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Là où Joan Baez a pris le micro dix ans plus tôt pour appeler à lutter contre la censure et en faveur de la liberté d'expression. Là où les représentants officiels de la Beat Generation - William Burroughs, Jack Kerouac, Allen Ginsberg, Lawrence Ferlinghetti, Neal Cassidy... - annoncèrent l'avènement de la révolution psychédélique. Steve Abbott découvre une ville en pleine effervescence dans laquelle la communauté gay se bat pour ses droits, il rejoint la scène littéraire de l'époque et fréquente cette génération de jeunes gens bien décidés à tout vivre, tout expérimenter. Commence pour le duo père-fille une vie de bohème, ponctuée de déménagements, de fêtes et de lectures de poésie à l'arrière des librairies. Alysia Abbott raconte son enfance alors que le virus du sida ronge peu à peu la ville.
Elevée par un père poète fauché, homosexuel, à San Francisco en pleine épidémie de sida (dans les années 1980, 1990), l'auteure lui rend un hommage bouleversant, sur fond de musique new wave.
Sofia Coppola, ce n'est pas surprenant, a produit l'adaptation cinématographique de ce livre, mais il ne faut pas en manquer la franchise et l'émotion. Marquant.
Récit très bien écrit, dont la grande force repose sur les souvenirs d’Alysia mais aussi de son entourage, des notes de son père. On y découvre des lettres de l’époque, la relation père-fille, l’adolescence, l’acceptation de la maladie, le regard des autres. Vision de la fille et du père, comme si le livre était écrit à deux.
C’est un livre intime, l’auteur se met à nue, exercice qui doit être difficile.
C’est un très bel hommage d’une fille à son père. « Fairyland » est une superbe découverte par laquelle j’ai eu un énorme coup de cœur.
Alysia & Steve c’est le genre duo de choc, couple mythique que l’on ne voit que dans les livres et dans les films et pourtant c’est sa vraie vie que nous décrit Alysia Abbott!
Ce livre raconte une très belle histoire d’amour entre un père en marge de la société parce que homosexuel et sa fille qu’il n’avait pas vraiment voulu au début. Par la force des choses ce duo va vivre tout un tas d’aventure, et cela va commencer lorsque Steve va se retrouver seul avec sa fille de deux ans après que la mère se soit tuée dans un accident de voiture.
A travers ces pages on découvre San Francisco, les premières Gay Pride, Harvey Milk, la poésie américaine, des auteurs de la Beat Generation, mais aussi les malheurs que causent le sida … Bref ce livre est ultra riche et ultra rempli d’amour!
https://animallecteur.wordpress.com/2015/04/30/fairyland-alysia-abbott/
» Car il n’était pas facile d’être un père célibataire homosexuel dans les années 1970. Il n’existait pas de livres à ce propos, pas de logiciel Listserv, comme il y en aurait quelques décennies plus tard. Il n’y avait pas de modèle. Pour le meilleur comme pour le pire, mon père inventait les règles au fur et à mesure. Son seul guide était la conviction solide qu’il ne voulait pas que je sois élevée comme lui l’avait été. »Dans sa jeunesse, Steve Abbott n’a jamais pu affirmer ce qu’il était. Son mariage avec Barbara ressemble à un piège qui « pompe toute son énergie » d’auteur. Alors, lorsqu’elle lui annonce qu’elle est enceinte, il préfère la dissuader mais cette fois, Barbara veut vraiment être mère. Et pourtant, même si Steve n’était pas prêt à être père, il décide à la mort de sa femme de s’occuper seul de la petite Alysia.
Alysia Abbott nous confie le quotidien de cette relation fusionnelle, éclatante d’amour exclusif et réciproque, entravée parfois d’une envie de liberté de chacun à différentes époques de la vie, mais durable grâce à cette volonté à prendre soin de l’autre même si les objectifs personnels sont souvent différents.
Steve Abbott peine à travailler, à trouver des amants, à faire durer une relation en présence d’une petite fille dépendante et avide de réconfort suite au décès de sa mère. Alysia est élevée dans un milieu atypique régi par l’amour et empreint d’une grande liberté. Confiné dans cette vie de bohème, la scolarisation est difficile. Elle aussi, a très vite l’impression d’être différente. La peur et la solitude l’accompagnent.
Chacun fait toutefois de son mieux. Steve trouve des travaux d’appoint pour vivre sa passion de la poésie et entretenir le foyer. Alysia prend le bus seule dès huit ans pour aller à l’école, accompagne son père lors des lectures de groupe, se plaint rarement.
Elle, en crise d’adolescence. Lui, en crise de manque suite à une période de désintoxication. Les relations sont parfois difficiles mais l’amour est souvent plus fort que les petites querelles.
Elle, découvre la musique New Wave, trouve de nombreuses amies, part étudier à New York puis à Paris. Lui, continue à valoriser la littérature d’auteurs et poètes homosexuels, puis est très vite confronté à l’épidémie de sida qui décime ce milieu. A l’été 1986, Steve est détecté positif. Ce sont souvent les organisations homosexuelles qui interviennent en lieu et place du gouvernement auprès des malades isolés et abandonnés. Steve passera tous ses vendredis auprès d’un jeune sidaïque SDF de vingt-cinq ans.
Les relations avec sa fille sont exclusivement épistolaires. » Chaque lettre soigneusement composée devenait un acte de foi, une pièce de monnaie jetée dans un puits, accompagnée d’un souhait fervent gardé secret. »
Sachant ses jours comptés, assagi par une maladie qui devient son « professeur spirituel« , Steve enrichit ses relations avec Alysia, prodiguant conseils et réconfort.
Puis, affaibli par la maladie, ses lettres deviennent plaintives, égoïstes, réclamant un juste retour des choses, un sacrifice de sa fille. A vingt ans, la tête pleine de projets, de liberté et d’insouciance, le confinement auprès d’un malade est difficile.
Derrière cette tendre et mouvementée relation entre un père et sa fille, Alysia Abbott dresse le portrait du quartier hippie de San Francisco, évoque Harvey Milk, le tremblement de terre d’octobre 89. San Francisco fut la première ville à connaître des niveaux épidémiques de la maladie du sida.
Avec un style très épuré, d’une grande simplicité, Alysia Abbott percute pourtant le lecteur avec la puissance de cet amour entre elle et son père et donne même une certaine magie aux lieux .
Fairyland est ce repère de bonheur partagé pourtant empreint des réalités de l’existence d’un père, gentil Peter Pan poète et de sa Wendy au milieu des enfants perdus de la génération sida.
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