« Dans les années soixante-dix, un livre, Gros-Câlin, écrit par un Émile Ajar dont on ne savait rien, affolait le monde des lettres.
Mais qui donc était cet Ajar ? D'abord la preuve vivante que le roman n'était pas mort, contrairement à a ce que beaucoup alors affirmaient, et que son paysage se recomposait. [...] L'ouvrage de Céline Ther nous fait revenir aux textes et contribue par là à dissoudre ce qu'il subsistait de mystère dans cette aventure. En nous amenant, avec la lecture des Enchanteurs, à entrer dans l'atelier de Romain Gary, il met au jour les secrets de fabrication du romancier. En dessinant le portrait de l'auteur en saltimbanque, il révèle son appartenance à une tribu, celle des écrivains qui ont foi en la capacité du roman à ramener, dans les mailles d'un filet, toujours à recoudre, les rapports contradictoires que les êtres et les choses nouent entre eux. Avec précision, Céline Ther démontre que c'est dans le clan de Gary que naît et se développe Ajar, ce roi de lui-même pour qui le roman, plus qu'un genre, est un projet existentiel.
Paul Nougé, un surréaliste belge, exigeait de ceux dont le nom commence à compter qu'ils l'effacent. Gary s'enfouit en Ajar, avant de faire disparaître celui-ci quand s'affirma son importance. Toute fin cependant est un commencement.
Céline Ther montre ici que la vie de Gary/Ajar est devant lui. »
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