Inspirée d’une histoire vraie, cette BD apporte des conseils et des solutions pour sortir de l'isolement
1872, le cadavre atrocement mutilé d'une prostituée est découvert dans une ruelle sombre de Paris. Ragon, alors simple gardien de la paix, arrive sur les lieux avec son supérieur. Ce meurtre est le premier d'une longue série qui ensanglantera la capitale. Avec pour seules armes sa sagacité et sa gargantuesque culture livresque, l'inspecteur Ragon résoudra nombre d'entre eux, toujours teintés de mystères, de déviances et d'ésotérisme. Enquêteur atypique, à l'âme mutilée par son passé de soldat et au corps d'obèse, Ragon traversera cette fi n de siècle peuplée de savants fous, de crimes de masse, de tueurs sanguinaires et d'assassinats occultes en ogre insatiable de lectures et en homme meurtri.
De 1872 à 1912, la carrière policière de l’atypique Ragon s’envole, grâce à plusieurs affaires criminelles qu’il réussit à résoudre en usant de sa formidable culture littéraire et de sa passion immodérée pour les livres. Il lui faudra toutefois très longtemps avant de se rendre compte que ces différentes enquêtes avaient au final un dénominateur commun…
Dans la mouvance steampunk utilement et clairement présentée dans la préface d’Etienne Barillier, cette histoire discrètement uchronique commence, tels les épisodes d’un feuilleton, par une série de courtes enquêtes policières dans un Paris qui découvre les machines et l’ère industrielle à la fin du XIXe siècle. Y revient avec persistance l’usage du cuivre et de l’éther, mais ce sont surtout les livres qui forment les pierres angulaires de tout l’édifice : peu à peu, comme les rouages d’un mécanisme complexe de haute précision, les différents éléments narratifs s’assemblent pour laisser apparaître un motif général de plus grande envergure qui, par ailleurs profondément machiavélique, s’enroule autour du thème des livres, de la littérature, et de leur impact sur nos vies.
Ainsi, tandis que le lecteur se retrouve suspendu au mystère d’intrigues criminelles qui le renvoient dans un Paris ancien restitué avec la plus précision, les références littéraires et artistiques s’entremêlent dans une combinaison impressionnante de naturel et de simplicité dont la postface d’Isabelle Périer permet de saisir toute la profondeur. Egale justice est faite tant au contenants qu’aux contenus livresques, puisque l’objet-livre lui-même apparaît souvent dans le récit comme un support de création aux possibilités étonnantes.
Ce peu ordinaire roman s’est avéré pour moi une fascinante initiation au steampunk : j’en ressors subjuguée par la maestria et la culture littéraire de Fabien Clavel, qu’il met ici au service d’une authentique inventivité, déconcertante d’aisance, de simplicité et d’accessibilité.
Feuillets de cuivre est un livre dont j'ai beaucoup entendu parler à sa sortie sans pour autant vraiment savoir de quoi il parlait, et j'ai vraiment été étonnée de découvrir un polar ésotérique, je ne m'attendais pas du tout à ça !
Moi qui ne suis pas très polar, j'ai d'abord eu beaucoup de mal à rentrer dans l'histoire. Heureusement, le livre s'étend plus ou moins sur toute la carrière de Ragon, le personnage principal de notre histoire, et on arrive très vite aux conclusions des différentes enquêtes que l'on va suivre. Et force est de constater que, au fur et à mesure que les enquêtes s’enchaînent, un fil conducteur évident ressort : chaque cas a pu être résorbé grâce à des livres. Dès lors, Fabien Clavel a vraiment su m'intriguer et me donner envie de continuer. Et pourtant, je peux vous dire que la première enquête est vraiment morbide et avait de quoi me faire refermer le livre ! Mais j'ai pourtant continué, et j'en suis vraiment heureuse.
Surtout que la deuxième partie est absolument géniale ! On finit par comprendre le choix d'avoir exposé telle ou telle enquête dans la première partie alors que Ragon en avait visiblement élucidé beaucoup d'autres. Les pièces du puzzle s'assemblent petit à petit et tout fini par se rejoindre. Tout est en fait lié à un personnage que l'on rencontre dans cette deuxième partie, personnage qui n'est autre que celui qui va devenir le grand adversaire de Ragon, son ennemi juré, son Moriarty. Car il est au moins aussi fou et flippant.
