"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
En 1912, une jeune baronne allemande vivant à Nottingham commet l'irréparable : elle quitte son confortable foyer et ses trois adorables enfants pour vivre son amour. La décision de Frieda von Richthofen va donner naissance à l'un des plus grands scandales de son temps.
Mais qu'est-ce qui peut pousser une femme à quitter ses enfants ? Quel amour peut être plus fort que celui d'une mère ?
Inspiré d'une histoire vraie, Frieda raconte le parcours courageux de celle qui a inspiré l'oeuvre de D.H. Lawrence et notamment le très sulfureux roman L'Amant de lady Chatterley.
Il explore les sentiments et les émotions complexes qui traversent une femme qui se bat pour être à la fois libre et mère. Des questions qui résonnent encore aujourd'hui.
Fascinante Frieda.
Lumineuse Frieda.
Inspirante Frieda.
Frieda von Richthofen, c'est cette femme mariée qui a "quitté ses enfants" pour l'écrivain et poète D.H. Lawrence, plus jeune qu'elle de quelques années, et ayant vécu avec lui jusqu'à la mort de ce dernier, dix-huit ans plus tard.
Annabel Abbs a choisi de réhabiliter son image, en mettant en avant l'attachement fort de Frieda à ses enfants, ses tentatives pour les revoir, la blessure causée par cet éloignement forcé, la douleur quotidienne de ne pas les voir, d'en être séparée...
Par vengeance et parce qu'il se sent déshonoré, son mari fera tout ce qui est en son pouvoir pour empêcher celle qui l'a abandonné de retrouver ses enfants et de les emmener vivre avec elle.
Les chapitres sont courts, donnent la parole à Frieda mais aussi à Monty, l'aîné de ses enfants, et plus rarement à Ernest, son mari.
L'empathie pour Frieda est immédiate, femme écartelée entre l'amour pour son amant et l'amour maternel, dans une société qui ne laisse pas une femme être une mère sans être une épouse.
La détresse des enfants est poignante ; des enfants qui souffrent de cette absence au point d'en ressentir des symptômes physiques.
Tant de choses qui font que j'ai adoré ce roman, qui a confirmé mon goût pour les biographies romancées.
L'addendum à la fin du roman est particulièrement intéressant, où l'auteure expose ses choix et explique certains "arrangements" pris avec la vérité.
Frieda von Richthofen, jeune baronne allemande à vit Nottingham avec son mari, professeur et leurs trois enfants.
Elle prend conscience combien sa vie est banale et ennuyeuse lors d’une visite e sa sœur qui se pavane et affiche ouvertement sa vie de femme infidèle. Elle ne comprend pas comment Frieda a pu faire un aussi mauvais mariage.
Au fil des ans, sa relation est devenue insipide, mais le peu d’argent qu’ils possèdent les oblige à se restreindre sur tout. Elle se sent enfermée dans son rôle d’épouse et de mère, alors qu’elle aspire à bien plus.
Sa rencontre avec Otto et leur relation adultère, va lui faire entrapercevoir un monde bien différent, empli d’amour et de liberté.
Mais sa vie va définitivement changer quand elle va tomber amoureuse du poète D.H Lawrence, elle quittera tout pour vivre pleinement cette relation, perdant ainsi la garde de ses enfants. En effet, à cette époque avoir un amant et quitter son mari, voulait également dire être mise au banc de la société. Elle tentera tant bien que mal survivre à la séparation. Elle comprend que la liberté intellectuelle et sexuelle à un lourd prix : elle perd la liberté d’élever ses enfants !
Une biographie romancée, mais aussi un magnifique livre, un hymne à la liberté et au libre-arbitre et à la révolution sexuelle.
J'ai eu la chance de recevoir ce roman de la part des éditions Hervé Chopin que je remercie. Ayant déjà reçu des polars de leur part, j'ai pu découvrir ici un roman sur le destin d'une femme en voie d'émancipation, en plein éveil sexuel et intellectuel. Il s'agit donc de Frieda, née Baronne von Richthofen en 1879, allemande, qui épouse un intellectuel anglais Ernest Weekley avec qui elle aura trois enfants, Monty, Agnès et Barbara. Ils s'installent tous les deux à Nottingham. Frieda y est cantonnée au foyer en bonne mère de famille tandis qu'Ernest se noie dans le travail en espérant décrocher une chaire à Cambridge. Ce dernier considère que sa femme est à sa place alors que Frieda aspire à d'autres choses dans son couple ou à s'impliquer dans le travail de son mari. Elle va alors s'épanouir sexuellement et intellectuellement lors d'un voyage à Munich où elle fait une rencontre déterminante avant de tomber amoureuse de l'écrivain Lawrence à son retour en Angleterre.
