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«Eugénie Grandet, on connaît. Ou on croit connaître... Si on n'a lu qu'un seul roman de Balzac, il y a de bonnes chances que ce soit celui-là. Limpide, ou du moins semblant l'être, linéaire, riche en contrastes psychologiques d'une grande efficacité, il a tout pour se faire consommer aisément. On le dirait même édifiant : le terrible Grandet et la dolente Eugénie se font valoir l'un l'autre comme deux modes antagonistes et incompatibles de l'être, d'où la leçon morale paraît sortir et s'imposer d'elle-même. À part quelques grincheux, tout le monde s'accorde à trouver l'oeuvre parfaite en son genre, même si c'est un genre relativement mineur. Le sinueux et papelard Sainte-Beuve témoigne à sa manière, toujours plus ou moins biaisée, de la réussite quasi unanimement (et immédiatement) saluée, lorsqu'il condescend à reconnaître qu'il s'en faut de bien peu que cette charmante histoire ne soit un chef-d'oeuvre ! - sans prendre d'ailleurs la peine de préciser ce qui lui manque pour que l'ouvrage soit accompli à ses yeux. Mais charmante, Eugénie Grandet, vraiment ? [...]» Philippe Berthier.
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