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Ce texte est la version théâtrale du scénario du film Grâce à Dieu, écrit et réalisé par François Ozon. C'est une fiction, fondée sur des faits réels.
Alexandre vit à Lyon avec sa femme et ses enfants. Un jour, il découvre par hasard que le prêtre qui a abusé de lui aux scouts officie toujours auprès d'enfants. Il se lance alors dans un combat, rejoint par François et Emmanuel, également victimes du prêtre, pour « libérer leur parole » sur ce qu'ils ont subi. Mais les répercussions et conséquences ne laisseront personne indemne.
Après avoir recueilli, lors d'une longue enquête pour mon film, une multitude de paroles écrites et orales - mails, lettres, témoignages, dépôts de plainte, procès-verbaux, rapports d'expertise, interviews, aveux, conférences de presse, auditions -, j'ai voulu laisser une trace écrite de ces « paroles libérées ».
L'écriture théâtrale m'a tout de suite semblé la forme idéale, car elle permet de donner aux parcours des personnages un statut mythologique, universel, représentatif de celui de nombreuses victimes.
Alors que le cinéma joue sur l'identification et l'émotion directe, le théâtre permet de créer une distanciation, une réflexion plus politique, un outil de compréhension différent du monde.
Ce récit en trois actes et un épilogue, construit en effet domino, dans la veine d'un théâtre documentaire, basé sur des paroles brutes, suit donc le parcours de trois personnages : Alexandre, François et Emmanuel.
Ces trois hommes décident, chacun à leur manière, de libérer leur parole : l'un au sein de l'Église, le second à travers les médias et le dernier devant la justice.
Le récit débute par un combat individuel, Alexandre face à l'institution catholique. Puis il passe le relais à François, qui crée un collectif, une association de défense des victimes. Et de ce collectif surgit une nouvelle victime, Emmanuel. Ces trois hommes mènent une lutte commune mais particulière à chacun dans son déroulé avec leurs propres armes et face à des répercussions familiales et sociales différentes.
Donner une parole théâtrale à ces trois victimes est une façon pour moi de perpétuer leur combat, en espérant que l'institution catholique ose enfin affronter et régler la question de la pédophilie dans l'Église.
François Ozon
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