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Sans doute ne saurait-on reprocher, a priori, à un auteur, et encore moins à un auteur qui a atteint un âge biblique, d'avoir évolué en cours de route et d'avoir troqué l'ivresse guerrière de ses débuts contre les jouissances intenses que lui procurent la contemplation d'une fleur, la vue d'un insecte ou la chasse aux papillons. Des ruptures avec le nationalisme des débuts, l'histoire de la littérature n'offre-t-elle pas bien d'autres exemples ? Le parcours d'Ernst Jünger (1895-1998), du guerrier et publiciste de combat au sage contemplatif cultivant la Muse, a pour lui les apparences. Mais la question qui se pose est celle des limites de cette métamorphose et de l'intérêt que l'auteur et ses hagiographes ont au contraire à la mettre en avant. Jünger n'a jamais cessé de revenir sur lui-même, non pour s'expliquer, mais plutôt pour se faire disparaître à mesure. Le refus de l'aveu du lifting, pratique dans laquelle il est passé maître, se dissimule lui-même sous une raison hautaine, selon laquelle, se posant en artiste, il ne saurait autoriser un regard dans son atelier personnel. Au lieu du rude et sincère travail de dépassement des errements idéologiques initiaux s'impose le travail insidieux de leur oubli.
L'idée de ce livre est née de l'étonnement devant ce qui semble être devenu l'évidence d'une honorabilité politique et d'une qualité littéraire de premier plan. Celui qui défilait rue de Rivoli à la tête de sa compagnie et fréquentait le Tout-Paris des collaborateurs, celui dont Je suis Partout du 20 juin 1942 appréciait le Journal de guerre (de Hans Carossa, éditions Grasset, 1999) a fini par être presque unanimement reconnu comme un intellectuel allemand antinazi qui aurait lucidement dénoncé " les dangers de la vision totalitaire du national-socialisme ". Il ne s'agira pas ici de relater l'histoire de la réception de Jünger en France, mais de se demander comment et à quelle fin son image a été rendue acceptable, et ce que recouvre, plus largement, l'entrée d'un auteur à passé fasciste dans la littérature " pure ". L'assignation a posteriori des récits de guerre au langage d'une esthétique de la modernité, détachée, " médicale ", celle d'une expérience nue, bref, d'une avant-garde opposée aux archaïsmes d'humanistes et pacifistes empêtrés dans leur idéologie moralisatrice et leurs bons sentiments renverse le compromis politique en qualité de style.
Ce livre s'appuie sur des textes politiques de Jünger inédits en français (dont des extraits sont ici traduits pour la première fois), parus posthume en Allemagne (Politische Publizistik 1919-1933, Klett-Cotta, 2001).
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