Inspirée d’une histoire vraie, cette BD apporte des conseils et des solutions pour sortir de l'isolement
7 août 1974. Sur une corde tendue entre les Twin Towers s'élance un funambule. Un événement extraordinaire dans la vie de personnes ordinaires. Corrigan, un prêtre irlandais, cherche Dieu au milieu des prostituées, des vieux, des miséreux du Bronx ; dans un luxueux appartement de Park Avenue, des mères de soldats disparus au Vietnam se réunissent pour partager leur douleur et découvrent qu'il y a entre elles des barrières que la mort même ne peut surmonter ; dans une prison new-yorkaise, Tillie, une prostituée épuisée, crie son désespoir de n'avoir su protéger sa fille et ses petits-enfants... Une ronde de personnages dont les voix s'entremêlent pour restituer toute l'effervescence d'une époque. Porté par la grâce de l'écriture de Colum McCann, un roman vibrant, poignant, l'histoire d'un monde qui n'en finit pas de se relever.
Complètement d'accord avec Lisa D. Dans ce livre choral, les multiples personnages sont reliés indirectement par un fil ténu, un évènement se déroulant ce 7 août 1974 dans le ciel de Manhattan : un funambule marche, danse, virevolte sur un câble tendu entre les Twin Towers, provoquant un embouteillage gigantesque à ses pieds. Parmi la foule, l’auteur zoome à tour de rôle sur des individus passant par là : prostituées, curé amoureux, junkies en cavale, mères ayant perdu leurs fis au Vietnam, procureur pointilleux, femme de Park Avenue, dont les vies se croisent et les récits finissent par se compléter pour dresser une fresque bouleversante et haute en couleurs de New York. Une construction magistrale. Un régal de lecture.
Le 7 août 1974, le funambule Philippe Petit tend un câble entre les deux tours du World Trade Center et traverse le vide à quatre cents mètres du sol. Un cliché immortalise sa petite silhouette noire posée sur le ciel entre les deux buildings, alors qu’au même instant, un avion surgi dans le champ photographique semble par illusion d’optique annoncer une collision prochaine. Autour de cette image réelle, si clairement métaphorique d’une ville de New York avançant, au bord du gouffre, vers son fatal destin, Colum McCann tisse ses propres fils pour dessiner l’Amérique des années soixante-dix…
Brièvement interrompues, comme en un arrêt sur image, par cette performance incroyablement audacieuse qui fait lever le nez et suspend le souffle des New-Yorkais, les vies au coeur de la fourmilière reprennent bien vite leur cours ordinaire. Toutes sont en quelque sorte aussi des exercices d’équilibristes, chacun cherchant sa voie à tâtons, meurtri, déboussolé, si ce n’est broyé par la machine infernale d’un monde emballé dans son irrépressible course folle. Dans l’enfer du Bronx, un prêtre irlandais, Corrigan, tente désespérément de soulager le sort de marginaux et de venir en aide à deux prostituées, Tillie et sa fille Jazzlyn, destinées à la prison. A l’opposé, dans les beaux quartiers de Park Avenue, pendant que son épouse cherche vainement un exutoire à sa douleur en rencontrant d’autres mères de soldats morts au Vietnam, le juge Soderberg constate, accablé, son impuissance face à l’incoercible marée de la délinquance, du crime et de la corruption.
Colum McCann aime s’emparer d’une image forte et réelle pour déployer ses fresques aux personnages inoubliables, à la croisée de la chronique sociale, du roman historique et de la mise en scène de nos désarrois face à notre absence de prise sur la trajectoire insensée du monde et de nos existences. Après Les saisons de la nuit, il nous plonge à nouveau dans les entrailles grouillantes de la ville de New York, au plus près de ses laissés-pour-compte, entremêlant réel et fiction pour un autre portrait coup-de-poing de l’Amérique. Et le moins que l’on puisse dire, c’est qu’une fois entré dans son histoire et saisi par le rythme vibrant de son écriture, aiguisée par sa sobriété, l’on s’y sent au plus profond d’une réalité plus vraie que nature.
L’auteur nous sert encore une fois un roman magistral : d’un fait divers réel et de son expérience au contact des déshérités de l’Amérique, il tire une épopée impressionnante qui en dit long sur les réalités du Nouveau-Monde, mais aussi, sur notre quête de sens dans une société, qui, obsédée par ses priorités matérielles, en néglige les gouffres ouverts au fond de nous par son absurde inhumanité.
7 août 1974. Un funambule s’élance sur une corde tendue entre les Twin Towers tandis qu’en contre-bas le destin de plusieurs personnes va se lier inexorablement comme les torons du fil sur lequel il marche.
417 mètres plus bas, on croise donc John Corrigan, un prêtre irlandais qui cherche Dieu dans le Bronx, et son frère Ciaran tentant de le comprendre… des mères de soldats disparus au Vietnam se réunissent dans un luxueux appartement de Park Avenue sans pour autant réussir à partager leur douleur… Tillie, une prostituée, qui se lamente de ne pas avoir su protéger sa fille… un couple d’artistes new-yorkais en quête d’inspiration … un juge désabusé…
Autant de « magnifiques perdants » qui se se dressent, à l’instar du fil-de-fériste, sur la brèche de leurs vies.