Peut-être même plus car... il y a tout de même un peu de fantastique dans ce livre, et cet ennemi a les deux pieds au centre d'un pentagramme. Le paranormal est finalement vraiment au centre de ce livre. Des histoires de possession, de faille temporelle, de démons et d'anges... Pas assez poussé selon moi qui suis une férue d'imaginaire, mais assez pour titiller ma curiosité.
Et je dois dire que ce livre est vraiment très, très bien fait ! J'ai adoré toutes les références littéraires, découvrir les liens entre les différentes enquêtes, et le rythme du livre. Les polars finissent très souvent par tourner en rond et m'ennuyer, retardant toujours plus la conclusion. Ce n'est pas le cas de ce livre, il nous surprend sans cesse et enchaîne les enquêtes.
Le seul point faible selon moi (qui semble pourtant avoir été pour beaucoup un point fort) est Ragon, son personnage principal. C'est un vrai anti-héros, mais c'est un aspect vraiment raté dans le livre. Il est obèse, accorde plus d'importance à ses livres qu'aux personnes travaillant avec lui, et malheureusement le narrateur ne peut s'empêcher de toujours nous le rappeler ! Presque chaque enquête commence par un Ragon épuisé par son corps opulent et son combat pour gravir les quelques marches qu'il y a toujours entre lui et le cadavre. Ce n'est pas intéressant et vraiment lassant à la fin !
Au final ce livre a vraiment su me surprendre et surtout m'intéresser, ce qui n'était vraiment pas gagné avec un polar ! Je pense néanmoins qu'il n'a pas sa place dans la section imaginaire mais devrait plutôt figurer dans les polars, car je pense ne pas avoir été la seule étonnée de découvrir son contenu.
https://bookshowl.blogspot.com/2018/01/feuillets-de-cuivre-fabien-clavel.html
Steampunk, le terme peut effrayer, et ce serait dommage.
Quelle richesse! Quel soin apporté à la construction et quelle érudition littéraire! Tout cela au service d’un imaginaire entre mythologie et paranormal : c’est du lourd.
Ça commence comme un recueil de nouvelles. Paris, 19è siècle l’inspecteur Ragon mène des enquêtes relativement banales au départ, chacune faisant l’objet d’un chapitre. Son habileté à résoudre les affaires le fait monter en grade (et en poids). Il a tout d’un Sherlock ou d’un Poirot, dont l’arme secrète de déduction est la littérature, ce qui constitue un des points forts du roman, truffé de références littéraires. Même si
« Le commissaire s’était littéralement farci de livres et d’histoires au point d’oublier la vie »
Peu à peu, les crimes se font plus noirs, les intrigues plus complexes jusqu’à ce qu’un lien apparaisse entre elles. C’est quasiment l’oeuvre d’une vie que la poursuite d’un ennemi extrêmement adroit, intelligent et machiavélique, aux pouvoirs diaboliques.
De nombreux fils rouges en filigrane confèrent à l’ensemble une cohérence, au delà de l’intrigue, et l’auteur parvient à petites touches à proposer des tableaux sensoriels en demi-teintes au sein desquels éclatent un reflet (le brillant du cuivre), une couleur, un parfum, et l’on a quasiment la sensation du toucher du papier des innombrables livres qui constituent le décor du roman. Dans cette ville en plein essor industriel, on voit très bien, émergeant d’un fog épais, la lueur fugace des boutons de cuivre des gardiens de la paix.
Les bibliothèques abondent, pas seulement celle de Ragon, car :
« Une bibliothèque, c’est une âme de cuir et de papier. Il n’y a pas de meilleur moyen pour fouiller dans les tréfonds d’une psyché que de jeter un oeil aux ouvrages qui la composent. »
Le lexique est précis et savant, épicène, sténographie et curule nécessitent un détour vers un bon dictionnaire. Sans cuistrerie, ces termes précis sont irremplaçables dans leur contexte et ne font que donner du corps et de la pertinence au texte.
