Les mots féminins passent comme des silhouettes. Les poètes, les professeurs de vertu et les philosophes, les hommes de Dieu et du Diable faisaient la pluie et le beau temps dans la langue écrite et parlée. Pas un atome du féminin qui n'ait été qualifié ou disqualifié et les mots pour le dire n'en sont pas moins nombreux ni moins subtils que les couleurs de l'arc-en-ciel. Don Juan faisait ses comptes, mais les oasis se transforment parfois en mirages. Chaque mot a son histoire, mais le voyageur ne s'arrête plus à la première rencontre. Les attributs passent désormais par l'autonomie des femmes et leur pouvoir de décliner elles-mêmes leur identité. Qu'on le tweet, le retweet ou le delete, le verbe se permet tout. Excepté la chape de plomb du silence sur le corps et l'esprit, on trouve une paix en ôtant l'uniforme que l'on porte dans la tête.
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