti, des créatures de la nuit, et un tueur en série : Hécatombe chez les élues de Dieu a tout pour faire des ravages...
Informaticien de talent le jour, tenancier d’un club stambouliote de travestis la nuit, Burçak est aussi à l’aise sur un ring de boxe thaïe que sur des talons aiguilles.
Au bureau, il gère de gros contrats concernant la sécurité informatique, au club il dirige d’une poigne de fer videurs et serveurs tout en gardant un œil de faucon sur les clients un peu trop entreprenants.
Jean ajusté, tee-shirt près du corps et barbe légère le jour, robe moulante, hauts talons et perruque à la Audrey Hepburn la nuit.
Sûr de lui, autoritaire, pas toujours de bonne humeur, Burçak assume son look, son homosexualité et jouit d’une bonne réputation auprès des autres filles. Parce qu’il veille sur elles. D’ailleurs, le danger rôde. A Istanbul, les filles ne sont jamais en sécurité, mais cette fois, la situation est grave. Si ses déductions sont bonnes, un tueur en série semble éliminer, dans d’atroces circonstances, les filles portant un prénom de prophète dans le civil. Est-ce là l’œuvre d’un fanatique religieux ou d’un homosexuel refoulé ? Burçak est bien décidé à mener l’enquête.
Un polar peu banal. D’abord parce qu’il nous vient de Turquie et ensuite parce que l’enquêteur est un travesti qui évolue aussi bien dans le monde des affaires que dans les quartiers chauds d’Istanbul. Personnage haut en couleur, Burçak est entouré d’une galerie de personnages à l’avenant. L’occasion pour le lecteur de s’immerger dans l’univers des travestis et transgenres turcs. Dans un pays où la religion musulmane tient une place prépondérante, être homosexuel ou se travestir est banni. Les forums pullulent de messages haineux assortis de sourates condamnant les ‘’dégénérés’’ aux flammes de l’enfer. Les filles du club sont en danger, jamais à l’abri d’un client violent, d’une arrestation arbitraire ou d’un crime de sang. L’auteur décrypte ce petit monde où, comme ailleurs, les filles ne sont pas égales entre elles. Il y a celles qui ont gardé leurs attributs masculins, celles qui ont subi l’opération, celles qui se sont juste payées une poitrine de rêve. Mais toutes veulent juste être belle à tomber et trouver le grand amour.
Si le coupable de ces crimes pervers est très vite révélé, tout l’intérêt de ce polar original est de nous présenter ces personnages, tantôt outranciers, tantôt touchants, avec beaucoup de respect et une touche d’humour.
Malheureusement, le style est assez plat et souvent maladroit (concordance des temps à revoir), mais peut-être est-ce juste un problème de traduction…
A découvrir tout de même, ne serait-ce que pour faire la connaissance de Burçak et de ses amies.
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