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C'est au premier XIXème siècle que nous devons la naissance de l'Histoire. Suivant en cela Chateaubriand, qu'il admirait plus que tout, Hugo est de ces fondateurs offrant l'Histoire au Romantisme. Lorsqu'il s'y lance, Sismondi n'a plus qu'une dizaine d'années à vivre, Guizot est déjà un chantre que l'on vient admirer en Sorbonne; Michelet, Thiers, Thierry ont déjà révolutionné le regard à porter sur le passé. En 1834, Hugo rédige Étude sur Mirabeau. Texte vantant la gloire du tribun Honoré Gabriel Riqueti, comte de Mirabeau. Etude sur la poursuite d'une oeuvre littéraire au travers d'un engagement révolutionnaire fait de coups de sang légendaires avec, au final, une « panthéonisation » qui a tout d'un aveu en reconnaissance d'admiration. Mais Étude sur Mirabeau c'est bien plus que cela. C'est en premier lieu la transposition de l'effervescence d'une époque (la Révolution française). C'est aussi l'explication des ambivalences, des espoirs, des attentes, des talents de ce grand moment d'Histoire. Mirabeau incarnant tout entier cette complexité des attentes, cette fin à qui les moyens sont offerts en sacrifice. En faisant l'étude de Mirabeau, Hugo fait oeuvre de fils cherchant explications. Il se dresse en chercheur de réponses partant à l'assaut du si difficilement compréhensible sens de l'Histoire. Comprendre une révolution c'est se l'approprier. Hugo, enfant du siècle naissant, le sait : étudier Mirabeau, c'est étudier la France. C'est comprendre l'énigme qui fonde la progéniture française à laquelle il est fier d'appartenir.
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