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Geometria et perspectiva de Lorenz Stoër, publié en 1567, est un ouvrage étrange. Elève d'un élève de Dürer, qui quelques décennies auparavant (1525) avait posé les bases de la perspective moderne à la suite d'Alberti, Stoër n'a laissé que peu de traces dans l'histoire de l'art - en dehors de cet ouvrage inclassable ne subsistent de lui que trois recueils de dessins (souvent) répétitifs de polyèdres et quelques dessins.
Geometria et Perspectiva ne compte que 12 feuillets (soit 24 pages), sans aucun texte ni (même) introduction : chaque feuillet reproduit en son recto une gravure d'une sorte de paysage où fragments de ruines monumentales voûtées (peut-être antiques), arbres et plantes, ornements en courbes et contrecourbes en formes de S ou de C, et corps géométriques en forme de polyèdres se trouvent superposés au sein d'une perspective générale défiant les lois «naturelles» régissant la mise en oeuvre d'une profondeur de champ supposée reproduire la vision d'un paysage.
Probablement liées à la pratique de la marquetterie, ces planches étranges sont fascinantes en ce qu'elles offrent à voir des paysages totalement imaginaires dont les «fausses perspectives» ne sont pas sans rappeler l'oeuvre bien ultérieure de M. C. Escher.
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