Dans la post-face, très intéressante, car elle met en lumière des aspects que le lecteur aura pu laisser échapper, pris par l’histoire, Isabelle Perier, établit une analogie avec les séries policières qui fleurissent sur les écrans, et rencontrent un succès grandissant. L’enquêteur récurrent, à la personnalité particulière, fragile et solide à la fois, les intrigues indépendantes mais liées par un fil rouge, qu’il se nomme John ou Moriarty, tout cela contribue à la modernité de ce roman. Et pourtant lu sans référence d’édition, il aurait été très difficile de parier sur la date de sa parution.
Excellente découverte
L'avis des Rêveurs et Mangeurs de Papier
http://revesurpapier.blog4ever.com/feuillets-de-cuivre-de-fabien-clavel-1
Une bien belle découverte, pour cet ouvrage unique en son genre!
Sous forme de carnets, de petits feuilletons, Fabien Clavel a imaginé une série de meurtres et de mystères dans les rues de Paris. C'est donc dans un décor parisien et steampunk du XIXème siècle, que nous suivons de nombreuses enquêtes curieuses, et dans un même temps l'évolution de la carrière d'un certain Ragon. Dans le premier carnet, il nous est rapporté le déroulement d'une affaire terrible. La découverte du corps d'une femme, une prostituée, abusée et tuée dans d'atroces circonstances, interpelle le policier Ragon, qui devient vite obsédé par cette sombre affaire.
Feuillets de Cuivre n'est pas une lecture classique. D'abord par sa construction assez originale, puis par son intrigue (dont je vous parlerai plus bas), mais aussi et surtout grâce à ce personnage atypique mis en scène. Ragon est un homme sensible et curieux, dont on suit exclusivement la carrière dans la police. Finalement, on en saura même que très peu sur sa vie personnelle (en dehors de sa compagne Lise, rencontrée lors d'une enquête). Ce qu'il faut savoir, c'est que sur le terrain, Ragon est plus souvent attiré par les livres des victimes que par le cadavre en lui même. En fait, il est systématiquement attiré par les livres des victimes. Ragon aime la littérature. Ragon ne jure que par la littérature. Et chaque fois, ce sont les livres qui lui permettent d'avancer dans son enquête. On se demande souvent où il va chercher ses conclusions. Sa méthode pour enquêter et ses déductions sont surprenantes et l'auteur a pensé à chaque détail. Mais ce que j'ai préféré, c'est qu'en élucidant tous ces mystères, Ragon partage justement son goût pour la littérature et pour l'art en général. En effet, les références aux grands classiques de la littérature sont nombreuses et très appréciables. On reconnaît de grands auteurs tels que Jules Verne ou encore Victor Hugo... De bien jolis clins d'oeil qui m'ont énormément plu (mais j'ai surtout été bluffé par la culture littéraire de l'auteur!)
C'est une intrigue étonnante que Fabien Clavel nous propose ici. De façon fluide, avec un rythme plutôt régulier, nous sommes entraînés dans une succession de courtes enquêtes sombres et étranges, qui semblent d'abord indépendantes les unes des autres. Notre impressionnant Ragon ne se laisse pas déstabiliser, ni par l'atrocité de certains cas, ni par l'issue parfois étrange de l'enquête. Actes de sorcellerie, magie malsaine, ou inventions extraordinaires... grâce à ses très nombreuses lectures, Ragon se trouve être un personnage à l'esprit ouvert qui m'a beaucoup surpris, et qui envisage diverses possibilités pour la résolution de ses enquêtes. C'est un enquêteur hors pair, pour des enquêtes hors du commun. Pourtant, dans la seconde partie de ce roman-feuilleton, le travail de l'auteur se trouve être encore plus subtil puisque les crimes et les nombreuses enquêtes sont finalement liés...
Verdict : Je suis impressionné. Très impressionné. Je ne connaissais pas du tout la plume de l'auteur et c'est avec plaisir que je me pencherai sur les autres romans de Fabien Clavel. Feuillets de Cuivre est un roman soigné, à l'intrigue étonnante, à l'ambiance sombre et fascinante! A lire si vous aimez quand la magie s'en mêle un peu, les énigmes que le lecteur ne pourra en aucun cas résoudre, les enquêtes à la Sherlock intelligemment menées...
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