"On n'est pas dans le futurisme, mais dans un drame bourgeois ou un thriller atmosphérique"
« J'ai vécu puisque tu voulais que je vive. Mais vécu comme je l'ai appris là-bas, en prenant les jours les uns après les autres. Il y en eut de beaux tout de même. T'écrire m'a fait du bien. En te parlant, je ne me console pas. Je détends juste ce qui m'enserre le coeur.
Je voudrais fuir l'histoire du monde, du siècle, revenir à la mienne, celle de Shloïme et sa chère petite fille. » Le 29 février 1944, Marceline Loridan-Ivens a quinze ans lorsqu'elle est arrêtée avec son père lors d'une rafle. Déportée à Birkenau, elle subit l'horreur des camps et parvient à survivre. Son père, lui, ne reviendra jamais d'Auschwitz. Soixante-dix ans plus tard, elle lui adresse une lettre, rédigée avec la journaliste et écrivain Judith Perrignon, où elle raconte sa captivité, son retour, sa vie d'après.
Plus qu'un témoignage, c'est une oeuvre littéraire. Des pages qu'on lit en retenant son souffle. François Busnel, L'Express.
Une lettre poignante. Nicolas Ungemuth, Le Figaro magazine.
J'avais besoin d'une courte lecture avant le début d'une LC. Celle -ci est petite par le nombre de pages, par le temps que j'ai mis à la lire, mais pas par l'émotion qu'elle a soulevée en moi.
Marceline écrit à son père une longue lettre. Elle est revenue, pas lui. Elle ne s'en remettra jamais. Et elle qui a tout fait pour survivre dans ces camps de la mort, essaiera de se suicider plusieurs fois.
Elle lui parle de la vie dans les camps, de la chance qu'ils ont eu de se croiser à deux reprises. Et c'est un des passages qui m'a le plus émue, quand, encore si jeune, elle retrouve le temps d'un oignon et d'une tomate ce père nourricier et donc son coeur d'enfant.
Elle lui parle aussi de la vie d'après, de son retour difficile, de sa solitude au sein de sa famille, de sa visite beaucoup plus tard à Auschwitz.
Elle lui confie aussi ses craintes sur le retour de l'antisémitisme, sur le pays constamment en guerre que reste Israël, et les évènements récents montrent hélas que ces craintes sont justifiées.
Une lettre comme un cri d'amour qui résonnera longtemps en moi.
Lue d'une traite cette magnifique lettre à l'absent de Marceline Loridan Ivens à son père qui n'est pas rentré d'Auschwitz mais qui a su lui transmettre sa résilience. Un livre sur l'impossibilité de revenir tout à fait de l'expérience des camps. Un livre sur la fracture, sur le manque. Un témoignage magnifique d'une femme admirable. A lire sans aucun doute!
Une longue lettre qui résume toute une vie ou presque : les horreurs des camps, les incompréhensions mais aussi le fatalisme, le retour à la vie amputé d'un membre de sa famille, les non dits face à ce qui ne sont pas passés par là, les manques, les pourquoi.
Marceline s’est éteinte il y a peu, mais son aura est là, prégnante, éternellement attentive au souvenir du père, des oubliés, des disparus, des compagnons de malheur, des camps, de son amie Simone disparue avant elle, toutes deux emportant avec elles la mémoire de ces temps sombres qu’il ne faudra jamais oublier.
Arrêtés dans le château qu’avait acheté son père à Bollène, Marceline et son père ont été déportés en même temps en avril 1944. Elle, Marceline, 15 ans à peine, va être internée à Birkenau. Lui, Schloïme, Salomon, à Auschwitz. A des milliers de lieues l’un de l’autre, tant la communication, le dialogue, et ne serait-ce que savoir si l’autre est encore vivant, étaient tout simplement impossible. Ils étaient pourtant à peine à 3 kilomètres l’un de l’autre, femmes d’un côté, hommes de l’autre. Et au milieu, les crématoires, le tri, le gaz, la mort et la vie, Mengelé et les trains de déportés, la mort, toujours. Marceline se souviendra toute sa vie des mots de son père, Toi, tu reviendras peut- être parce que tu es jeune, moi je ne reviendrai pas.
...
A lire, d’urgence, pour savoir et ne pas oublier, pour tenter de comprendre, un peu, si peu…
Chronique complète sur le blog https://domiclire.wordpress.com/2018/10/05/et-tu-nes-pas-revenu-marceline-loridan-ivens/
Un texte court mais très dense qui mériterait d'être étudié dans les classes pour notre devoir de mémoire.
Un petit livre de 100 pages mais tout y est, la seconde guerre mondiale, la déportation, les émotions, l'hymne au père époustouflant et le regard d'une survivante aujourd'hui âgée de 83 ans, un regard en arrière, un questionnement intelligent. Une merveille à ne pas manquer.
Ce court témoignage d'une rescapée des camps de concentration est percutant.
Partie en déportation avec son père, elle en est revenue sans lui, porteuse d'une “prophétie” qu'il avait prononcée , d'une quasi-obligation de survivre “Toi, tu reviendras...”.
Ce texte, s'il évoque les horreurs endurées pendant la guerre, est surtout le récit de la difficulté du retour, du retour à la vie.
Il est question d'indicible, d'innommable.... comment trouver les mots pour décrire ce qui a été vécu ?
Il est question d'inimaginable... comment entendre,recevoir, accueillir, comprendre, croire la parole des survivants ?
Il est question d'impossible... comment continuer à vivre, après le drame, après la mort, avec l'absence ?
Ce livre traite de la difficulté à vivre, après la survie coûte coûte.
Il nous évoque “la maladie des camps sans y être allé”.
Il nous raconte comme on peut mourir du manque.
C'est bouleversant de lire que cette famille n'a pas survécu, malgré ses membres survivants...
C'est bouleversant, et c'est essentiel de pouvoir se confronter à ces questions-là...
Ce témoignage bouleverse, incontestablement. Dans la multitude d’ouvrages sur ce terrible sujet, peu ont le mérite d’expliquer que le fait même de revenir des camps de concentration n’est pas synonyme de nouveau départ et de joie de « vivre » à nouveau.
La solitude de cette femme est poignante car elle nous fait comprendre à quel point il est difficile de se sentir à nouveau humain après tout ce qui a été infligé aux prisonniers. Comment poursuivre en y ayant perdu ses proches, pire ici, son propre père ? Comment ne pas se sentir coupable d’avoir survécu quand tant d’autres y ont péri ?
Marceline poursuit son chemin malgré tout mais une partie d’elle-même est morte définitivement. Elle vit avec, en elle, ce père si cher dont la disparition ne sera jamais vraiment élucidée et avec ce sentiment sournois et constant de ne plus faire partie de cette vie.
Son récit est très touchant car il tente de faire comprendre à ceux qui n’ont pas vécu ces atrocités que rien ne pourra jamais détourner ceux qui sont revenus de ce qu’ils ont traversé. Elle décrit avec douleur l’incompréhension des « autres » face à son mal être, leur incapacité à saisir que non, la vie ne peut pas reprendre comme avant, qu’une partie d’eux-mêmes est restée là-bas à tout jamais.
Seules quelques retrouvailles avec des compagnons d’infortune semblent permettre de redonner une envie de continuer.
Aucun lien n’apparaît plus fort que celui partagé dans l’horreur.
Ce petit ouvrage est sommes toute une façon de se décharger, à la fin d’une vie, du poids de ces non-dits, de cette errance au sein de sa propre existence et surtout une surtout d’être proche, de parler une dernière fois à ce père tant aimé.
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