Je n'ai jamais rien lu de D.H. Lawrence donc je ne connais pas le portrait de Frieda que celui-ci en fait dans son roman L'amant de Lady Chatterley mais j'ai apprécié avoir le regard féminin de l'autrice sur sa vie. Annabel Abbs s'est en effet documentée longuement pour écrire cette biographie romancée. Cela se sent et l'autrice mentionne même les petits écarts faits à la réalité dans la postface. Cette histoire d'émancipation d'une femme tiraillée entre l'amour maternel et sa nouvelle passion amoureuse est aussi très bien écrite d'un style très fluide (mention spéciale à la traductrice). Avec une construction originale, l'autrice donne la parole à tous les protagonistes (sauf à Lawrence étrangement mais il a pu déjà tout dire dans son roman sûrement…). Chaque chapitre est la voix d'un personnage différent, Monty, Ernest, Frieda, mais cette dernière reste la narratrice centrale du roman. le lecteur passe avec plaisir d'un point de vue à un autre sans jamais se perdre.
Bref, malgré quelques longueurs au milieu du roman, j'ai bien apprécié cette lecture. J'ai découvert le personnage de Frieda à travers la narration maîtrisée de Annabel Abbs et cela me donne envie de découvrir le roman de D.H. Lawrence. Frieda n'est pas ramenée ici à une mère qui abandonne ses enfants mais c'est surtout une femme enfermée dans le carcan de l'époque et les codes d'une société dominée par les hommes à l'aube du XXe siècle.
Chronique à lire aussi sur https://thetwinbooks.wordpress.com/2020/05/28/frieda-annabel-abbs/
Je ne m'étais jamais demandé où D.H. Lawrence avait pu puiser son inspiration pour écrire son plus célèbre roman, longtemps interdit de publication.
Grâce à la lecture de cet excellent roman, maintenant je le sais : dans sa propre histoire et celle qui allait devenir sa femme, Frieda.
La baronne Frieda von Richthofen est la troisième fille de cette famille de militaire. le baron, son père, a mené la famille vers la ruine en raison de ses dettes de jeu. C'est la raison pour laquelle la jeune Frieda sera autorisée à épouser un professeur d'université anglais, Ernest Weekley, qui l'accepte sans dot, trop heureux d'épouser une aristocrate.
Y a t-il eu de la passion amoureuse entre ces deux là au moment de leur mariage ? Rien n'est moins sûr.
Au moment où débute le roman en 1907 à Nottingham, Frieda est déjà mère de trois enfants. Elle s'ennuie passablement dans cette vie étriquée qui est la sienne : Ernest est obnubilé par son travail, toujours le nez plongé dans ses livres ; elle n'a pas d'amies étant toujours considérée comme une étrangère.
Seuls ses enfants lui apportent de la joie et du réconfort.
Quand elle va rendre visite seule à ses soeurs à Munich, elle découvre une toute autre vie. La ville fourmille d'activités intellectuelles et artistiques. Grâce aux travaux de Freud et de Jung, un courant de « libération sexuelle » soutenu par des médecins et des penseurs est en vogue. Ses propres soeurs sont adeptes et ont des amants.
Frieda va alors choisir de participer à ce mouvement en se laissant initier par le Docteur Otto Gross auprès duquel elle va découvrir la liberté du corps mais aussi l'émulation intellectuelle. Tout ce que son mari ne lui donne pas.
C'est une femme transformée qui va rentrer à Nottingham.
Quand son mari lui demandera d'aider un de ses jeunes étudiants désireux d'enseigner en Allemagne, elle tombera très vite sous le charme de D.H. Lawrence. de cette attirance physique va naître une relation amoureuse passionnée.
Frieda se rend bien compte qu'elle ne peut continuer la vie commune avec Ernest auprès de qui elle s'étiole, que son désir le plus cher est de vivre avec D.H Lawrence. Elle est prête à tout quitter mais il est impensable pour elle d'abandonner ses enfants.
C'est son amant qui, sans rien lui dire et par un acte délibéré, va faire en sorte qu'elle perde la garde de ses enfants pour l'avoir tout à lui, et ce sans aucun égard pour la peine immense qu'il va lui infliger.
Le destin de Frieda m'a émue et j'ai particulièrement détesté le comportement de DH Lawrence, sinistre manipulateur. Comme toutes ses contemporaines qui ont cherché à se réaliser pleinement en tant que femme, Frieda a payé le prix fort : « Tout son passé avait été un combat long et difficile pour devenir elle-même. Elle avait quitté Metz pour se trouver. Et elle était devenue Mrs Weekley, le perce-neige d'Ernest. Avec Otto, elle avait repris possession d'elle-même. Et elle s'était perdue de nouveau en devenant Mrs Lawrence et une multitude de personnages fictifs, palimpsestes d'elle-même, tirés de l'imagination de Lorenzo. Et elle avait découvert que, sans ses enfants, elle avait été privée d'une part vitale d'elle-même. Tout cela pour trouver quoi ? »
Merci à Annabel Abbs d'avoir donné à Frieda toute la place qu'elle mérite.
