"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Découvrez les Années folles sous un nouveau jour, à travers les oeuvres d'autrices oubliées de l'ère du jazz et de la prohibition ! Vous saurez tout sur la figure de la flapper, symbole de la nouvelle liberté féministe du début du vingtième siècle. Avec sa coupe carré et ses coudes et ses genoux tout en angles, cette femme semble danser le charleston, pleine d'extravagance, pour l'éternité.
Dans Garçonnes sont compilées de nombreuses pages de magazines et de journaux de ces autrices avant-gardistes qui ont révolutionné le 9e art: Nell Brinkley, Eleanor Schorer, Edith Stevens, Fay King, Ethel Hays ou encore Virginia Huget. Un travail de recherche titanesque, assuré par Trina Robbins, lauréate d'un Eisner Award et histoirienne experte du matrimoine de la bande dessinée américaine.
Quand on évoque les pionnières de la bande dessinée française, on parle de Claire Bretécher ou de Florence Cestac. Si on veut remonter au début du 20e siècle, le nom de Jacqueline Rivière, créatrice de bécassine, vient à l’esprit.
Trina Robbins, l’autrice de comics américaine, a voulu mettre en avant les autrices qui l’ont précédée. Dans ce très bel ouvrage intitulé Garçonnes, Les autrices oubliées des années folles, publié chez Bliss Éditions, elle met en lumière celles sans qui la bande dessinée actuelle ne serait certainement pas ce qu’elle est.
Des autrices ont osé prendre leur crayon pour promouvoir une nouvelle génération de femmes actives et indépendantes, ayant dû, quelques années auparavant, remplacer leurs maris partis au front lors de la Première Guerre mondiale. Ces femmes s’émancipant, elles-aussi lisent les journaux, mais plus seulement ceux qui leur sont réservés pour y glaner des conseils pour tenir son foyer ou pour améliorer leur apparence physique.
C’est ainsi que Nell Brinkley, durant les années 1920, va dessiner celles qu’on surnomma pendant une décennie les garçonnes ou flappers. En créant de nombreuses héroïnes telles que Prudence Prim, Flossie ou Fossette, pour des dailies (quotidiens) ou des sundays (journaux du dimanche), ces femmes modernes, portant cheveux courts et vêtements souples, vont prouver que les femmes sont dorénavant adultes et n’ont plus besoin de la gente masculine pour s'émanciper et exister.
À travers des strips tenant sur une page ou sur une ligne, en couleur ou bien en monochrome, elles seront plusieurs telles que Eleanor Schorer, Edith Stevens, Edith Hays, Fay King et Virginia Huget, à faire vivre des héroïnes que les femmes attendaient, tel un rendez-vous régulier sur papier journal.
Avec la crise de 1929, ces garçonnes ont fini par disparaître des journaux, ceux-ci mettant l’accent sur les catastrophes que ce milieu de 20e siècle s'apprêtait à vivre. Mais, par chance, ce très bel ouvrage leur rend un vibrant hommage, ainsi qu’à celles qui les ont créées.
Il n'y a pas encore de discussion sur ce livre
Soyez le premier à en lancer une !
"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
L'auteur se glisse en reporter discret au sein de sa propre famille pour en dresser un portrait d'une humanité forte et fragile
Au Rwanda, l'itinéraire d'une femme entre rêve d'idéal et souvenirs destructeurs
Participez et tentez votre chance pour gagner des livres !