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" Mauriac, on ne peut pas ne pas l'aimer ", disait en 1933 le romancier Georges Duhamel à propos de l'écrivain bordelais qui venait d'entrer à l'Académie. A 48 ans, le " poète des ruines de la chair et de l'angoisse du péché " voyait sa célébrité reconnue. Elle le mènera jusqu'au Prix Nobel, vingt ans plus tard. Né à Bordeaux en 1885, le " naïf, gai, pétulant, sournois, adorable Mauriac " avait grandi dans la foi et l'attachement à la terre. La plume à la main, dans ses romans, ses articles, ses essais ou sa correspondance, à travers des pages cruelles ou tendres, il fit fructifier cet héritage. La foi dans le Christ vivant, supplicie et rédempteur, fut sa respiration ; l'âpre terre de Guyenne, avec ses vignes et ses pins, son inspiratrice. Lucide au-delà du raisonnable, il comprit que les passions, charnelles ou spirituelles, étaient le souffle même de la vie. On pouvait les subir, mais il fallait les purifier L'Amour universel qui l'irradiait et dont il chercha indéfiniment la source, dans le souvenir de sa longue enfance girondine, les palpitations de son propre coeur ou les méditations solitaires, ne l'empêcha nullement de jouir au plus haut point des hommages éclatants qu'il recevait. Il lui permit simplement, jusqu'à sa mort en 1970, de donner leur sens à une existence et à une oeuvre qui demeureront parmi les plus exceptionnelles du XXe siècle.
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Dernière réaction par Jean-Thomas ARA il y a 2 jours
Dernière réaction par Yannis Fardeau il y a 5 jours
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