En 1912, une jeune baronne allemande vivant à Nottingham commet l’irréparable : elle quitte son confortable foyer et ses trois adorables enfants pour vivre son amour. La décision de Frieda von Richthofen va donner naissance à l’un des plus grands scandales de son temps. Et sa relation avec D.H. Lawrence inspirera le très sulfureux roman L’Amant de lady Chatterley.
Inspiré d’une histoire vraie, Frieda raconte le destin d’une muse tout en cherchant les sentiments et les émotions complexes qui bouleversent une femme voulant être à la fois libre et mère.
Une sacrée découverte que cette histoire sulfureuse, un peu longue par moment pour moi. Frieda est en avance sur son époque grâce aux rencontres masculines qu'elle fait par le biais de ses soeurs.et elle va devoir apprendre à vivre avec. Elle va être tiraillée toute sa vie entre son amour inconditionnel pour ses enfants mais aussi sa volonté de rester une femme libre.
Livre historique mais biographique en même temps puisque l'on suit la vie intime de Frieda.
Le livre a un certain dynamisme car les points de vue s'alternent au fil des chapitres. Son histoire est surprenante, engagée et la plume d'A Abbs retranscrit parfaitement cela.
Un roman qui raconte à la fois la vie d'une femme tiraillée entre ses deux rôles tout en y mêlant avec intelligence et réalisme la condition féminine difficile de du début du 20è siècle. Un livre parfaitement et richement documenté qui m'a appris beaucoup avec lequel j'ai passé un bon moment mais avec un sentiment un peu indescriptible...Merci @agnes_chalnot pour cet envoi.
Lady Chatterley a réellement existé. Ou plutôt la femme qui a inspiré ce personnage à D.H.Lawrence. Elle s'appelait Frieda von Richthofen, Allemande née baronne. C'était sa muse, celle qui lui a inspiré quasi tous les personnages féminins de ses romans. Celle qu'il a épousé en 1914 et qui vécu à ses côtés jusqu'à sa mort en 1930.
Cette biographie romancée commence en 1907 par la visite très cruelle de la soeur de Frieda qui déplore le « mauvais » mariage de sa soeur avec un philologue anglais sans gros revenu, qui exhibe ses bijoux et lui balance à la figure sa vie joyeuse et sans entrave à Munich, l'exhortant à se retrouver avant de se perdre. On découvre une Frieda engluée dans un mariage qui ne lui convient avec un mari austère et pudibond, enfermée dans la maternité, alors qu'on sent que cela bouillonne en elle, qu'elle a un feu sacré au fond d'elle qui ne peut s'exprimer.
Annabel Abbs est très forte pour susciter une empathie immédiate pour cette Frieda poussée à la marge de sa vie dans une tristesse muette. Comme dans L'Amant de Lady Chatterley, l'amour et le liberté ne font qu'un avec l'expérience de la transformation. C'est à Munich, auprès de ses soeurs que la métamorphose de Frieda s'opère vers un complet épanouissement sexuel, intellectuel et créatif. le contexte historique est très bien rendu. Munich était une ville d'avant-garde, attirant écrivains, artistes, libres-penseurs, bohèmes. C'est là qu'elle est « initiée » par le psychanalyste Otto Gross à la sexualité désinhibée, c'est là qu'elle découvre qui elle est. Lorsqu'elle rencontre le poète D.H Lawrence quelques années plus tard, elle est prête à choisir sa vie.
En fait, tout le récit s'articule autour de la question du sort de la muse dans l'ombre de la gloire littéraire. Frieda fait le choix de soutenir entièrement Lawrence, présenté comme despotique et capricieux, voulant Frieda rien que pour lui car il sent que sans elle, il ne pourra mener à bien sa volonté de marquer la littérature de son empreinte. Frieda paie un prix déchirant pour sa liberté, celui de renoncer à toute prétention légale sur ses trois enfants.
Annabel Abbs a un vrai talent pour dresser, à côté du portrait tout en sensibilité de Frieda, le tableau sombre de la condition féminine au début du XXème siècle, tout en évoquant le point de vue des enfants grâce à la narration très touchante de Monty, fils aîné de Frieda que l'on voit grandir en s'interrogeant sur sa mère et en souffrant de son absence. L'auteure sait également très bien peindre les hommes qui gravitent autour de Frieda. le personnage du mari m'a particulièrement touché, étonnamment, figure d'abord terne et agaçante tant il ne comprend rien à la puissance de sa femme, puis vacille au bord de la folie lorsqu'elle le quitte. Un mari, en fait, complètement inhibé, victime de la pudibonderie de l'époque, ne supportant pas que ses enfants marchent pieds nus dans l'herbe, choqué lors de sa nuit de noce par la sensualité débordante de son épouse si fougueuse.
Une excellente lecture dévorée en quelques jours, qui m'a permis de découvrir un personnage passionnant, scandaleusement en décalage avec son temps, sans pour autant être dans le moule du féminisme actuel #MeToo, entièrement elle en tout cas. Comme un envie de relire L'Amant de Lady Chatterley ...
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