Et que le vaste monde poursuive sa course folle est comme un rayon de soleil en automne. Malgré toute la noirceur du monde, reste l’espoir pour nous réchauffer, la littérature et l’art nous tirant vers le haut.
En filigrane, c’est aussi un livre sur la résilience de le ville de New-York.
Août 1974, un funambule s’élance entre les tours jumelles du World Trade Center. Evénement extraordinaire dont sont témoins les habitants de New York. Tandis que l’équilibriste tient en haleine ses spectateurs et danse au-dessus du vide, en bas, d’autres habitants tentent d’échapper à un quotidien difficile.
John Corrigan, prêtre Irlandais, essaie de venir au secours de prostituées tout en se débattant avec des sentiments amoureux contraire à son engagement. Tillie et Jazzlyn voient leurs destins totalement changés à la suite d’une descente de police. Claire cherche du réconfort auprès d’un groupe de femmes qui, comme elle, ont perdu un enfant au Vietnam. L’accident de voiture provoqué par son mari transforme radicalement la vie de Lara. Ciaran cherche à comprendre les motivations de son frère, Corrigan.
Colum McCann tisse entre tous ces personnages un fil subtil et signe un roman choral âpre et prenant. Un roman qui happe le lecteur dès les premières lignes et ne le lâche plus. Si chacun de des personnages peut sembler dissemblable, un lien les relie : celui de l’impermanence. Cette sensation que tout peut changer et change à chaque instant. Au fil de la lecture, le puzzle se compose sous les yeux du lecteur, dressant le portrait d’une Amérique des années 70, divisée par la guerre du Vietnam et où se développe le mouvement hippie. Un monde où tout semble possible, comme marcher sur un fil à plus de 400 mètres de haut mais où la vie peut aussi être particulièrement cruelle.
L’écriture va à l’essentiel révélant la trame du roman petit à petit, s’adaptant à chacun des personnages et abordant de multiples sujets. Un livre absolument fabuleux, d’une grande justesse et aussi plein de mélancolie.
J'ai lu et beaucoup aimé Danseur et Les saisons de la nuit.
Celui-ci peut-être un peu moins, en partie parce que j'ai l'ai trouvé un peu confus pour le lecteur.
On s'y perd dans les personnages, on ne sait jamais de qui ça parle quand commence un nouveau chapitre.
Il n'en demeure pas moins que Colum MC Cann est un grand écrivain, talentueux et empathique.
Il n'a pas son pareil pour mettre en lumière des gens humbles, en marge, à la vie dure.
Ici les prostituées en particulier.
Il y a aussi un groupe de femmes ayant perdu un enfant.
Et puis des vieux, des laissés pour compte du Bronx, un prêtre irlandais exilé......
et un funambule qui marche entre les derniers étages des Twin Towers, le lien entre toutes ces personnes au parcours chaotique.
L'écriture est belle et pleine de justesse pour mettre en scène une population qui a bien du mal à sortir de sa condition et à se relever.
Un roman sur l'Amérique contemporaine partant d'un fait divers réél ou pas, je ne sais pas car il parait improbable: un funambule entre les Twins Towers...Pas mal.
Ce roman, qui a remporté plusieurs prix littéraires, dont le prestigieux National Book Award américain en 2009, donne la parole tour à tour à plusieurs personnages dont les vies se croisent.
L’histoire du funambule qui reliera les Twin Towers forme comme un lien entre les histoires même si parfois l’un ou l’autre personnage d’une nouvelle précédente réapparaît dans une suivante.
Le funambule est inspiré de Philippe Petit, qui a effectivement accompli son exploit en 1974. Les autres personnages sont fictifs et accrochent l’attention: un prêtre ouvrier irlandais et son frère, des prostituées, un juge, des mères qui ont perdu leurs fils à la guerre, un couple d’artistes, une infirmière. Tous vivent ou ont vécu des chagrins et des drames.
" Et que le vaste monde poursuive sa course folle" est une plongée dans un univers de misère. l'auteur m'a touché par sa sensibilité, son style, sa façon d'écrire.
Une ronde de personnages dont les voix s'entremêlent pour restituer toute l'effervescence d'une époque. Porté par la grâce de l'écriture de Colum McCann, un roman vibrant, poignant, l'histoire d'un monde qui n'en finit pas de se relever.
Dans ce roman, Colum Mc Cann ne nous livre pas une histoire mais la représentation globale d'une ville, NewYork, à un instant précis: Le jour où un funambule traverse les Twin Towers. Cet événement est un prétexte pour nous dépeindre différents portraits de personnages dans leurs univers propres. Tous les destins s'entrechoquent, se frôlent ou s'évitent. Ils sont parfois liés par une petite chose, parfois dépendants et parfois complétement étrangers. Le fait est qu'ils forment un tableau où chacun doit s'en sortir avec les cartes qui lui sont données.
Dans un style très agréable, Colum McCann aborde un grand nombre de thèmes, argent, drogue, prostitution, guerre, immigration, religion, maladie, sans jamais prendre partie. Il se fait le témoin d'une époque, parsemée de tragédies avec lesquelles chacun doit composer.
Grand moment de lecture...
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