"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
Au terme de votre vie, à combien estimez-vous le nombre de minutes au cours desquelles vous avez commis une erreur irréparable ? De celle dont les conséquences régissent d´une douloureuse tyrannie vos agissements futurs jusqu´au trépas. Mon acte manqué ne dura pas plus d´une fraction de seconde et pourtant ma mémoire fracturée me renvoie sans cesse à cet instant précis tandis que la course du temps poursuit son inaltérable marche, m´éloignant toujours un peu plus de ce que j´ai perdu ce jour-là. Je me demande si notre dernière heure venue, les remords s´effacent, nous délestant ainsi d´un bagage bien lourd vers l´au-delà ou le néant, peu importe. Puis je me souviens alors qu´il s´agit là d´une délivrance qui m´est interdite, condamné à porter sur mes épaules ce fardeau à travers les âges, à moi qui suis immortel.
L´amour ne devrait jamais être éternel, car nul ne pourrait endurer tant de douleur.
Even dead things feel your love est une belle (et sombre) histoire d'amour et de rédemption qui s'étale sur près de deux siècles. D'un coté il y a lord Josiah Eddington Scarcewillow, vampire depuis une bonne cinquantaine d'années, et de l'autre lady Abigale Madeleine Bellflower, jeune femme de l'Angleterre victorienne. Leur histoire d'amour est contrariée, forcément, sinon il n'y aurait pas d'histoire ; je ne compte pas dévoiler l'intrigue, mais sachez qu'elle fait intervenir - entre autres - vampires et chasseurs, anges et démons, magie et fantômes.
Le style de l'auteur, Mathieu Guibé, est agréable à lire. Les chapitres sont relativement courts et les rebondissements nombreux, le rythme de lecture est plutôt rapide. Le texte est écrit à la première personne du singulier : lord Scarcewillow nous raconte son histoire. J'aime beaucoup ce parti-pris, j'ai trouvé très intéressant que le vampire nous livre directement ses sentiments et nous fasse partager ses joies et ses peines. Par contre je n'ai ressenti aucune empathie pour les personnages, ce qui est dommage : lord Scarcewillow est égoïste et violent, quand à Abigale je l'ai trouvée un peu trop "nunuche" à mon goût. J'ai tout de même pris beaucoup de plaisir à lire ce roman...
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