"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Les trois récits brefs que publie George Sand en 1833 sont trois histoires d'amour qui évoquent ces trois moments : un premier amour (Cora), la question du mariage (Lavinia), le dernier amour (Metella). Mais ils dénoncent, et chacun à sa façon, la farce, la comédie ou la tragédie de la vanité masculine qui fait de la femme l'enjeu d'une distinction sociale. Cora est un conte fantaisiste et goguenard écrit dans la lignée de L'homme au sable ou du Vase d'or d'Hoffman. De façon drolatique, le désir masculin, comme délire de l'imitation, y est tourné en ridicule.
Lavinia dresse le très beau portrait de la figure romantique d'une femme en proie à la vaine comédie de l'amour-propre masculin et au piège social du mariage. Dans sa révolte, Lavinia ne renonce pas à l'amour mais à sa caricature aliénante et dégradante.
Metella, icône générique de la nouvelle, frémit d'une révolte aux accents féministes. Elle dénonce le fait que le désir masculin réduise la séduction d'une femme aux seuls attraits d'un corps que le vieillissement fane inexorablement. Devenue trentenaire, l'héroïne quoiqu'« encore belle » est abandonnée par ses deux amants successifs en raison d'un âge auquel est imputé le « déclin du règne des femmes ».
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