"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Il appuya sur le bouton de l'interphone.
« Paule, j'ai besoin de tous les cas d'homicides dans le département de l'Oise... ».
Paule protesta.
« Enfin, depuis la fin de la guerre... Non, depuis quarante ans, ça suffira, c'est ça, depuis quarante ans... Oui, ça prendra le temps qu'il faudra... Ah, merci d'avance, Paule. Vous êtes un ange... ».
Et de replonger dans le dossier comme on avance dans le grand bain, sans avoir pied.
Pierre, 92 ans, vit en EHPAD. Toujours alerte, respectable et respecté, il poursuit un but secret : venger sa mère morte de faim à l'hôpital psychiatrique de Clermont-de-l'Oise sous l'occupation allemande.
Dans le même temps, l'équipe du commissaire Berthier se voit confier une enquête sur un meurtre étrange. Aucune trace, une arme datant de la Deuxième Guerre mondiale... Existerait-il un lien entre ces deux drames ? Une fois encore, Alain Bron parvient à nous entraîner dans un roman policier bouleversant où se côtoient la tragédie et l'humour. Pour notre plus grand plaisir.
Le fils, sexagénaire, d'un ancien préfet est assassiné dans l'Oise : un coup de baïonnette lui a transpercé le crâne. La gendarmerie ne trouve aucune trace de l'agresseur auprès du cadavre. L'équipe du commissaire Berthier, de la PJ parisienne, est alors sollicitée pour aider les pandores.
Monsieur Pierre, un nonagénaire encore bon pied bon œil, vit entouré de sa petite cour, Igor, un soignant, Denise, Georges et Roger, trois autres pensionnaires, à l'EHPAD Les Pinsons. Un petit cercle qu'il semble manipuler sans vergogne...bron 2
J'ai eu la chance de côtoyer Alain Bron au cours de ma vie professionnelle, et nous partageons un même amour pour la littérature. Alors quand Alain me propose de lire son prochain roman quelques semaines avant sa sortie en librairie, je ne peux pas résister... Et ne le regrette pas.
J'y ai retrouvé son sens de l'intrigue, qu'on peut qualifier de tout, sauf de simplicité. Je sais qu'Alain peaufine en détail le scénario de ses romans, et cela se sent.
J'y ai retrouvé son sens de l'humour, un peu caustique, teinté de dérision.
J'y ai retrouvé son ancrage dans le réel, ou dans l'histoire. Alain a le soucis des réalités qui entourent ses écrits. Et dans "Faim de parcours", il y a un cri de colère par rapport à ce que furent les hôpitaux psychiatriques en France au cours de la dernière guerre mondiale.
J'y ai aussi trouvé, et c'est nouveau, un brin de nostalgie. Bon, Alain, même si tu as quelques années de plus que moi, nous avons encore de belles années devant nous avant de devenir des "M. Pierre".
L'écriture est toute en retenue, en rondeur. Ne cherchez pas dans ce roman le rythme trépidant d'un thriller. Vous seriez déçus ! N'y cherchez pas non plus les exercices intellectuels d'un Hercule Poirot ou d'un Sherlock Holmes. On est plus près du pragmatisme d'un Maigret ou d'une Miss Marple.
Meilleurs vœux de réussite pour ce roman, Alain.
Chronique illustrée : http://michelgiraud.fr/2023/11/10/faim-de-parcours-dalain-bron-aux-editions/
Il n'y a pas encore de discussion sur ce livre
Soyez le premier à en lancer une !
"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
L'auteur se glisse en reporter discret au sein de sa propre famille pour en dresser un portrait d'une humanité forte et fragile
Au Rwanda, l'itinéraire d'une femme entre rêve d'idéal et souvenirs destructeurs
Participez et tentez votre chance pour gagner des livres !